lundi 9 février 2009

Le week-end

Le week-end - Bernhard Schlink
Publié en 2008 chez Gallimard.
Traduit de l'allemand par Bernard Lortholary.


Jörg a passé plus de vingt ans en prison. Cet ancien terroriste de la Fraction Armée Rouge a été gracié par le président de la République allemande. Sa soeur Christiane vient le chercher à sa sortie et l'emmène pour le week-end dans sa maison de campagne, près de Berlin. Elle a convié pour l'occasion d'anciens amis de Jörg, qui partageaient ses idées et son combat de l'époque. Mais le temps a passé, les amis ont changé.
Ce week-end va donner lieu à de nombreux affrontements. Jörg, qui voulait régler ses comptes avec celui qu'il soupçonnait de l'avoir trahi, sera sans doute surpris par l'identité de son dénonciateur. Ceux qui espéraient de sa part une remise en question des crimes passés en seront pour leur frais. Jörg est devenu un homme usé, malade, qui ne souhaite qu'une vie sans histoires, sans renier toutefois ses engagements passés. Saura-t-il reconnaitre ses vrais amis, ceux qui n'attendent rien, qui sont venus uniquement pour le soutenir ?


C'est un livre que j'ai trouvé très intéressant car il soulève des questions déjà posées, par exemple lors de la libération anticipée de certains anciens membres d'Action Directe.
Pour ma part, j'ai toujours du mal à croire que d'anciens militants, qui sont allés jusqu'à tuer pour soutenir leur cause, peuvent encore croire à la justesse de leur combat, tant d'années après. Mais peut-on facilement renier un idéal pour lequel on a passé vingt ans enfermé ? Ou bien vaut-il mieux continuer à s'y accrocher, pour se protéger ?
Quant au style, je l'ai trouvé fluide, clair et concis. Quelquefois, j'avais l'impression d'être présente à cette réunion d'anciens amis et de ressentir les interrogations et les doutes des personnages. En résumé, un roman profond.

Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour l'envoi de ce livre.



L'avis de Chaperlipopette, Claire, Léthée et Pascal.

mercredi 4 février 2009

Bright Lights, Big City

Bright Lights, Big City - Jay McInerney
Editions de L'Olivier - 1997
Traduit de l'américain par Sylvie Durastanty.
Publié auparavant sous le titre "Journal d'un oiseau de nuit" en 1986 aux éditions Mazarine.


Le narrateur, un jeune homme de vingt-quatre ans vit et travaille à New York. A la dérive depuis que sa jeune femme l'a quitté, il passe ses nuits dans les boîtes et les bars de la ville, entrainé par son ami Tad, naviguant sans but entre rencontres de hasard et consommation de cocaïne.
Il tente, tant bien que mal, d'assurer son job de vérificateur des faits pour le Magazine pour lequel il travaille, dans l'espoir d'une promotion qui lui permettrait d'atteindre le trentième étage, celui des Auteurs. Car son rêve, c'est d'être écrivain. Mais ses nuits dissipées et sa déprime permanente rendent son rêve de plus en plus inaccessible et compromettent ses ambitions professionnelles !

En commençant ce livre, j'ai craint qu'il s'agisse d'une énième description d'une descente aux enfers d'un petit gars de l'Amérique profonde, confronté aux dangers des pièges de la grande ville, de l'alcool et de la drogue.
Mais il n'en est rien. La personnalité du narrateur est attachante. Il est lucide sur sa dérive, sur ses faiblesses et son incapacité à réagir. La rencontre avec une jeune fille très différente va doucement amener un espoir de changement. La sollicitude de ses collègues de travail, lorsqu'il se trouve en difficulté, va également l'aider à reprendre pied. Enfin, poussé par son frère, il laisse revenir le souvenir de sa mère, morte un an auparavant, ce qui donne lieu à des pages pleines de tendresse et d'émotions.
Le style peut surprendre, car le livre est entièrement écrit à la deuxième personne du singulier, comme si le narrateur s'observait en permanence. Il est également plein d'humour, sur lui-même et les autres. Ses descriptions de la vie de bureau sont décapantes !

C'est le premier livre de Jay McInerney, publié en 1984 et qui semble-t-il, a rencontré un grand succès.
C'était également ma première rencontre avec cet auteur, que j'ai découvert récemment dans un documentaire diffusé sur Arte le 15 janvier, "Romans made in New York", qui s'intéressait aux jeunes auteurs New-Yorkais et évoquaient les changements qu'avaient amenés les attentats du 11 septembre 2001 sur leur façon d'écrire.

Les avis de Systool, Thierry Collet, Anne et Yvon.
Des articles du Buzz littéraire et de l'Express, sur l'auteur.

samedi 31 janvier 2009

Pause forcée...

Trop de travail en ce moment !

Heureusement, j'arrive quand même à lire régulièrement, mais je n'ai l'esprit assez libéré pour rédiger mes billets.

En attente de commentaire, donc :
  • Le week-end de Bernhard Schlink.
  • Où on va, Papa de Jean-Louis Fournier
  • Ritournelle de la faim de J.M.G. Le Clézio
  • La fugitive d'Herbjorg Wassmo

A bientôt !

mercredi 14 janvier 2009

44 Scotland Street

44 Scotland Street - Alexander McCall Smith
Paru aux éditions 10-18 en 2007
Traduit de l'anglais par Elisabeth Kern


Pat, une jeune écossaise d'Edimbourgh, entame sa deuxième année sabbatique et emménage en colocation dans un appartement au 44 Scotland Street. Elle est accueillie par Bruce Anderson, un très beau jeune homme très conscient de son apparence physique et qui en joue auprès des jeunes filles et en particulier auprès de Pat.
Elle fait également la connaissance des autres occupants de l'immeuble : Domenica McDonald, une femme originale d'une soixantaine d'années, férue d'anthropologie, qui va faire profiter Pat de ses conseils; un couple, les Pollock, et leur fils de cinq ans, Bertie, enfant surdoué qui apprend le saxophone et l'italien, sous la pression de sa mère Irène.

Pat trouve du travail dans une galerie d'art, que gère Matthew, fils d'une famille aisée, mais qui n'a absolument aucune connaissance artistique. Un tableau de la galerie, dans lequel Pat doit reconnaître un Peploe, va donner lieu à de nombreuses péripéties et jouer un rôle important dans l'histoire.

Dans la préface, Alexander McCall Smith explique comment sa rencontre avec Armistead Maupin, l'auteur des Chroniques de San Francisco, est à l'origine de ce livre, d'abord paru en épisodes dans le journal The Scotsman. C'est ce qui explique la forme de ce roman, composé de 110 courts chapitres, qui voient se succéder rapidement les multiples rebondissements de l'histoire.
Chacun des personnages principaux nous entraine tour à tour dans différents milieux de la société écossaise et c'est ainsi que nous faisons connaissance avec les Todd, riches bourgeois d'Edimbourg, qui emploient Bruce dans leur cabinet immobilier.
Avec Matthew, nous passons du temps au café du coin. Grâce à Domenica, Pat rencontre Angus Lordie, un peintre plein de fantaisie. Nous suivons Irène Pollock dans ses démêlés avec la directrice de l'école de Bertie, puis chez le Dr Fairbairn, le pédopsychiatre dont elle apprécie beaucoup la compagnie.

C'est une lecture très plaisante, les personnages sont attachants, malgré ou à cause de leurs défauts et de leurs faiblesses. Le ton est moqueur et ironique, parfois, mais l'ensemble est très pittoresque. Et le découpage en épisodes donne vraiment un rythme particulier. On sent bien quelquefois la hâte que devaient ressentir les lecteurs du Scotsman, dans l'attente du journal du lendemain !

De nombreux blogueurs l'ont lu : Clochette, Florinette, Papillon, Clarabel, Amanda, Kathel, Miss Alfie, Coralie, Dasola et Michel.

Clochette et Florinette ont lu la suite et me donnent envie de faire comme elles !

A consulter, par curiosité : Un article de Wikipédia sur Samuel Peploe, peintre post-impressioniste écossais et un autre sur Jack Vettriano, dont il est également question dans le livre.

samedi 10 janvier 2009

Blog-o-trésors - mes choix

Grominou nous a proposé ce challenge pour 2009 : Dans un premier temps, chaque participant devait fournir la liste de ses dix "trésors" de lecture.
Pour rappel, ma liste était ici.

Grominou se chargeait de compiler l'ensemble des listes.

Et elle nous propose maintenant cette méga-liste, dans laquelle il faut choisir 4 livres, à lire au cours de l'année !

Quel dilemme de ne retenir que 4 titres parmi ces 785 propositions ! Il y a tellement de livres attrayants !

Voici mes choix pour ce challenge :

Jim Fergus : Mille femmes blanches
Hélène Grimaud : Variations sauvages
Khaled Hosseini : Les cerfs-volants de Kaboul
Robert Merle : Un animal doué de raison

J'ai repéré 4 autres titres qui sont dans ma PAL. Mais ne soyons pas trop optimiste sur mes capacités à suivre un plan de lecture tout défini dès le 10 janvier ! Il y aura tellement d'autres livres qui me feront envie sur les présentoirs de la médiathèque !

A suivre donc...

dimanche 4 janvier 2009

L'amour dans l'âme

L'amour dans l'âme - Daphné du Maurier
Editions Phébus - 1995
Traduit de l'anglais par François et Alix D'Unienville


C'est le premier roman de Daphné du Maurier publié, en 1931, sous le titre "The loving spirit". Sa première publication en français en 1950 l'était sous le titre "La chaîne d'amour", titre qui correspond à merveille à cette histoire qui s'étale sur un siècle.
De 1830 à 1930, nous suivons quatre générations d'une famille de Cornouaille anglaise, dans le village de Plyn. D'abord, Janet Coombe, puis son fils Joseph, ensuite le fils de celui-ci, Christopher et enfin Jennifer. Et c'est bien l'amour qui les relie les uns aux autres : l'amour filial, la fascination pour la mer, l'attachement à Plyn.
Chacun d'entre eux est confronté à la dureté de la vie et à ses drames. Mais la force insufflée par Janet, en personne ou par l'intermédiaire de sa statue à la proue du navire de la famille, se transmet à sa descendance et donne un élan à cette belle histoire.

Ce n'est pas mon roman préféré de Daphné du Maurier, mais c'est une très belle découverte que je dois à Bladelor, qui en a parlé ici, lors de sa série de billets consacrée à l'auteur. Elle l'a proposé comme livre-voyageur et c'est ainsi que j'ai pu le lire. Je l'en remercie sincèrement.

D'autres avis sur ce livre : Fashion, Praline.
Un billet de Tatiana à propos de Daphné du Maurier et un site consacré à l'auteur.

vendredi 2 janvier 2009

Bonne année !



A tous une très bonne année 2009 !

Et bien sûr, beaucoup de plaisirs de lecture !



Source photo : luxe.campagne.free.fr