mardi 21 septembre 2010

Sense and sensibility

Sense and sensibility - Jane Austen (1811)
Lu dans l'édition Pocket Penguin Classics Paperback (2006) 

Mrs Dashwood vient de perdre son mari, Henry Dashwood et à cette épreuve vient s'ajouter l'obligation de quitter le domaine de Norland, dans le Sussex, où elle vivait aves ses trois filles car il revient à l'héritier mâle, John, le fils issu du premier mariage de Mr Dashwood. John, qui à la mort de son père, était plein de bonnes intentions à l'égard de sa belle-mère et de ses demi-soeurs, se laisse peu à peu convaincre par sa femme Fanny qu'elles n'ont besoin de rien. Par faiblesse face à sa femme, il déroge à la promesse qu'il avait faite à son père de les aider. C'est donc d'un revenu bien diminué que Mrs Dashwood va désormais devoir se contenter et c'est avec soulagement qu'elle accepte la proposition d'un lointain cousin, Sir John Middleton, qui lui loue une petite maison, Barton Cottage, dans le Devon, où elle s'installe avec ses trois filles.
Elinor, l'ainée, est vive et sérieuse. Elle est attirée par Edward Ferrars, le frère de sa belle-soeur Fanny, dont elle a fait la connaissance avant leur départ de Norland. Edward, lui aussi, s'est montré très prévenant envers Elinor et leurs caractères se sont bien accordés. Mais Elinor se montre très raisonnable et refuse de se laisser emporter par des sentiments qu'elle n'avoue à personne, d'autant plus lorsque Edward vient leur rendre visite dans le Devon et qu'il se montre très réservé à son égard.
Marianne, elle, est tout le contraire de sa soeur ainée. Romantique et exaltée, elle tombe follement amoureuse de Willoughby, un jeune homme charmant et séduisant qu'elle a rencontré au cours d'une promenade dans la campagne. Imprudente dans sa conduite, elle se laisse éblouir par son charme, insensible à l'amour sincère que lui porte le Colonel Brandon, un voisin, qui ne peut qu'assister, impuissant, à son chagrin, le jour où Willoughby disparait sans un mot.
Margaret n'est qu'une enfant de treize ans qui apporte à l'histoire sa candeur et son innocence, posant toujours des questions dérangeantes quand il ne faut pas !

Les billets sur ce roman de Jane Austen ne manquent pas dans le blogosphère et m'avaient déjà permis de me familiariser avec cette histoire de revers de fortune et d'amours contrariées (par exemple, chez Pimpi, Hermione, George, Isil, Neph, Yueyin et Katell, pour n'en citer que quelques unes).

C'est pour cette raison que j'ai décidé de lire ce livre en anglais, dans le cadre du Challenge "Lire en V.O.".

J'ai trouvé cette lecture plus ardue que celle de Persuasion, pas à cause du vocabulaire, mais en raison de ces longues phrases, que je devais relire plusieurs fois pour en comprendre le sens. Par curiosité, j'ai ensuite consulté une version française et je me suis aperçue que même en français, c'était quelquefois assez confus !






Comme dans Orgueil et préjugés, il est ici beaucoup question d'argent, qu'il s'agisse des inconvénients de ne plus en avoir, au travers du changement de situation de Mrs Dashood et de ses filles, ou des avantages qu'il procure, comme la sécurité d'un beau mariage ou la chance d'un héritage conséquent. Même si Mrs Dashwood n'exerce aucune pression sur ses filles pour les contraindre à se marier avantageusement, Elinor est bien consciente de leur situation. Et si les deux jeunes filles sont plutôt à la recherche de l'amour dans le mariage plutôt que de la sécurité que peut assurer une union bien arrangée, elles se rendent compte très vite qu'elles sont bien loin d'être des partis recherchés !

Ce qui m'a aussi frappée dans ce roman de Jane Austen, c'est l'importance du secret dans cette histoire. Malgré leur grande affection les unes envers les autres, Mrs Dashwood et ses filles se dissimulent beaucoup de choses, par pudeur, par délicatesse ou pour se ménager. Ainsi, Elinor n'avoue pas son sentiment pour Edward, ni sa déception face à sa soudaine réserve. Lorsqu'elle comprend enfin la raison de cette attitude, elle ne peut en informer, ni sa mère ni sa soeur, muselée par sa promesse à une autre. Face à Marianne et à son imprudence envers Willoughby, Mrs Dashwood n'arrive pas à lui poser les questions qu'elle souhaiterait pour comprendre la situation de sa fille. Le colonel Brandon, lui aussi, a ses secrets, qui conduisent son entourage à se méprendre sur son comportement et Edward, lui-même, s'est mis dans une situation inextricable, qu'il doit taire, au risque de son bonheur et de son projet de vie.

Encore une fois, Jane Austen a su me charmer avec cette intrigue sentimentale et la peinture de cette société anglaise, où la bienséance, le conformisme et le sens du devoir étaient si importants. Elle décrit merveilleusement bien la condition féminine de l'époque dans des milieux, malgré tout, bien favorisés. On imagine ce que devait être la vie des femmes de moindre condition ! Mais c'est une autre histoire...



 Objectif PAL : 8/61 (en un an !)







Grâce à cette lecture, j'ai progressé dans deux challenges et j'ai passé un très bon moment que j'ai prolongé en visualisant les adaptations du roman au cinéma : celle de Ang Lee en 1995 avec Emma Thompson et Kate Winslet, et celle de la BBC en 2008.

A voir en streaming ici et , par exemple.
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mardi 14 septembre 2010

Rentrée littéraire...


Je me suis laissée tenter par ce challenge de la Rentrée littéraire 1220... à peu près

qui consiste à lire des textes du Moyen-Age, écrits entre 476 et 1492.

Pour en savoir un peu plus et vous inscrire, rendez-vous chez Cryssilda, Fashion, Isil ou Yueyin.
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lundi 6 septembre 2010

Le principe de Frédelle

Le principe de Frédelle - Agnès Desarthe
Éditions de l'Olivier (2003)

Frédelle est une jeune psychologue scolaire et son principe est simple : "Les enfants, presque sans exception, sont fous." (p. 10).
 

Si Frédelle s'intéresse tant aux enfants, c'est qu'elle en est encore un, elle-même. Jeune veuve après quelques semaines de mariage, elle vit seule dans la grande maison choisie par son mari, une maison à retaper et qui est restée en l'état après la disparition de Dimitri. Incapable de dépenser sa fortune, Frédelle entretient une relation particulière avec son banquier et surprend celui-ci en décidant de donner son argent, plutôt que d'entreprendre des travaux. Pas libérée de l'influence de son père, Sarkis, Frédelle est toujours aux aguets, prête à réagir dès qu'elle entend le bruit de sa moto et à reconstituer un environnement factice avec les cadeaux qu'il lui a offerts. Et puis, Frédelle entend des voix, depuis qu'elle est petite, don qui lui vient de sa mère et qui la maintient dans un univers irréel. Une façon de se protéger, peut-être ?

C'est un curieux livre que ce Principe de Frédelle. La quatrième de couverture le rapprochait par son inspiration d'un autre livre d'Agnès Desarthe, "Un secret sans importance", qui reste à ce jour mon préféré de l'auteur.
Personnellement, je n'ai pas retrouvé ici cette ambiance si particulière que j'avais tant appréciée là-bas. J'ai parfois été un peu perdue dans cette histoire, comme l'héroïne d'ailleurs, qui n'arrive pas à décrocher de son enfance, sauf lorsqu'elle exerce sa profession au côté des enfants. Alors seulement, elle s'affirme et grandit. La fin de l'histoire tranche complètement avec le début. Fini le rêve et le cocon, Frédelle doit affronter une vérité qui va la libérer et dégager l'horizon.
Elle se leva, légèrement étourdie, se demandant à quel moment la colère l'envahirait. D'une révélation à l'autre, elle n'avait éprouvé qu'un soulagement croissant, la confirmation qu'elle n'était pas aussi folle qu'elle aurait pu paraître. Le magistrat de sa jeunesse, ce grand Moïse bienveillant, avec sa robe de juge et sa remarquable absence d'oreilles était de retour. Justice se faisait. (p. 251).

J'ai noté une phrase qui m'a beaucoup plu et qui m'a donné envie d'aller jusqu'au bout de cette lecture un peu difficile :
Se sortir vivant de l'enfance, vraiment, c'est tellement incroyable qu'on mériterait de ne plus jamais mourir après ça. (p. 15)

J'ai lu ce roman pendant mes vacances, il y a déjà quelques semaines et j'ai bien fait de ne pas me précipiter pour écrire ce billet. En effet, sur le moment, j'avais un avis partagé à  son sujet. Mais après réflexion et "digestion", je dois lui reconnaître un charme certain et j'ai apprécié l'écriture d'Agnès Desarthe. C'est vrai qu'elle sait à merveille créer une ambiance et y plonger le lecteur, quitte à lui faire ressentir le trouble de son héroïne et à provoquer un certain malaise.
 
Les avis de Sylire qui n'a pas accroché, de Cécilux, perplexe et de Katell qui a beaucoup aimé et qui sait bien en parler.
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vendredi 3 septembre 2010

Masse critique : 9ème édition


Rendez-vous le 6 septembre 2010 à partir de 7h30 
sur le site de Masse Critique !



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