dimanche 28 octobre 2007

Quelques jours de vacances...

Je m'absente quelques jours.
Direction prévue : Le bassin d'Arcachon, puis Toulouse.

A bientôt !

jeudi 25 octobre 2007

Les mouches d'automne

Les mouches d'automne – Irène Némirovsky
Editions Grasset

Tatiana Ivanovna a travaillé toute sa vie auprès de la famille Karine, dans la Russie des tzars. Elle était la nourrice de Nicolas Alexandrovitch, le maitre du domaine. Elle a élevé ses frères et soeurs, vu naître et grandir ses enfants.

A la révolution russe, elle voit partir Youri et Cyrille, les fils Karine, au combat. Lorsque la famille fuit la Russie, elle reste au domaine pour garder la maison. Puis, elle va les rejoindre dans leur exil, à Odessa, puis les accompagner à Marseille , et enfin à Paris, où ils vont tous s'entasser dans un petit appartement sombre et étouffant.

"Ils allaient, venaient d'un mur à un autre, silencieusement, comme les mouches d'automne, quand la chaleur, la lumière et l'été ont passé, volent péniblement, lasses et irritées, aux vitres, traînant leurs ailes mortes."

Tandis que les membres de la famille vont petit à petit s'habituer à leur nouvelle vie, s'intégrer à la communauté des exilés russes, Tatiana va, quant à elle, restée plongée dans ses souvenirs et la vie d'avant, qu'elle évoque tout au long du récit, avec nostalgie.

Un livre court, environ 120 pages, qui retrace un épisode de la vie de ces exilés russes. Le style est limpide, comme toujours chez Irène Némirovsky, les sentiments sont suggérés, par petites touches.

Ce roman a été publié la première fois en 1931 et a été réédité en 2005, dans la collection "Les cahiers rouges", chez Grasset.

Une lecture agréable, à envisager néanmoins les jours où le moral est au beau fixe…

dimanche 21 octobre 2007

La petite fille de Monsieur Linh

La petite fille de Monsieur Linh
Philippe Claudel, Editions Stock, 2005

Le début de l'histoire :

"C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul à savoir qu'il s'appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont morts autour de lui.

Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette."

A l'issue de ce long voyage en bateau, Monsieur Linh va être hébergé dans un foyer de réfugiés, dans une grande ville portuaire, dans un pays qu'il ne connait pas et dont il ne comprend pas la langue. Toute son attention est dirigée vers sa petite fille, Sang Diû, son unique raison de vivre.

Au fil des jours, il va peu à peu s'enhardir à sortir dans la ville, afin d'aérer l'enfant et s'asseoir sur un banc. Il va ainsi rencontrer un gros homme, Monsieur Bark, qui lui aussi est seul au monde depuis le décès de sa femme.

Les deux hommes vont établir petit à petit une relation d'amitié, alors qu'aucun ne parle ni ne comprend la langue de l'autre. A la volubilité de Monsieur Bark, Monsieur Linh va offrir sa compréhension muette et sa compassion.

Hélas, le foyer de réfugiés doit fermer et Monsieur Linh est accueilli dans une résidence de personnes âgées, dans un quartier éloigné.

Il va alors tout mettre en œuvre pour retrouver son ami et affronter tous les dangers de la ville.

Les descriptions, jamais lassantes, dans un style limpide et précis, nous plongent au côté de Monsieur Linh et nous font partager son isolement et son dépaysement, le plaisir qu’il trouve à s’occuper de sa petite fille et le réconfort que lui apporte petit à petit sa relation avec Monsieur Bark.

Et c’est à travers le regard de Monsieur Bark que s’achève ce livre magnifique, ce qui nous permet de saisir la vraie nature de la petite fille de Monsieur Linh et son pouvoir sur son grand-père.

Un très beau moment de lecture.

Le Bibliomane a aimé, lui aussi et en parle très bien.

lundi 15 octobre 2007

Swap Li-Thé-rature


Et voilà ! Mon paquet est parti ce matin vers ... (Chut !)

J'espère que le contenu lui fera plaisir.

vendredi 12 octobre 2007

Soleils d'ocre

Roman de Mylène Mouton, paru aux éditions Gaïa en janvier 2007.

L'histoire se passe, il y a 12 000 ans, au pied des Alpes, dans une tribu de chasseurs, le clan de Fraou.

Deux jumeaux, Leah et Leoh viennent au monde, tandis que leur père est tué à la chasse par un ours. Leur mère, qui n'a pas supporté cette double naissance, décède également.

Quelque temps auparavant, est arrivé au camp un jeune garçon inconnu, aux cheveux rouges, que des chasseurs ont trouvé, gravement blessé. Grâce aux soins de la guérisseuse, Mâ, il survit et est recueilli dans le camp, malgré l'opposition de certains chasseurs.

Les deux nouveaux-nés vont être élevés par Mâ, qui va lier leur existence à la protection de la tribu par la lune, Eryniâ. Ils ne doivent jamais être séparés, au risque d'amener le malheur sur le clan.

Leurs premières années vont se passer au côté d'Alhan, le garçon aux cheveux rouges, mais les rivalités avec les chasseurs qui ne l'ont pas accepté vont le pousser à partir, pour retrouver les siens.

Plusieurs années après, Alhan qui n'a pu oublier Leah revient la chercher. Mais elle ne peut se résoudre à quitter son frère, ce qui laisserait le clan sans protection.

Les forces de la Nature en décideront autrement, contraignant Leah et Alhan à fuir et à assumer leur destin loin du clan de Fraou…

Ce livre est le premier roman de Mylène Mouton, professeur de lettres qui vit dans la région de Grenoble. Elle est passionnée d'archéologie, a participé à de nombreuses fouilles, en particulier sur le site du Fru et s'en est inspirée pour cette histoire.

Elle nous plonge il y a 12 000 ans, en compagnie de ces hommes préhistoriques, nous fait vivre leurs croyances et leurs rites, leurs peurs et leurs luttes. Elle invente un langage, il y a d'ailleurs un lexique à la fin du livre.

Si nous sommes bien loin des ces modes de vies et de ces croyances, du moins en Occident, la peur de l'étranger, les jalousies et les rivalités, en revanche, sont des sentiments que nous rencontrons encore tous les jours et qui nous sont familiers.


J'ai bien aimé ce livre, qui m'a rappelé la saga de Jean Auel, "les enfants de la terre", que j'ai lue il y a quelques années.

Une surprise à la lecture, c'est le papier couleur saumon sur lequel il est imprimé : En allant sur le site des éditions Gaïa, j'ai retrouvé la même couleur. Ils éditent leur collection principale sur papier sanguine, et c'est finalement très agréable à lire.

Cette visite m'a permis de découvrir cette maison d'édition, qui propose beaucoup d'œuvres d'écrivains nordiques. J'y reviendrai…

mercredi 10 octobre 2007

L'amour dans un climat froid

L'amour dans un climat froid, de Nancy Mitford, aux éditions 10/18.
Traduit de l'anglais par François Villié.
Préface de Marcel Schneider.

Ce roman fait suite, en quelque sorte, à La poursuite de l'amour, évoqué ici, dans la mesure où nous retrouvons Fanny, qui en était la narratrice, et brièvement la famille Radlett, dont nous aurons des nouvelles à plusieurs reprises dans le récit.

Cette fois, Fanny s'attarde sur la famille des Hampton, Lord et Lady Montdore et leur fille Polly.

Lady Montdore, bien qu'issue d'une bonne famille anglaise, est crainte et même haïe, en raison de sa vulgarité et de sa méchanceté. Mais son influence dans la vie sociale fait que son toit et sa table sont, malgré tout, très recherchés.

Sa fille Polly fait une tout autre impression : elle est très belle et cette beauté suffit à disposer favorablement à son encontre tous les gens qui la côtoient. Elle fait le désespoir de sa mère, car elle ne s'intéresse à aucun des jeunes gens qu'elle rencontre. En fait, elle voue une adoration à son oncle par alliance, Boy Dougdale, le mari de sa tante, que les enfants Radlett surnomment le "Satyre", en raison de son comportement équivoque avec les petites filles.

Au cours des nombreuses soirées où les deux jeunes filles sont invitées, Fanny va rencontrer Alfred, son futur époux, tandis que Polly continue à traîner son ennui et son indifférence.

Un retournement subit de la situation va finalement permettre à Polly de concrétiser ses rêves, contre l'avis de ses parents, qui vont la déshériter au profit d'un neveu, Cédric Hampton,qui entre alors en scène et va devenir un des personnages principaux de l'histoire.

Contre toute attente, ce dandy esthète va jouer un rôle prépondérant auprès de Lady Montdore et la transformer de manière inattendue.

Comme dans La poursuite de l'amour, la fin du roman est très abrupte, un peu bâclée. Néanmoins, j'ai préféré L'amour dans un climat froid, car la narratrice s'implique d'avantage dans l'histoire, et nous fait davantage partager ses impressions. Toujours la même ironie dans la description des comportements des différents personnages, et finalement un brin d'espoir qui transparaît au travers de l'évolution de Lady Montdore. Rien n'est perdu !

La préface très intéressante de Marcel Schneider fournit quelques clés sur les différents personnages, où se retrouvent les proches de l'auteur, Nancy Mitford, qui a mis beaucoup de sa vie personnelle dans ses romans.

Beaucoup d'autres commentaires sur ce livre et le précédent chez Insatiable Lectrice, ainsi qu'une biographie des soeurs Mitford (elles étaient six !) chez In Cold Blog.

dimanche 7 octobre 2007

Flagrant délit !

Pour la deuxième fois en cette année 2007, je suis prise en flagrant délit de pessimisme et manque de confiance !
Cette fois-ci, c'est la victoire de l'équipe de France de Rugby face aux All Blacks qui remet en question mon humeur du moment et me pousse à m'extraire de ce climat de morosité où je m'enlise. J'ai regardé comme de doux rêveurs certains de mes collègues qui croyaient à cette victoire, et finalement, je m'aperçois qu'ils avaient raison, qu'ils ont passé ces derniers jours dans l'espoir et l'enthousiasme, alors que je voyais déjà tout en noir (au sens propre comme au figuré, pour l'occasion !).

L'autre flagrant délit date de début juillet, lorsque mon fils a été reçu au baccalauréat, du premier coup, alors que j'étais persuadée qu'il échouerait. Il faut dire que ses résultats de l'année avaient justifié ce pronostic, mais j'aurais dû me fier à sa capacité de dépassement et surtout à l'efficacité du programme de révisions que lui avait concocté son père, qui, lui, ne baisse jamais les bras !

Deux bonnes leçons à méditer et surtout de bonnes raisons pour agir !

vendredi 5 octobre 2007

Tours et détours de la vilaine fille

Roman de Mario Vargas LLosa, paru en 2006 aux éditions Gallimard.
Traduit de l 'espagnol par Albert Bensoussan.

Le mot de l'éditeur :

Que de tours et de malices chez cette " vilaine fille ", toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le " bon garçon ". Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante, en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à Miraflores " la petite Chilienne " allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis l'épouse d'un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London. D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et chaque fois, il ne la retrouve que pour la perdre. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher. Il n'est jamais facile d'écrire l'histoire d'une obsession. Mais la difficulté est encore plus grande quand il s'agit d'une obsession amoureuse et quand l'histoire que l'on raconte est celle d'une passion. Mario Vargas Llosa avait déjà affronté ce défi par le passé dans La tante Julia et le scribouillard (1980), l'un de ses romans les plus populaires. Et voici qu'il le relève encore vingt-cinq ans plus tard et nous offre ce cadeau inattendu : une superbe tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie moderne d'un amour fou. Mario Vargas Llosa (Arequipa, 1936) est l'auteur de Conversation à " La Cathédrale " (1973), La fête au Bouc (2002) et Le Paradis- un peu plus loin (2003), parmi la vingtaine d oeuvres qui ont fait sa réputation internationale. Il est aussi l'essayiste lucide et polémique de L'utopie archaïque (1999) et du Langage de la passion (2005).



Un roman magnifique sur la passion : celle qu'éprouve Ricardo pour "la vilaine fille" et qui le conduira à tout accepter d'elle. Combien de fois ai-je eu envie de le secouer et de lui dire : "Ne te laisse pas avoir, elle va encore te rouler dans la farine !". Un autre aspect que j'ai beaucoup aimé dans ce livre : l'amour de Ricardo pour son pays, qu'il a quitté mais dont il nous parle de façon émouvante et personnelle. Et c'est tout une part de l'histoire du Pérou qui transparaît au cours du roman, apportant un point de vue bien différent de ce qu'on a pu percevoir à travers l'actualité au fil du temps.

C'est le premier roman de Mario Vargas LLosa que je lis, ce fut donc une découverte de cet auteur, dont je lirai certainement d'autres ouvrages.



jeudi 4 octobre 2007

Free Burma

Journée de solidarité avec le peuple de Birmanie dans son action non violente contre la dictature.

Pour plus d'information, rendez-vous ici.



Si vous souhaitez soutenir cette action, signez la pétition ci-dessous.



Free Burma! Petition Widget


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mardi 2 octobre 2007

La vie aux aguets

Roman de William Boyd, publié aux éditions du Seuil.
Traduit de l'anglais par Christiane Besse

Ruth Gilmartin, une jeune mère anglaise termine sa thèse à Oxford, tout en élevant seule son fils et en donnant des cours d'anglais à des étudiants étrangers. Un jour, sa mère Sally Gilmartin lui confie un gros dossier et lui demande de le lire. Il s'agit de l'histoire d'Eva Delectorskaya. Quand Ruth demande à Sally qui est cette femme, sa mère lui répond : "C'est moi !". Ruth commence donc à lire le dossier et découvre comment sa mère, exilée russe à Paris, a été recrutée par les services secrets britanniques, l'entraînement qu'elle a suivi, les missions qu'elle a effectuées dans différents pays, puis comment elle a réussi à faire disparaître sa trace et s'est glissée dans la "peau" de Sally, lorsqu'une mission a mal tourné et qu'elle s'est sentie menacée. Au fur et à mesure de sa lecture, la perception qu'a Ruth de son quotidien évolue et elle commence à se laisser influencer par les craintes de sa mère : Hamid, l'étudiant iranien qui est amoureaux de Ruth n'est-il pas également un agent de la Savac ? Ilse, la jeune allemande qu'elle héberge temporairement contre son gré ne fait-elle pas partie de la bande à Bader ? La lecture de la vie d'Eva va permettre à Ruth de comprendre le comportement de sa mère, et surtout de lui venir en aide, lorsque ce sera nécessaire, pour mettre définitivement un terme à "l'existence" d'Eva Delectorskaya.

J'ai beaucoup aimé ce livre, en raison de sa construction, d'une part et l'histoire captivante, d'autre part. L'alternance des chapitres, consacrés tour à tour à la vie quotidienne de Ruth puis à la vie d'Eva, assure le suspense et j'avais hâte d'en savoir plus... L'accélération des évènements, qui conduit Eva à réaliser que le danger s'approche et les brutales décisions qu'elle doit prendre, tout cela contribue à nous faire partager l'angoisse et la peur qu'elle ressent.

J'ai déjà lu plusieurs livres de William Boyd et jusqu'à présent je n'ai pas été déçue.

Le premier paragraphe :
Quand, petite, je me montrais grincheuse, contrariante et dans l'ensemble insupportable, ma mère me réprimandait avec des : "Un beau jour, quelqu'un viendra me tuer et tu le regretteras", ou bien : "Ils arriveront de nulle part et ils m'emporteront - et alors tu diras quoi ? " ou encore : "Un beau matin, tu te réveilleras et je ne serai plus là. Disparue. Attends un peu de voir."