vendredi 29 avril 2011

Vers l'autre été

Vers l'autre été - Janet Frame
Editions Joëlle Losfeld (2011)
Traduit de l'anglais par Marie-Hélène Dumas


Grace Cleave est néo-zélandaise, écrivain et vit à Londres. Elle a reçu une invitation de Philip Thirkettle à venir passer un week-end en famille dans la campagne anglaise, près de Relham. Grace a rencontré Philip Thirkettle à l'occasion d'une interview qu'elle lui a accordée pour son journal, et comme d'habitude, Grace s'est retrouvée sans mots pour répondre aux questions du journaliste. La préparation du voyage représente déjà un bouleversement pour Grace et le déroulement du week-end va se révéler également une source de malaise et d'incompréhension, pour cette femme très fragile.

Ecrit sous une autre forme, ce roman aurait pu être le journal intime de Grace, tant il explore en détail les pensées et les sensations de Grace face aux petits incidents de la vie quotidienne et dans ses relations difficiles avec les personnes qu’elle doit rencontrer en tant qu’écrivain.
Grace se sent mal à l’aise face à ces "étrangers",  qui, elle le suppose, attendent d’elle des informations qu’elle se sent bien incapable de fournir, impuissante à mettre des mots sur ses expériences et son vécu. Pour leur échapper, Grace se transforme en oiseau migrateur, si peu virtuellement en ce qui la concerne qu'elle est capable de décrire la sensation physique des plumes. Elle se sent libre alors de voler vers sa terre de Nouvelle-Zélande, vers les paysages encore si présents dans sa mémoire et qui lui manquent tant.
Une fois arrivée à la campagne chez Philip et sa femme Anne, elle va, là aussi, saisir la moindre occasion pour replonger dans les souvenirs et les sensations de sa vie en Nouvelle-Zélande. La nostalgie et l'amour pour sa terre d'origine sont perceptibles d'une manière poignante, de même que le trouble et la gêne que ressent Grace en réponse aux questions de ses hôtes, pourtant pleins d'attention et de sollicitude envers elle.

D'après la quatrième de couverture, Janet Frame a refusé de publier ce livre de son vivant. Sans doute y exprimait-elle plus d'elle-même que dans les trois tomes de son autobiographie, dont le deuxième, Un ange à ma table, a été porté à l'écran par Jane Campion. Janet Frame a un lourd passé psychiatrique, elle a été internée de longues années en Nouvelle-Zélande et n'a échappé à la lobotomie que parce qu'un de ses livres a reçu un prix littéraire.  
Vers l'autre été est un témoignage touchant qui met en scène une personnalité attachante et complexe, à découvrir.C'est aussi une évocation de la nature sauvage de Nouvelle-Zélande, un pays qui me fascine à travers le peu que j'en connais, vu chez Jane Campion ou dans des documentaires.

Retrouvez le billet de ClaudiaLucia que je remercie pour ce prêt. Ce livre-voyageur est maintenant en route vers sa prochaine lectrice.
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mardi 26 avril 2011

Deux fois n'est pas coutume


Deux fois n'est pas coutume - Janet Evanovich
Edité chez Grasset & Fasquelle (1997)
Traduit de l'anglais par Philippe Loubat-Delfranc
Lu en Pocket Policier (2007)

Stéphanie Plum, chasseuse de primes, s'est lancée sur la piste de Kenny Mancuso, un malfrat qui a blessé par balle un de ses copains, pompiste à la station-service du coin. Remis en liberté après versement d'une caution, Kenny ne s'est pas présenté à la convocation du tribunal. Voici donc une mission pour Stéphanie, qui a bien besoin de renflouer ses finances, comme d'habitude. 
Mais l'affaire se révèle plus coriace que prévu, même si Stéphanie sait pouvoir compter sur l'aide de Ranger en cas d'urgence ! D'autant que Joe Morelli s'incruste, sous prétexte que Kenny est son cousin éloigné. C'est du moins ce qu'il prétend, jusqu'à ce que Stéphanie lui fasse avouer que Kenny est soupçonné par la police d'un vol d'armes dans le camp militaire où il a effectué son service mais que l'affaire doit rester secrète. En attendant, comme il faut bien manger, Stéphanie accepte de rechercher deux douzaines de cercueils qui ont été volés à Spiro Stiva, gérant du salon funéraire où elle a accompagné sa Mamie Mazur. Mais là aussi, l'énigme se complique...

Je me suis encore régalée avec ce deuxième opus des enquêtes de Stéphanie Plum, qui permet de mieux faire connaissance avec certains personnages secondaires entrevus dans le premier tome, La Prime, en particulier Mamie Mazur ! On comprend tout de suite d'où Stéphanie tient son caractère et son énergie. La mamie est encore plus déjantée que la petite fille  !
L'enquête n'est là que pour servir de support à des rebondissements plus burlesques les uns que les autres. Ranger se fait discret dans cet épisode, Joe Morelli est très présent et il faut vraiment que Stéphanie ait beaucoup de choses à lui reprocher pour arriver à résister à son charme ravageur ! Une lecture très distrayante, parfaite pour une après-midi ensoleillée, sous les arbres, en sirotant un verre de tonic aux écorces d'oranges amères !

Un petit extrait qui reflète bien la philosophie de vie de Stéphanie Plum (pages 21-22) :
La station-service en question, Delio's Exxon, se trouvait dans Hamilton Avenue, pas très loin de chez moi. En chemin, je m'arrêtai à une épicerie où j'achetai un double café à emporter et une boîte de beignets au chocolat. Dès l'instant où l'on ne peut pas faire autrement que de respirer l'air du New Jersey, il est inutile de surveiller son alimentation.

D'autres avis ici, et , par exemple. 
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mercredi 13 avril 2011

Masse critique de printemps

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog de Babelio.

Pour sélectionner votre livre à partir de 8h30 
lundi 18 avril 2011, c'est ici  !
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lundi 11 avril 2011

Tous les soleils

Tous les soleils (2011)
Film de Philippe Claudel.


Alessandro vit à Strasbourg avec sa fille de 15 ans, Irina, qu'il élève seul depuis la mort accidentelle de sa femme. Avec eux habite son frère, entré en résistance le jour où Berlusconi a été élu, et décidé à ne plus mettre un pied dehors tant qu'il sera au pouvoir en Italie.
Alessandro ne vit que pour sa fille qu'il a du mal à voir grandir. Entre son métier de professeur de musique, son groupe de chant choral, les week-ends à la campagne avec sa bande d'amis et ses visites à l'hôpital où il fait la lecture aux malades, il s'est un peu oublié. Les premiers émois amoureux d'Irina vont bouleverser le cocon dans lequel Alessandro s'était installé.

Grâce au concours qu'a organisé Tamara sur son blog, j'ai gagné deux places pour la sortie de ce film. Je l'en remercie vivement car j'ai vraiment passé un très bon moment au cinéma.

C'est un film plein de tendresse et de sensibilité, sur la difficulté du deuil, sur l'amour perdu et celui qui renaît. C'est un film sur la mort mais aussi sur la vie, grâce à l'éclosion d'Irina qui se transforme, grâce à la bouffonnerie de l'oncle, grâce à la chaleur de la bande d'amis. Les déplacements d'Alessandro sur son Solex sont l'occasion de découvrir le charme de la ville de Strasbourg qui resplendit sous le soleil et la musique baroque, tout au long du film, accompagne les moments d'émotion et de joie.

En résumé, un très joli film que je recommande !

Les avis de Tamara, Lo et Fashion.