tag:blogger.com,1999:blog-84307238994177640032024-03-18T04:04:52.251+01:00Rue de SiamNanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.comBlogger500125tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-72143463333231556742024-03-13T19:18:00.001+01:002024-03-13T19:18:32.497+01:00La Colère et l'Envie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjV-7fPUHmQJWmtucCJGWsDF5XNGr7bli-VMP6rz5aqx2F8z7LqXACRnHiJ8TAP9ccH3hkyv__rsPBe9B0tPFy1d2S1tlJQNh2vGF9wFGsmfWKjCO7reMYFoMpmPepE4dN6bI_qguP1tSlrAMHDh17-b1gRhqMMbbq69TtcY6U9ntF1GHv-MefR7DEdfPUv/s434/LaColereEtLEnvie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="434" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjV-7fPUHmQJWmtucCJGWsDF5XNGr7bli-VMP6rz5aqx2F8z7LqXACRnHiJ8TAP9ccH3hkyv__rsPBe9B0tPFy1d2S1tlJQNh2vGF9wFGsmfWKjCO7reMYFoMpmPepE4dN6bI_qguP1tSlrAMHDh17-b1gRhqMMbbq69TtcY6U9ntF1GHv-MefR7DEdfPUv/s320/LaColereEtLEnvie.jpg" width="236" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">La Colère et l'Envie - Alice Renard </h4><p><span style="font-size: x-small;">Éditions <a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/la-colere-et-lenvie/9782350878966" target="_blank">Héloïse d'Ormesson</a> (2023)</span></p><p><i>Isor est une enfant différente, autiste peut-être, mais le mot n’est jamais prononcé. Elle vit avec ses parents, qui, après de nombreuses errances médicales et scolaires, ont décidé de la garder à la maison et se sont progressivement isolés de tout le reste. Ils ont encore leurs activités professionnelles mais ont adapté leurs horaires pour se relayer auprès de l’enfant. Un jour, alors qu’il y a des travaux chez eux, ils confient la fillette de 13 ans à un voisin, un homme âgé, qui vit seul. Il a été photographe, il adore la musique. Entre lui et l’enfant se noue une relation de confiance et d’amour. Isor passe alors ses journées chez Lucien et s’ouvre petit à petit à la vie. Jusqu’à ce qu’un évènement vienne rompre les habitudes et pousse Isor vers le monde, vers le passé de Lucien.</i><br /> </p><p>J’ai beaucoup aimé ce livre, construit en trois parties. </p><p>Dans la première, <b>le père et la mère</b> s’expriment tour à tour et racontent leur vie avec Isor, le bouleversement qu’a amené l’arrivée de cette enfant pas comme les autres chez eux. Les deux parents sont très différents et chacun survit à sa façon. La mère est aimante, surprotectrice, centrée sur son enfant. Le père ne comprend pas sa fille, lui en veut, elle lui fait peur. </p><p>Dans la deuxième partie, c’est <b>Lucien</b> qui raconte sa découverte d’Isor, son irruption chez lui et le progressif apprivoisement qui s’établit entre eux. On perçoit que Lucien a vécu un drame et que la présence d’Isor vient combler un manque. </p><p>Dans la troisième partie, <b>Isor</b> a disparu, Lucien est à l’hôpital. Commence alors le récit d’une libération et d’un envol, au travers des réactions des parents et des nouvelles qu'ils reçoivent de leur fille. Même si l’épopée d’Isor est peu crédible, je l’ai perçue comme un conte, comme le récit d’une aventure initiatique dans laquelle elle s’embarque, comme pour se substituer à Lucien qui n’en a plus les moyens.<br /> </p><p>C’est un premier roman, Alice Renard est toute jeune, née en 2002, elle étudie la littérature médiévale à la Sorbonne. Donc rien à voir avec le sujet de ce livre ! Mais quel talent pour créer un univers, varier les styles, donner la voix à ses personnages et en particulier à Isor. <b>Une histoire très forte et très maitrisée</b>.<br /> </p><p>J’ai découvert ce livre car il fait partie de la <a href="https://www.livreshebdo.fr/article/les-6-finalistes-du-prix-libraires-en-seine-corinne-kim-2024" target="_blank">sélection</a> du prix Libraires en Seine 2024 et cette année, pour la première fois, j’ai décidé de lire toute la sélection, en alternant les achats et les emprunts en bibliothèque. Ce qui m’y a incitée, c’est que j’ai déjà lu un des titres proposés, <a href="https://ruedesiam.blogspot.com/2023/12/eden.html" target="_blank">Eden</a>, que j’avais aussi beaucoup aimé. J'ai depuis lu un des autres livres en lice et il est très bien aussi. Le choix va être difficile !<br /><br /> </p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-15367432101798245652024-01-14T19:08:00.001+01:002024-01-14T19:24:31.127+01:00Le livre de Rose<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja8ckfM5djaotpONBW4ng3XP1J9_qK6wAoV0QgWyzyo_u7bxl8ErCy-Pcs_o3mz_VBOOam220xVE-DF-g6IGiGLJ4_fe17mGYoMIm_TBDk4Z8j2RDN40nsN4paEOg_ZdmGH8rrLUog05c8FnDUbdwMZnN9-n1Zg8VoR_w9uskXtEVVikhRwWbqG35C_UV9/s468/LeLivreDeRose.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="468" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja8ckfM5djaotpONBW4ng3XP1J9_qK6wAoV0QgWyzyo_u7bxl8ErCy-Pcs_o3mz_VBOOam220xVE-DF-g6IGiGLJ4_fe17mGYoMIm_TBDk4Z8j2RDN40nsN4paEOg_ZdmGH8rrLUog05c8FnDUbdwMZnN9-n1Zg8VoR_w9uskXtEVVikhRwWbqG35C_UV9/s320/LeLivreDeRose.jpg" width="219" /></a></div><br /><p></p><h4 style="text-align: left;">Le livre de Rose – Emmanuelle Favier </h4><p><br /><span style="font-size: x-small;">Éditions <a href="http://editionslesperegrines.fr/fr/books/le-livre-de-rose" target="_blank">Les Pérégrines</a> (2023)</span> <br /> </p><p>La Rose du titre, c’est <b>Rose Valland</b>, attachée de conservation au musée du Jeu de Paume, qui, durant la guerre, s’acharna au péril de sa vie à noter les spoliations d’œuvres d’art perpétrées par les nazis, afin de les communiquer à la Résistance. Par la suite, elle eut un rôle fondamental dans la localisation et la récupération de ces œuvres.<br /> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Ce roman original se présente comme le journal tenu en 2023 par une femme dans la quarantaine, qui vit en couple avec un certain E. Elle a réalisé quelques documentaires, traverse une période de doutes et éprouve des difficultés à démarrer un nouveau projet. Relancée à plusieurs reprises par son éditrice pour proposer un sujet de film, elle propose sans y réfléchir le nom de Rose Valland, influencée par les conseils de sa mère qui vient de lire un roman consacré à cette héroïne. Elle commence alors des recherches sur cette femme dont elle ne connaît pas grand chose. Dans un premier temps, elle est peu passionnée par son sujet. Il faut dire qu’elle est confrontée, dans sa vie privée, à un dilemme car son compagnon lui a fait part de son désir d’avoir un enfant, alors qu’ils avaient clairement établi au début de leur relation qu’ils n’en auraient pas. Son journal progresse donc entre ces deux axes, son intérêt pour Rose Valland s’accroissant au fur et à mesure de ses découvertes sur la vie hors du commun de son sujet.<br /> </p><p>Ce livre m’a été offert par quelqu’un qui avait lu un roman, <a href="https://www.lianalevi.fr/catalogue/le-temps-des-faussaires/" target="_blank">Le temps des faussaires</a>, dans lequel apparaissait la figure de Rose Valland et qui l’avait marqué. J’ai été, dans un premier temps, assez déçue de ma lecture car au début, il y est plus question des états d’âme de la narratrice, de son désœuvrement et de ses interrogations que de la vie de Rose Valland. Puis, lorsqu’elle commence ses recherches dans les archives et qu’elle découvre petit à petit le caractère extraordinaire de cette femme et l’importance fondamentale de son action, la narration devient prenante et vraiment intéressante. </p><p>Au-delà de Rose Valland, le récit met en lumière les trafics d’œuvres orchestrés par les nazis, le combat de la résistance pour les contrer et le travail de fourmi qui a été nécessaire par la suite pour la récupération. Il y a également un point commun entre le passé et le présent qui relie la motivation de Rose, son attachement à la transmission de l’Art aux générations futures, à la préoccupation du compagnon de la narratrice qui prend conscience avec l’âge qu’il ne va rien transmettre de son existence. </p><p>En cherchant des informations sur Emmanuelle Favier que je lis pour la première fois, j’ai appris qu’elle s’était déjà intéressée à Rose Valland dans son roman <a href="https://www.albin-michel.fr/la-part-des-cendres-9782226465566" target="_blank">La part des cendres</a>. Voilà pour moi une prochaine idée de lecture ! <br /> </p><p>En septembre 2023, Emmanuelle Favier était interviewée sur RFI à propos de son livre. À écouter <a href="https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invit%C3%A9-culture/20230906-emmanuel-favier-autrice-de-le-livre-de-rose-je-transmets-une-vision-du-monde-des-valeurs" target="_blank">ici</a>. <br /></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-71455342715262865922023-12-09T16:58:00.000+01:002023-12-09T16:58:34.568+01:00Éden<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7ktwV7HDSbhBpO_pZj506e8FIDCC5YTrpqC32pvCSbCgXK6EhJ5ICAc51E-zbCDvxK6IuVK4OnCGoQknMTWNllHn4c4XcO6bBzqARSoRWQhzhv_qYfiAK0yw682TLy-2v_AKItpJH_tpt6qZetzH2VAw5hroDbZ4iKirR7rPDPHVET6xK9n64JD97_Fap/s480/Eden.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7ktwV7HDSbhBpO_pZj506e8FIDCC5YTrpqC32pvCSbCgXK6EhJ5ICAc51E-zbCDvxK6IuVK4OnCGoQknMTWNllHn4c4XcO6bBzqARSoRWQhzhv_qYfiAK0yw682TLy-2v_AKItpJH_tpt6qZetzH2VAw5hroDbZ4iKirR7rPDPHVET6xK9n64JD97_Fap/s320/Eden.jpg" width="213" /></a></div><br /><p></p><h4 style="text-align: left;">Éden – Auður Ava Ólafsdóttir </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.zulma.fr/livre/eden/" target="_blank">Éditions Zulma</a> (2023) <br />Traduit de l’islandais par Éric Boury </span><br /> </p><p><i>Alba est islandaise, linguiste, professeur à l’université et relectrice-correctrice pour une maison d’édition de romans policiers de Reykjavík. Elle se rend très souvent dans des endroits reculés partout dans le monde pour assister à des colloques consacrés aux langues menacées de disparition et elle prend un jour conscience de l’impact de ses nombreux voyages en avion sur l’environnement. Grâce à son père et à un ami de celui-ci, Hlynur - prénom qui signifie érable en islandais - qui tous deux s’intéressent aux arbres, elle est sensibilisée au reboisement du pays. Elle réalise alors que pour compenser ses seize vols de l’année précédente, elle devrait planter cinq mille six cents arbres. Elle décide alors d’acquérir un terrain de vingt-deux hectares en pleine nature et d’y planter des arbres. La propriété, qui comprend une bâtisse à rénover, a appartenu à une célèbre autrice de romans policiers, Sara Z, dont Alba a relu les épreuves avant parution quelques années auparavant. Au fur et à mesure de son installation sur place, la vie d’Alba va changer du tout au tout.</i><br /> </p><p>C’est un livre curieux, que j’ai beaucoup aimé, plus encore que les deux précédents livres d’Auður Ava Ólafsdóttir déjà lus, <a href="https://ruedesiam.blogspot.com/2012/03/rose-candida.html" target="_blank">Rosa Candida</a> et <a href="https://www.zulma.fr/livre/miss-islande-3/" target="_blank">Miss Islande</a>, que j’avais appréciés. Peut-être que celui-ci m’a captivée parce qu’il est question d’une femme qui abandonne progressivement sa vie de citadine pour se créer son propre univers à la campagne et que c'est un sujet qui me parle. Sa reconnexion avec la nature lui ouvre de nouvelles perspectives et semblent la dégager d'un carcan qui la bloquait. </p><p>J’ai aussi aimé la façon dont les pensées d’Alba se baladent d’un mot à l’autre, créant des digressions linguistiques et imagées qui font rêver et voyager. Comme dans l’extrait ci-après, qui suit une évocation de sa mère, Stella Bjarkan, une actrice qui a interprété le rôle de Lady Macbeth, et dont le nom de Bjarkan est dérivé de <i>björk</i>, <i>birki</i> – bouleau.<br /><br /></p><blockquote>Hier soir, je me suis documentée sur les bouleaux, <i>betula pubescens</i> en latin. L’adjectif <i>pubescens</i> signifie duveteux ou à feuilles pelucheuses, ce qui explique que dans beaucoup d’autres langues, le bouleau se nomme arbre velu, <i>hairy birch</i> en anglais et <i>dunbjørk</i> en norvégien. Il va pour ainsi dire de soi que les Féroïens parlent de <i>birki</i> comme les Islandais. Le terme <i>birki</i> ne trouve d’ailleurs pas son origine dans les langues de notre famille, mais dans le sanskrit <i>bhurja</i> qui signifie l’arbre clair ou lumineux en raison de son écorce d’un blanc crayeux. Lorsque je me plonge dans l’étymologie, je ne vois plus le temps passer et, à une heure avancée de la nuit, je suis tombée sur un document expliquant que le latin <i>betula</i> avait la même racine que le terme celte <i>bete</i> qui donne en irlandais médiéval <i>beithe</i> et, comme la fatigue commençait à se faire sentir, tout cela se mélangeait dans ma tête, <i>betha </i>et <i>beithe</i>, le latin, le gaélique médiéval et le sanskrit, ma mère, la vie, la lumière et le bouleau, la femme qui m’a donné naissance et les rôles qu’elle a endossés. Quand j’ai enfin éteint l’ordinateur pour aller me coucher, j’ai pensé que ce serait plutôt cocasse si Macbeth était en effet Fils de Bouleau, fils de Birki, et si Stella Bjarkan jouant Lady Macbeth devenait par là Lady Birkisson. (Page 41).</blockquote><br /><br />De même, son exploration des environs l’entraîne à la fois à l’évocation de la dure vie des éleveurs locaux et à l’analyse de sa langue. L’extrait ci-dessous se poursuit d’ailleurs par la liste des déclinaisons des mots rivière (<i>á</i> ) et brebis (<i>ær</i>). <br /><br /><blockquote>Remontée en voiture, je pense à une rivière qui déborde, ce qui me conduit droit à <i>landbrot</i>, érosion, puis à <i>vatnavextir</i>, inondation, et aux adjectifs <i>gruggugur</i> et <i>kolmórauður</i> qui décrivent une chose boueuse et sombre, puis je pense à <i>umflotinn</i>, entouré d’eau, et à <i>sjatna</i> qui signifie se retirer en parlant de l’eau, j’attends tranquillement que le liquide s’évacue de mon cerveau de linguiste, je pense au mot <i>innlyksa</i>, coincé, je pense à une route affaissée sur une centaine de mètres, je pense à des coupures d’électricité, à des vaches aux mamelles gonflées, à des fermiers forcés de jeter leur lait parce que le camion n’arrive pas jusqu’à leur ferme, je pense à des poèmes sur les rivières, sur les ruisseaux qui babillent et je pense qu’en secret la rivière ravine, pierre après pierre, galet après galet, sous mes pieds, jusqu’au moment crucial, je pense à Ella Fitzgerald chantant Cry Me A River et voici brusquement que la déclinaison du mot <i>á</i>, rivière, me vient au bout des lèvres – nominatif, accusatif, datif, génitif, singulier et pluriel –, je me dis que les destins de l’eau des glaciers et des brebis sont liés à travers l’une des formes les plus courtes de la langue islandaise, <i>á</i>, et que dans sa déclinaison se cache le temps lui-même, se cache le mot <i>ár</i> qui signifie année. (Page 46).</blockquote>Ce qui m’a plus aussi dans cette histoire, c’est la façon dont l’autrice nous fait découvrir petit à petit la vie passée de son personnage, jamais directement mais toujours par des éléments que fournissent d’autres personnes autour d’elle, comme son père et surtout sa demi-sœur, ou encore son éditrice, comme par exemple l’insistance avec laquelle celle-ci lui demande de lire avant parution le livre de poèmes d’un de ses anciens étudiants. Au début, on ne comprend pas trop où l’autrice nous emmène puis on devine, par des détails apparemment insignifiants laissés ici et là, un épisode passé de la vie d’Alba dont elle-même ne parle pas mais qui justifie sans doute son changement de vie. <br /><p></p><p>Il y a aussi l’ouverture aux autres qui s’installe petit à petit dans l’existence d’Alba. Ainsi, lorsqu’elle côtoie son voisin ou bien les habitants et commerçants du village, elle est toujours surprise de constater qu’ils s’intéressent à elle, que les informations la concernant circulent, mais toujours à bon escient, que ses capacités sont sollicitées dans un but solidaire. Son implication au côté d’un migrant adolescent va donner un nouveau sens à sa vie et à celle de ses proches.<br /></p><blockquote>Je prépare des lasagnes pour un adolescent qui a erré de par le monde et qui a appris le mot <i>stinningskaldi</i> – vent glacial – bien qu’il ne lui soit d’aucune utilité pour affronter les bourrasques pendant ses allées et venues. Pas plus qu’il n’a besoin de savoir qu’il existe plus de cent termes pour désigner le vent en fonction de sa direction, de son degré d’humidité, des frimas ou de la douceur qu’il apporte. (Page 86).</blockquote>Vous l’aurez compris, je recommande fortement la lecture d’<b>Éden</b> d’<b>Auður
Ava Ólafsdóttir</b>, l’air de rien ce livre est un petit bijou.<p></p><p>N.B. Mention spéciale à Éric Boury, le traducteur de ce texte, pour en avoir si bien fait ressortir les aspects linguistiques.<br /></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-42574967939378253452023-11-09T22:13:00.002+01:002023-11-16T15:07:32.038+01:00La marche du mort<p><br /></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYmwN5AVs9F9PLfLAcpleikY3bdYgipzuyCVlhPGH3T98obzEItvipC8SFLFvRxPaIo5mHkb_tTAF_JBLuIKk8dLSALfXkxUhvBfhxZgvZvfmviWOpCrb_NSpEHESuoCMzNpQShks99eHeqlUEOjx092Vh6QYxLiPIq-cewAe30dsNhYogXe_mGxGmhdPc/s800/LaMarcheDuMort.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="518" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYmwN5AVs9F9PLfLAcpleikY3bdYgipzuyCVlhPGH3T98obzEItvipC8SFLFvRxPaIo5mHkb_tTAF_JBLuIKk8dLSALfXkxUhvBfhxZgvZvfmviWOpCrb_NSpEHESuoCMzNpQShks99eHeqlUEOjx092Vh6QYxLiPIq-cewAe30dsNhYogXe_mGxGmhdPc/s320/LaMarcheDuMort.jpg" width="207" /></a></div><br /><h4 style="text-align: left;">La marche du mort - Larry McMurtry</h4><p></p><p>Lonesome Dove : les origines</p><p><a href="https://gallmeister.fr/livres/169/mcmurtry-larry-la-marche-du-mort" target="_blank">Gallmeister</a> (2016)</p><p>Traduit de l‘américain par Laura Derajinski</p><p>Lorsque j'étais enfant, le programme télé du dimanche après-midi proposait un film, très souvent un western. Qu'est-ce que j'ai pu en regarder ! Souvent, des films de série B, rarement des chefs d'œuvre. Les cow-boys, les indiens, l'armée et sa cavalerie, les pionniers et leurs chariots, les saloons et les filles au grand cœur, tout cela m'était bien familier.</p><p>Aussi, lorsque j'ai commencé <b>La marche du mort</b> de Larry McMurtry, je me suis retrouvée en terrain familier, enfin c'est ce que j'ai cru. Très vite, la couleur du tableau idyllique s'est assombrie. Ici, l'armée se résume â un bataillon de Texas Rangers dépenaillés, sous la direction d'un Major recalé de West Point et décidé à libérer la population du Nouveau-Mexique. Appâtés par les promesses de richesse qui pourrait en résulter, pour l'un et par l'envie d'œuvrer pour la bonne cause pour l'autre, Gus et Call se sont enrôlés, prêts à tenter l'aventure. Confrontés à de multiples dangers, ils vont devoir se battre pour survivre et compter également sur la chance.</p><p>Contrairement aux films de mon enfance, tout ne finit pas toujours bien pour les gentils de l'histoire, d'autant plus qu'ici, il y a parmi eux de sinistres crapules, sans scrupules ou guidés par un but insensé. Et puis, quand il s'agit d'indiens ou plutôt d'Amérindiens, la notion du gentil se discute. En tout cas, ici, les Comanches et les Apaches ont toute leur place, sachant mieux tirer parti d'un environnement sauvage et hostile qu'une troupe de rangers pas tous aguerris.</p><p>J'avais découvert Larry McMurtry avec <a href="https://ruedesiam.blogspot.com/2023/05/cavalier-passe-ton-chemin.html" target="_blank">Cavalier, passe ton chemin</a> et lu des éloges à son propos mettant en avant sa célèbre série Lonesome Dove. Lorsque j'ai consulté la chronologie des volumes, j'ai vu que <b>La marche du mort </b>était le début de la série. Logiquement, j'ai donc commencé ma lecture par ce volume. Mais j'ai découvert ensuite qu'il s'agissait d'un tome 0 paru après les deux premiers tomes publiés et qui constituent le cœur de la série. C'est d'ailleurs ce que confirme le sous-titre de ce roman, <i><b>Lonesome Dove : les origines</b></i>.</p><p>Savoir cela m'a toutefois été utile dans ma lecture. Lorsque les deux héros étaient confrontés aux pires difficultés, je me rassurais en sachant qu'ils allaient s'en sortir puisqu'ils étaient dans la suite de l'histoire. Ça m'a aidée à supporter la description des sévices exercés par les Comanches et les Apaches sur leurs victimes et la multitude des épreuves traversées par les protagonistes dans leur avancée vers Santa Fe. Ça m'a aussi donné la patience nécessaire car il faut avouer qu'il y a des longueurs dans ce roman et que l'intrigue est très mince.</p><p>Je réserve donc mon avis jusqu'à la lecture du tome 1 de la série.</p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-61607440453236039132023-10-22T13:04:00.009+02:002023-10-22T15:40:28.566+02:00V13<h4 style="text-align: left;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfdUEUJ04tdb8jQ0mvemfU7DZbeLHAabSn6pmJpSahanxlqJNSjccOB2su_WR6YbAx8q9EWEFqktzWwt0Q0U54k0OGgHtf0HCshtEO3QrwmMX_fD_Fexjbfd7QrP02lPUrUA6_GcrPLkJx/s417/V13.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="417" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfdUEUJ04tdb8jQ0mvemfU7DZbeLHAabSn6pmJpSahanxlqJNSjccOB2su_WR6YbAx8q9EWEFqktzWwt0Q0U54k0OGgHtf0HCshtEO3QrwmMX_fD_Fexjbfd7QrP02lPUrUA6_GcrPLkJx/s320/V13.jpg" width="246" /></a>V13 – Emmanuel Carrère </div></h4><p>Chronique judiciaire <br /><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-5606-6" target="_blank">P.O.L</a> (2022)</span><br /><br />Le 8 septembre 2021, Emmanuel Carrère entre pour la première fois dans la salle des pas perdus du palais de l’Île de la Cité à Paris. Il s’apprête à y venir pendant dix mois s’asseoir tous les jours de la semaine sur un banc inconfortable à l’intérieur d’une grande boîte en bois blanc, construite pour l’occasion, pour assister au procès des attentats du 13 novembre 2015. Il publiera à ce sujet une chronique hebdomadaire dans l’<i>Obs</i>. Ce sont ces chroniques et peut-être un peu plus, qui sont rassemblées dans ce livre que je viens de terminer.<br /> </p><p> </p><p>J’ai abordé ce texte avec appréhension car je redoutais de replonger dans la description des horreurs de ces attentats qui ont frappé les terrasses de l’est parisien, les abords du Stade de France et la salle du Bataclan et ont tué 130 personnes. J’ai dû parfois interrompre ma lecture pour souffler un peu et j’ai imaginé comme ce devait être éprouvant pour les personnes assistant au procès d’écouter la parole des victimes qui ont survécu ou celle des proches de ceux qui ont péri. <br /> </p><p>Emmanuel Carrère a structuré son texte en trois parties : <b>les victimes</b>, <b>les accusés</b>, <b>la cour</b>. C’est un travail de journaliste, clair, net, précis. Il raconte ce qu’il voit, ce qu’il entend, il décrit les personnes qui témoignent, les experts qui apportent leurs explications. Et il exprime aussi ce qu’il ressent, ce que provoquent chez lui les témoignages déchirants des victimes, les interrogatoires des accusés quand ils veulent bien parler, les questions du président de la cour et des avocats.<br /> </p><p>Au fil des audiences, Emmanuel Carrère a noué des relations privilégiées avec plusieurs parents de victimes et ses échanges avec eux apportent une grande humanité au récit. On perçoit que l’expérience de ce procès l’a marqué durablement et il sait le transmettre à ses lecteurs. </p><p>Je pense que je me souviendrai longtemps de ma lecture de V13. C'est un document important, pour ne pas oublier, pour comprendre, pour réfléchir sur le monde où nous vivons. Quelle terrible résonance entre les évènements évoqués dans ce livre et les actualités des dernières semaines.</p><p>4ème de couverture : </p><p></p><blockquote><p><span style="color: #073763;">V13 : c'est le nom de code du procès des attentats qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan.</span></p><p><span style="color: #073763;">14 accusés, 1800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour pour l'hebdomadaire <i>L'Obs</i>.</span></p><p><span style="color: #073763;">Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse.</span></p><p><span style="color: #073763;">Une traversée.</span></p></blockquote><p><br /><br /></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-46777107500496594732023-06-11T22:37:00.000+02:002023-06-11T22:37:04.071+02:00La croisière Charnwood<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih36KvoIvmATIWp7nGDR4UwAk5-30944p-SYwKhoAjSIHR949BaoXANTqAuNTEwsv1VqnJgogJ3GPZeUPfYxFOqZbSjLIx8bd-Z9AIRkmkr0jGewrpK65mF9lS6jTXlEf7Mu4mPktYU6tJImT1KOQ-yyCCiQAc-8JxPahzj3k3sAFI-xvhG9w_n6xbyA/s552/lacroisi%C3%A8reCharnwood.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="552" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih36KvoIvmATIWp7nGDR4UwAk5-30944p-SYwKhoAjSIHR949BaoXANTqAuNTEwsv1VqnJgogJ3GPZeUPfYxFOqZbSjLIx8bd-Z9AIRkmkr0jGewrpK65mF9lS6jTXlEf7Mu4mPktYU6tJImT1KOQ-yyCCiQAc-8JxPahzj3k3sAFI-xvhG9w_n6xbyA/s320/lacroisi%C3%A8reCharnwood.jpg" width="203" /></a></div><p><br /></p><h4 style="text-align: left;">La croisière Charnwood – Robert Goddard </h4><p><span style="font-size: x-small;">Éditions Sonatine (2018)</span> <br /><span style="font-size: x-small;">Traduit de l’anglais par Marc Barbé</span> </p><p></p><blockquote><blockquote><span style="color: #351c75;">Dame Fortune avait été notre alliée trop souvent. Nous étions devenus complaisants, trop sûrs de sa loyauté. Aussi le moment qu’elle choisit pour nous trahir fut-il également celui que nous attendions le moins.</span> </blockquote></blockquote><p></p><p><i>Québec, 1931. Guy Horton et Max Wingate embarquent sur un transatlantique afin de regagner l’Angleterre, fuyant les États-Unis et un scandale de fraude fiscale auquel ils ont été mêlés.
Guy et Max se connaissent depuis le collège, ils ont fait la guerre ensemble en Macédoine en 1915. Si Guy en est revenu indemne, Max a été gravement blessé à la tête et en conserve une certaine fragilité. La croisière va leur donner l’occasion de réitérer leur exercice favori : L’un des deux va séduire une riche héritière puis acceptera la confortable somme d’argent que lui offrira la famille de la jeune fille pour cesser toute relation avec elle. Les deux compères se partageront évidemment le pactole en attendant la prochaine combine. </i></p><p><i>La cible de leur nouvel intérêt s’appelle Diana et elle est la fille unique de Fabian Charnwood, président de Charnwood Investments, acteur majeur du monde de la finance. Max réussit sans mal à s’attirer les bonnes grâces de la jeune fille qui voyage en compagnie de sa tante. Mais la mécanique bien huilée se grippe lorsque Max tombe vraiment amoureux de Diana et envisage de l’épouser, ce que refuse totalement Fabian Charnwood qui a déjoué le manège des deux amis. Max ne s’avoue pas vaincu et projette de fuir avec sa dulcinée. Hélas, le rendez-vous prévu avec Diana en pleine nuit aux abords de la propriété où elle demeure tourne à l’horreur et Max s’enfuit, devenant le seul suspect d’un meurtre qui ruine définitivement les espoirs de Guy de tirer un bénéfice quelconque de l’opération. </i></p><p>Comme souvent chez Robert Goddard, le héros est un homme faible et balloté par des évènements qu’il ne maîtrise pas. Cette fois, il est de surcroit guidé par son appât du gain et, même si dans un premier temps il ne peut croire à la culpabilité de son ami, il ne dépense pas beaucoup d’énergie pour le défendre. Balancé entre la nécessité d’assurer son existence et la culpabilité envers son ami, Guy se retrouve entrainé dans une folle aventure, pleine de rebondissements plus ou moins crédibles mais auxquels j’ai trouvé tout de même un certain intérêt. </p><p>En effet, grâce aux investigations que Guy effectue afin de comprendre qui était véritablement Fabian Charnwood, on revisite les évènements qui ont précédé la déclaration de la première guerre mondiale et cet aspect historique est bien mené, d’autant que Goddard sait y mêler un complot impliquant ses personnages. </p><p>Ce que j’ai regretté par rapport à d’autres romans de Goddard, c’est que les personnages sont plutôt antipathiques et caricaturaux. Celui de Diana manque de nuances, je n’ai pas compris sa réelle motivation. Max disparait assez vite dans l’intrigue, de façon peu vraisemblable. Même Guy, malgré tous les aléas auxquels il est confronté, ne réussit pas à susciter la compassion car il n’a pas l’honnêteté que pouvaient manifester d’autres héros de Goddard, par exemple Geoffrey Staddon dans <a href="https://ruedesiam.blogspot.com/2020/05/sans-meme-un-adieu.html" target="_blank">Sans même un adieu</a> ou Harry Barnett dans <a href="https://ruedesiam.blogspot.com/2020/07/heather-mallender-disparu.html" target="_blank">Heather Mallender a disparu</a>. Et parmi les méchants, aucun n’a ce petit plus qui pourrait susciter un brin de sympathie. </p><p>J’ai malgré tout passé un bon moment avec ce gros roman dont j’ai tourné les pages avec hâte, curieuse de découvrir les péripéties imaginées par l’auteur. On ne s’ennuie jamais avec Robert Goddard !
</p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-38315868029158913232023-05-23T18:36:00.001+02:002023-05-23T18:36:28.897+02:00Disent-ils<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHV1p9lNZDstELNF5GWPjpqHqPpVLyVQdoIh7WpQzquLPKpfrx8rpAyJyIJLA7eSa9z5VuvmTbvQwKgVQT3RLePADinOseu3t2LbijkrNDnX7ZFHGejCedJVT2hvHG49wzpCqRrmITNHBYPunFce_UdKPBUi6BVlcKPCxQIuFudX2lgXaAwrSHeHuOhw/s599/DisentIls_Rachel_Cusk.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="599" data-original-width="409" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHV1p9lNZDstELNF5GWPjpqHqPpVLyVQdoIh7WpQzquLPKpfrx8rpAyJyIJLA7eSa9z5VuvmTbvQwKgVQT3RLePADinOseu3t2LbijkrNDnX7ZFHGejCedJVT2hvHG49wzpCqRrmITNHBYPunFce_UdKPBUi6BVlcKPCxQIuFudX2lgXaAwrSHeHuOhw/s320/DisentIls_Rachel_Cusk.jpg" width="218" /></a></div><br /><p></p><h3 style="text-align: left;">Disent-ils – Rachel Cusk</h3><p><span style="font-size: x-small;"><a href="http://editionsdelolivier.fr/catalogue/9782823605013-disent-ils" target="_blank">Éditions de l’Olivier</a> (2016)<br />Traduit de l’anglais par Céline Leroy<br /></span><br /><i>Une femme, romancière britannique vient passer quelques jours à Athènes pour animer un atelier d’écriture. D’elle, nous saurons très peu de choses, juste qu’elle est divorcée, mère de deux enfants, qu’elle semble avoir des problèmes d’argent. Et nous connaitrons son prénom, trente pages avant la fin, sans que cela nous ait vraiment manqué.<br />En revanche, cette femme a un talent extraordinaire pour faire parler les autres, une capacité d’écoute sans pareil puisque tous ses interlocuteurs lui dévoilent leur vie, leurs préoccupations, leurs interrogations. Ces interlocuteurs, ce sont des amis qu’elles retrouvent à Athènes, une ville où elle a déjà séjourné, mais aussi des personnes qu’ils lui présentent à l’occasion d’un repas en commun ; ce sont également les participants de l’atelier qu’elle anime et ce sont aussi des inconnus qu’elle rencontre, comme ce milliardaire avant de se rendre à l’aéroport, ou bien son voisin dans l’avion qui l’invite par la suite pour des sorties en mer sur son bateau, ou encore cette femme qui lui succède dans l’appartement où elle a habité pendant son séjour à Athènes. Chacun a sa propre histoire, ses difficultés, certains s’intéressent à la narratrice et lui posent des questions, c’est ainsi que nous apprendrons quelques bribes de sa vie. D’autres sont trop préoccupés par leur propre situation pour se soucier d’elle.</i><br /> </p><p>Ça pourrait être terriblement ennuyeux, ces gens qui parlent d’eux, <b>mais ça ne l’est pas</b>. Sans doute parce que leurs expériences nous sont familières, leurs difficultés nous évoquent les nôtres, leur banalité les rend compréhensibles et proches. <br /> </p><p>J’aime beaucoup le style de Rachel Cusk, sans excès, peu démonstratif, presque économe mais très sensible, précis pour donner voix à l’intime dans le récit de chacun des personnages. </p><p>Extraits :<br />Page 106 :<br /></p><blockquote>- Mais qu’est-ce que tu racontes là,
Paniotis ! s’exclama Angeliki. Que tes enfants ont émigré à cause du
divorce de leurs parents ? Mon ami, j’ai peur que tu ne te croies un peu
trop important. Les enfants partent ou restent selon leurs ambitions :
leur vie leur appartient. Je ne sais comment en sommes venus à nous
convaincre qu’au moindre mot de travers nous les marquons à vie alors
que, évidemment, c’est ridicule, et, de toute façon, pourquoi leur vie
devrait-elle être parfaite ? C’est notre propre idée de perfection qui
nous tourmente, et elle s’enracine dans nos désirs.</blockquote><p></p><p>Page 107 :<br /></p><blockquote>-
« Les aspects de la vie les plus étouffants, dit Angeliki, sont souvent
ceux où nos parents ont projeté leurs propres désirs. Par exemple, on
se lance dans notre existence d’épouse et de mère sans se poser de
questions, comme si un élément extérieur nous propulsait ; à l’inverse,
la créativité d’une femme, ce dont elle doute et qu’elle sacrifie
toujours en faveur d’autres choses – alors qu’elle n’imaginerait pas une
seconde sacrifier les intérêts de son mari ou de son fils – vient
d’elle, d’un élan intérieur. »</blockquote>À noter : Disent-ils est le premier opus d'une trilogie, qui se poursuit en 2018 avec <a href="http://editionsdelolivier.fr/catalogue/9782823610758-transit" target="_blank">Transit</a> puis en 2020 avec <a href="http://editionsdelolivier.fr/catalogue/9782823613520-kudos" target="_blank">Kudos</a>.<br /><p></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-68687004242296757992023-05-17T18:24:00.001+02:002023-05-23T14:58:20.963+02:00Cavalier, passe ton chemin<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjp0MaRud53zYbDmuNLU-YhcCRNYoC8f05GRhmoYtNPhl1hQwzuIowegYHoiqo2GyRzKlbxzfGc8xL8yJNozxrcA-cjSeMH6TIcoPqLXLN1Xp4Q_fqWLh4liQ_PrHyUCb64vezhn3JsK_YDlhQf14iH1lhk3nMRCGSw6vrd4VCqEHGP-IeFmpKTRwvuFA=s510" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="510" data-original-width="340" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjp0MaRud53zYbDmuNLU-YhcCRNYoC8f05GRhmoYtNPhl1hQwzuIowegYHoiqo2GyRzKlbxzfGc8xL8yJNozxrcA-cjSeMH6TIcoPqLXLN1Xp4Q_fqWLh4liQ_PrHyUCb64vezhn3JsK_YDlhQf14iH1lhk3nMRCGSw6vrd4VCqEHGP-IeFmpKTRwvuFA=s320" width="213" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">Cavalier, passe ton chemin - Larry McMurtry</h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://gallmeister.fr/livres/482/mcmurtry-larry-cavalier-passe-ton-chemin" target="_blank">Gallmeister</a> (2021)<br />Traduit de l'américain par Josette Chicheportiche<br />Titre original : Horseman, pass by (1961)<br /></span></p><p><i><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: small;"><b>Une ferme du Texas, dans les années 1950.</b> <br /><b>Lonnie</b>, dix-sept ans, y vit en compagnie de ses grands-parents et de Hud, trente-cinq ans, fils issu d'un premier mariage de sa grand-mère. Halmea, la bonne noire, s'occupe de la cuisine et de la maison et deux cow-boys, Jesse et Lonzo, aident le grand-père à s'occuper des bêtes. Peu de distractions dans le coin, le rodéo annuel à Thalia, la ville voisine, est l'évènement majeur de l'année. Lonnie l'attend avec impatience. Mais cette année, une succession d'incidents va bousculer le train-train habituel et bouleverser l'avenir de Lonnie et des siens.</span></span></i></p><p><span style="font-size: x-small;"><span style="font-size: small;"> Dans cette histoire de cow-boy, c'est Lonnie le narrateur. C'est par ses yeux que le lecteur découvre petit à petit la vie du ranch, ses habitants, les tensions entre les groupes, le travail rude et répétitif, la chaleur et la poussière, la fatigue, les rares moments de répit. <br /></span></span></p><p><span style="font-size: small;">C'est par son point de vue d'adolescent, naïf et confiant, que l'on perçoit d'abord les évènements qui touchent le ranch. Puis, très vite, on ressent les menaces qui se précisent, à la fois avec la maladie qui touche le troupeau mais aussi avec le comportement violent et imprévisible de Hud. On prend aussi conscience que le monde change, que la vie que le grand-père voudrait transmettre à son petit-fils n'est plus conforme à l'évolution de la société. Lonnie lui-même est partagé entre son amour du ranch et de sa vie au milieu du troupeau et l'attrait des plaisirs de la ville, la compagnie des jeunes de son âge.</span></p><p><span style="font-size: small;">C'est un roman rude, les personnages ne sont pas forcément sympathiques, le rythme est assez lent, on sent le drame couver mais il prend du temps à se déclencher. Néanmoins, c'est une histoire que j'ai aimé découvrir, un auteur dont j'ai envie d'explorer l’œuvre plus avant. À suivre donc...<br /></span></p><p><span style="font-size: small;"> Extrait page 12 :</span></p><p><span style="font-size: small;"></span></p><blockquote><span style="font-size: small;">Le soir, quand la traite des vaches était terminée et que nous avions fini de manger, nous nous installions sur la véranda, côté est, dans le tardif crépuscule du printemps, pour nous reposer et commenter la journée. Les nuits les plus chaudes, Grand-mère sortait, elle aussi, et se balançait pendant un moment dans le rocking-chair à l'assise en corde, confectionnant parfois des napperons au crochet pour les mettre sur les chaises de la salle à manger. Même Hud pouvait venir s'asseoir quelques minutes sur les marches, brossant ses bottes en daim rouge avant d'aller en ville. Mais bientôt, il partait dans sa Ford décapotable, et Grand-mère avait trop froid et retournait à son poste de radio. Grand-père et moi restions seuls sur la véranda, jusqu'à la fin de la meilleure heure - ce dernier petit moment quand lui et moi regardions un autre jour se transformer en nuit.</span></blockquote><br /><p></p><p> <br /></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-7157009136567656622023-02-25T16:36:00.000+01:002023-02-25T16:36:08.118+01:00Z comme zombie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAV6cqTCo1GmGYEA4Sco4Pg4oww2TC_i-xEeP1SOEpGQvytocbSkw3DYDnPYZJXMx4xvRJ9tQwH8MsqVcTDTocUKEepW9rkCqg2Z2rk2kbFYqEbRqV6Lxjz5y9bCN9gRpzdauR98cPug4w8m9IfCsellE4Cu8joxvCwEGija_EGtY1h5w7iJVe1m5tnA/s540/zcommezombie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="540" data-original-width="350" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgAV6cqTCo1GmGYEA4Sco4Pg4oww2TC_i-xEeP1SOEpGQvytocbSkw3DYDnPYZJXMx4xvRJ9tQwH8MsqVcTDTocUKEepW9rkCqg2Z2rk2kbFYqEbRqV6Lxjz5y9bCN9gRpzdauR98cPug4w8m9IfCsellE4Cu8joxvCwEGija_EGtY1h5w7iJVe1m5tnA/s320/zcommezombie.jpg" width="207" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;"> Z comme zombie - Iegor Gran</h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-5621-9">P.O.L</a> (2022)</span></p><p>Dès le début, Iegor Gran nous prévient : <br /></p><blockquote><blockquote><span style="color: #351c75;">Les transes zombies retranscrites ici, aussi démentes qu’elles paraissent, sont absolument avérées. Rien n’a été exagéré et beaucoup a été omis. Certes, « tous les Russes ne sont pas comme ça », comme le clame la sagesse du bistrot de gare – à laquelle je souscris volontiers. Il n’empêche. La mutation de la Russie en un Zombieland toxique est ce qui a rendu la guerre possible. Il s’agit maintenant de comprendre les rouages de cette folie, ou, à défaut, de s’en approcher, pour pouvoir nous en prévenir, et, éventuellement, soigner les sujets atteints.</span></blockquote></blockquote><br /> <p></p><p>C’est ainsi que commence ce livre, un pamphlet assumé contre une partie de la population russe, composée de ceux que Iegor Gran nomme les zombies. </p><p>Ceux qui n’ont jamais digéré la fin de L’URSS, ceux qui rêvent à un retour de la Grande Russie. Ceux qui nient la réalité, ceux qui accusent l’Ukraine de se bombarder elle-même, ceux qui voient avec fierté leurs enfant partir combattre et qui sont tout aussi fiers quand il revient dans un cercueil. Encore ont-ils la chance de récupérer un cadavre, car beaucoup de corps de soldats russes ont été abandonnés sur les champs de batailles.<br /><b>Z comme zombie</b> mais aussi comme cette lettre peinte sur les chars russes, les véhicules militaires, les bâtiments en signe de soutien à l’armée Russe ou alors comme une menace sur les portes de ceux qui ne manifestent pas suffisamment leur soutien, ou qui ont eu le courage de dire leur désaccord.<br /> </p><p>D’où vient ce sentiment de supériorité de certains, cette « certitude qu’ils ont été désignés par quelque puissance divine pour accomplir de grandioses et tragiques desseins » ? L’auteur l’explique en convoquant les grands auteurs russes, et Pouchkine en particulier. Il montre aussi que ces russes ne reconnaissent que la violence, la domination, considérant toute indulgence à leur égard comme une faiblesse dont il faut tirer profit, comme une raison d’écraser l’autre.<br /> </p><p>Iegor Gran rapporte aussi l’influence de la télévision, surnommée la <b>Zombocaisse</b>, et nous livre quelques fake news, qui feraient sourire si elles n’avaient pas des conséquences aussi dramatiques.<br /> </p><p>Alors, oui, c’est un livre qu’il faut lire de toute urgence pour comprendre les sources de l’attaque en Ukraine, mais c’est un livre qui donne aussi la nausée, qui fait peur, face à la bêtise humaine, l’ignorance et l’inhumanité.<br /> </p><p>Un exemple de propagande à la télévision : <br /></p><blockquote><span style="color: #351c75;">Ou bien : des agents subversifs ukrainiens ont tartiné des faux billets de banque avec une mélasse à haute teneur en bacilles de Koch. Puis ils ont distribué ces billets à des enfants à la sortie des écoles dans les environs de Slovianoserbsk, en territoire indépendantiste de l’est, dans le but de lancer une épidémie de tuberculose.</span> (page 68-69)</blockquote>D'autres avis sur <a href="https://www.babelio.com/livres/Gran-Z-comme-Zombie/1433513#!" target="_blank">Babelio</a>.<br /><p></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-89660911921543311512022-10-24T21:53:00.001+02:002022-10-24T21:53:18.669+02:00L'inconnue de Vienne<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQxNviB87Fl0ryLQvn-D0JuRyBILTcBPf3iiHbgOVeXkIAMFzj7328Viauul4xWzB4oGcKDon4tgUfWK7-XLUl-tSZ3dEeJzqEfAgmWXrqrGaBZx7rR8n66tXgq8jo-9WoxXYLCRGism7e9E92xwCzBKDhstaGdgHa2PJIuX4fnWuZo_qraANECxZr5A/s380/LInconnueDeVienne.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="380" data-original-width="242" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQxNviB87Fl0ryLQvn-D0JuRyBILTcBPf3iiHbgOVeXkIAMFzj7328Viauul4xWzB4oGcKDon4tgUfWK7-XLUl-tSZ3dEeJzqEfAgmWXrqrGaBZx7rR8n66tXgq8jo-9WoxXYLCRGism7e9E92xwCzBKDhstaGdgHa2PJIuX4fnWuZo_qraANECxZr5A/w255-h400/LInconnueDeVienne.jpg" width="255" /></a></div><h4 style="text-align: left;">L’inconnue de Vienne - Robert Goddard </h4><p><span style="font-size: x-small;">Éditions Sonatine (2022) <br />Traduit de l’anglais par Laurent Boscq</span> <br /></p><p></p><blockquote><blockquote><span style="color: #351c75;">J’étais venu à Vienne pour la photographier. À cette période, c’était l’objectif de la plupart de mes déplacements. Faire des photos, c’était plus qu’un gagne-pain. Elles faisaient partie intégrante de ma vie. L’incidence de la lumière sur le réel ne cessait de nourrir mon imaginaire. Et la manière dont une seule image, un unique cliché, pouvait capturer l’essence même d’une époque et d’un lieu, d’une ville, d’une guerre ou d’une personne, était enracinée dans ma conscience. Un jour peut-être, l’espace d’une seconde, je déclencherais l’obturateur sur la photo parfaite. Tant qu’il y a une pellicule dans l’appareil, c’était toujours possible. Finir un rouleau, en charger un autre et continuer à regarder, les yeux grand ouverts : c’était ma règle, depuis pas mal de temps.</span></blockquote></blockquote><br /><i>Ian Jarrett est photographe, une photo prise pendant la guerre du Golfe lui a donné pendant un temps une certaine renommée. Les années ont passé, le succès ne s’est pas renouvelé, son mariage bat de l’aile. Ce reportage à Vienne, où il remplaçait à la dernière minute un collègue indisponible, était imprévu, il n’en attendait pas grand-chose mais c’était son travail, alors il le ferait bien. Il n’imaginait pas qu’il allait y faire une rencontre qui bouleverserait sa vie.<br />Alors qu’il cherchait le meilleur angle pour photographier la cathédrale Saint-Étienne, une silhouette en manteau rouge pénètre dans le cadre et il appuie sur le déclencheur. Mais la femme qu’il a photographiée n’est pas d’accord et le fait savoir. Après un échange glacial, Ian la retrouve par hasard dans un café de la ville. Elle s’appelle Marian Esgard, son mari semble être un personnage important et c’est pour cela qu’elle fuit les photographes. Même si elle reste très mystérieuse sur les raisons de son séjour à Vienne, ou peut-être à cause de cela, Ian est très rapidement attiré par elle et il semble que ce soit réciproque. Ils se laissent entrainer dans une passion immédiate et torride, décident de quitter leurs conjoints respectifs et prévoient de se retrouver quelques jours plus tard à Londres. Mais lorsque Ian va au rendez-vous, après avoir rompu avec sa femme, pas de trace de Marian. Au fil des jours, ses tentatives pour la retrouver échouent, comme si la jeune femme n’avait jamais existé.</i><br /> <p></p><p>Les péripéties ne manquent pas dans ce nouveau roman de Robert Goddard. Les recherches de Ian pour retrouver la femme rencontrée à Vienne vont le faire voyager dans l’espace et dans le temps, aux premiers pas de la photographie en Angleterre. Comme d’habitude chez Goddard, le héros est un homme faible, dépassé par des évènements qu’il ne comprend pas, soumis aux conséquences de mauvaises décisions, certes, mais ballotté dans une intrigue dont d’autres tirent les fils et qu’il va mettre du temps à découvrir. Il y a d’ailleurs une belle palette de « méchants » dans cette intrigue, l’auteur s’est régalé, à mon avis !<br /> </p><p>Par moment, je me suis demandé comment l’auteur allait se sortir d’une histoire aux limites du possible, puisque l’un des personnages semble sujet à des phénomènes de réincarnation mais je dois reconnaître que Goddard s’en sort très bien, même si les rebondissements sont peut-être trop nombreux pour être crédibles. Mais il n’y a pas de limites aux noirceurs de l’âme humaine, surtout quand la folie n’est pas loin.<br /> </p><p>Un roman divertissant, qu’on ne lâche pas, après tout c’est ce que j’attends de ce genre d’histoire. Alors ne boudez pas votre plaisir, vous en aurez pour votre argent ! <br /><br /> </p><p></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-2035905373906056152022-10-13T15:05:00.002+02:002022-10-13T15:14:21.419+02:00Stardust<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4WHnPBK2pOLr15F2qRXXNoT8_ujxiMbg6Ziee0MlMAn4bWpAz6OQshXHJP3HUJDGK7xCvpxv9hJNzI55b5tDO6JyLwfL7TvL7ykb8V9IE-MkA6ev6xXgv_4kJmFbiMMtRZUUN_ypxMtKIo3jZp0JFDi0bKnDF_zY3ezWkvAmPU98AEOP1JNn-DSPJWg/s909/Stardust.jpeg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="909" data-original-width="600" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4WHnPBK2pOLr15F2qRXXNoT8_ujxiMbg6Ziee0MlMAn4bWpAz6OQshXHJP3HUJDGK7xCvpxv9hJNzI55b5tDO6JyLwfL7TvL7ykb8V9IE-MkA6ev6xXgv_4kJmFbiMMtRZUUN_ypxMtKIo3jZp0JFDi0bKnDF_zY3ezWkvAmPU98AEOP1JNn-DSPJWg/w211-h320/Stardust.jpeg" width="211" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;"> </h4><h4 style="text-align: left;">Stardust - Léonora Miano</h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.grasset.fr/livres/stardust-9782246831839" target="_blank">Éditions Grasset</a> (2022)</span></p><p>
</p><blockquote><span style="color: #351c75;">La jeune femme prend dans ses bras l'enfant qui va clore sa première année. Elle sort un sein pas douché, faute de commodités dans l'hôtel. Il y a encore du lait. Même privée de nourriture comme c'est souvent le cas, elle peut allaiter son enfant. La petite grandit. La mère la regarde, se demande comment être à la hauteur d'une telle confiance, d'un tel abandon. (Page 20)</span></blockquote><p><br /> </p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Dans l'avant-propos, Léonore Miano explique clairement l'histoire de ce roman. En voici les premières phrases :<br /></p><blockquote><span style="color: #351c75;">Stardust est le premier roman que j'ai composé dans l'intention de le faire publier. Écrit il y a plus de vingt ans, il relate un moment marquant de ma vie, cette période au cours de laquelle je fus accueillie dans un centre de réinsertion et d'hébergement d'urgence du 19e arrondissement de Paris. J'étais alors une jeune mère de vingt-trois ans, sans domicile ni titre de séjour.</span> </blockquote><br /><i>166 rue de Crimée, c'est l'adresse du CHRS, où une assistante sociale plus efficace et plus concernée que d'habitude a trouvé une place pour accueillir Louise et sa fille Bliss. C'est là qu'elles vont dormir, en attendant que Louise obtienne son titre de séjour et qu'elle puisse enfin être accueillie en maison maternelle. Dormir et non pas vivre ni s'installer, ce que rejette Louise de toutes ses forces. Ne pas s'habituer à la violence du centre, ne pas se lier avec les autres résidentes, mais rester digne, différente, libre.</i><br /><blockquote><span style="color: #351c75;">Les femmes de Crimée sont des passagères. C'est ainsi que l'administration les désigne. Ce sont des embarquées pour une drôle de croisière à durée indéterminée, à l'issue incertaine. Elles passent. Ne cherchent pas de connexion véritable. Seulement quelque chose qui y ressemble. Succédané de relation. Amitié de Pacotille. (Page 87) </span></blockquote><br />C'est un texte très fort, que Léonora Miano a gardé des années de côté, a retravaillé maintes fois avant finalement de le publier, maintenant qu'elle est une auteure reconnue et qu'elle ne peut plus être réduite à un passé de SDF.<br /> <p></p><p><b>Stardust</b> est un roman, <b>parce que Léonora Miano l'a décidé</b>, mais c<b>'est aussi un témoignage puissant</b> sur la réalité des centres d'hébergement et de réinsertion sociale, sur la précarité, sur les conséquences de l'après-colonisation, sur les politiques d'accueil en France.<br /> </p><p>Mais entre les phrases de résistance, de révolte, de refus de se soumettre au découragement, pointent les souvenirs des échanges entre Louise et sa grand-mère, l'émerveillement qu'elle ressent lorsqu'elle observe sa fille et sa volonté farouche de croire à un avenir digne.<br /> </p><p>Beau premier contact avec la rentrée littéraire de cet automne 2022 !<br /></p><p></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-86501046547031159312022-02-18T17:55:00.000+01:002022-02-18T17:55:24.244+01:00555<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhzfcI153N4j2jgOhc-zr7LvH50NRTTeQrfVid7K-dh-bZwbI4tl7IgvBngBEq_BiAjouE9R451-kSnco2BgmsCo0stlVQrmdWhWIkyOIhsVeYjMqt2TCjJBANtzuCh3fKSQ_KOgRqXcxjMbHL5I9T1P4pp243T5JlhgK3XRU2reP-xMJaxlx3ii9mGGQ=s328" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="328" data-original-width="228" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhzfcI153N4j2jgOhc-zr7LvH50NRTTeQrfVid7K-dh-bZwbI4tl7IgvBngBEq_BiAjouE9R451-kSnco2BgmsCo0stlVQrmdWhWIkyOIhsVeYjMqt2TCjJBANtzuCh3fKSQ_KOgRqXcxjMbHL5I9T1P4pp243T5JlhgK3XRU2reP-xMJaxlx3ii9mGGQ=s320" width="222" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">555 - Hélène Gestern </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.arlea.fr/-555-" target="_blank">Arléa</a> (2022)</span>
</p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"><i>Une femme et quatre
hommes nous racontent une histoire en 13 séquences.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>À la fin de chaque séquence, un sixième
narrateur fait entendre sa voix, en quelques phrases il observe le
cheminement de l'intrigue, il commente. Quelle part tient-il dans le jeu ?</i></p><i>
</i><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"><i> </i></p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"><i>Tour à tour,
prennent la parole <b>Grégoire<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Coblence</b>, un
ébéniste, <b>Giancarlo Albizon</b> son associé luthier, <b>Manig Terzian</b>, une claveciniste réputée, <b>Rodolphe Luzin-Farge</b> un musicologue spécialiste de Scarlatti et <b>Joris De Jonghe</b>,<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>un collectionneur richissime et inconsolé depuis la mort de sa femme.</i></p><i>
</i><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"><i> </i></p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"><i>En restaurant un
étui de violoncelle pour un client de Gian, Grégoire découvre, dissimulée dans
la doublure, une partition ancienne pour clavecin. Grâce aux relations de Gian,
les deux hommes rencontrent Marig Terzian qui accepte de jouer le morceau de musique,
qui présente de nombreuses similitudes avec l'œuvre de Scarlatti, lui dont sont
connues 555 sonates. Pourrait-il s'agir d'une 556ème, inédite ? Marig contacte Rodolphe Luzin-Farge,
le musicologue. Celui-ci, auteur d'une biographie un peu oubliée de Scarlatti,
souhaite depuis longtemps la faire rééditer mais son éditeur ne veut le faire
que si des éléments nouveaux le justifient. Toujours à l'affût de pièces rares, Joris De Jonghe est informé
des frémissements que suscite le mystère autour de la partition. Quelques jours
plus tard, malheureusement, un cambriolage dans l'atelier de Gian fait
disparaître deux instruments et la fameuse partition.</i></p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"> </p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;">Surprenant, le remue-ménage que provoquent ces feuillets trouvés par hasard ! Il faut dire que plusieurs des personnages de l'intrigue ont un intérêt à lui remettre la main dessus. Giancarlo pourrait la revendre afin de solder ses dettes de jeu, Rodolphe aurait enfin une raison acceptable aux yeux de son éditeur pour republier son livre et affirmer sa supériorité face à un jeune concurrent italien. Manig y trouverait matière à un nouveau disque pour marquer la fin de sa carrière et donner le départ à celle de sa jeune nièce, pianiste de talent. Joris aimerait ajouter une pièce de valeur à sa collection. Quant à Grégoire, l'évocation de Scarlatti ne peut que le ramener à ce qui le mine, le départ sans explication de sa femme.</p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"> </p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;">Quand j'ai choisi ce roman dans la liste de l'opération <a href="https://www.babelio.com/massecritique.php" target="_blank">Masse critique</a> de <a href="https://www.babelio.com/actualites.php" target="_blank">Babelio</a>, j'étais certaine que je passerais un bon moment de lecture car Hélène Gestern est une valeur sûre. J'ai dévoré ce livre comme si c'était une enquête policière, avide d'en savoir plus sur cette partition et de découvrir son origine. </p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"> </p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;">Comme souvent chez Hélène Gestern, il est question de recherche dans les archives, c'est le musicologue qui s'y colle et de larges parts de la vie de Scarletti sont évoquées, ce qui m'a permis d'apprendre beaucoup de choses sur ce musicien que je ne connaissais pas vraiment. Et puis, on découvre le petit monde du marché de la musique classique, ses enjeux et ses conflits de pouvoir, c'est caustique et divertissant ! </p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"> </p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;">Hélène Gestern ne se prive pas de nous entrainer sur de fausses pistes que l'on suit avec plaisir, jusqu'à l'explication finale, à la fois simple et pleine d'aigreur et de noirceur.</p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"> <br /></p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;">Un gros pavé de 460 pages que j'ai lu en quelques jours car la structure du roman que j'ai expliquée ci-dessus fait que l'on a toujours envie de passer au chapitre suivant et qu'il est difficile de le poser.</p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"><br /></p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;">Merci à Babelio et aux éditions Arléa de m'avoir offert ce livre.</p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"> </p>
<div id="Bcorps" style="border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 10px 5px; width: 200px;"><div class="Belement" style="line-height: normal; overflow: hidden; padding: 5px 5px 10px; text-align: left; width: 100%;"><div class="Bcouv" style="clear: left; float: left; width: 65px;"> <a href="https://www.babelio.com/livres/Gestern-555/1378558"><img alt="555 par Hélène Gestern" src="https://m.media-amazon.com/images/I/41hyRXpU1ZL._SX95_.jpg" style="background-color: white; border-width: 1px; border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 3px; width: 50px;" title="555 par Hélène Gestern" /></a></div><div class="Boeuvre" style="font-family: arial, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/livres/Gestern-555/1378558" style="text-decoration: none;">555</a></div><div class="Bauteur" style="color: grey; font-size: 11px; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/auteur/Helene-Gestern/139104" style="text-decoration: none;">Hélène Gestern</a></div><div class="Bspacer" style="clear: both;"></div></div><div class="Bfooter" style="clear: both; font-size: 0.8em; margin: 0px; padding: 5px; text-align: center;">tous les <a href="https://www.babelio.com">livres</a> sur Babelio.com</div></div>
<p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;"> </p><p style="font-family: Calibri; font-size: 11pt; margin: 0in;">D'autres avis sur ce livre chez <a href="https://surlaroutedejostein.fr/2022/02/16/555-helene-gestern/" target="_blank">Jostein</a>, chez <a href="http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2022/02/16/555-helene-gestern-6366486.html" target="_blank">À sauts et à gambades</a> et sur <a href="https://www.babelio.com/livres/Gestern-555/1378558" target="_blank">Babelio</a>.<br /></p>
Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-2815575519050441182021-12-13T16:37:00.001+01:002022-01-15T23:50:00.344+01:00Ceux du Nord Ouest<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh37cXaXMgiu3Uao5KolmdcVvMdVVKGI60-6ZSmI1w6HhFkfUhCBVeSq3shol_xEkvTJD1ukUoEGzD0PuDyEr5bo-5OK7v0wq8r1xyt9PEUm3u_Y05FlwGmSbjQzG42Ao9x-qgZzlTibQr9/s473/CeuxDuNordOuest.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="473" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh37cXaXMgiu3Uao5KolmdcVvMdVVKGI60-6ZSmI1w6HhFkfUhCBVeSq3shol_xEkvTJD1ukUoEGzD0PuDyEr5bo-5OK7v0wq8r1xyt9PEUm3u_Y05FlwGmSbjQzG42Ao9x-qgZzlTibQr9/s320/CeuxDuNordOuest.jpg" width="216" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;"> </h4><h4 style="text-align: left;">Ceux du Nord Ouest – Zadie Smith </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Ceux-du-Nord-Ouest#" target="_blank">Gallimard</a> (2014) <br />Traduction de l’anglais par Emmanuelle et Philippe Aronson</span> <br /><br /><i>Ils sont quatre, ils s'appellent Leah, Keisha, Nathan et Felix. Ils ont vécu leur enfance dans la même banlieue du nord-ouest de Londres, ils ont fréquenté les mêmes classes, certains ont été amoureux, ami(e)s. Ils se voient toujours ou se sont perdus de vue. Leah et Nathan vivent toujours dans le quartier de leur enfance, Felix et Keisha se sont installés ailleurs, dans des zones plus privilégiées, pour tenter d'échapper à leur milieu d'origine, à leur famille. Keisha, devenue avocate, a même changé de prénom. </i></p><p> </p><p> </p><p> </p><p>Après ma première rencontre littéraire avec Zadie Smith par l’intermédiaire de son recueil de nouvelles, <a href="https://ruedesiam.blogspot.com/2021/09/grand-union.html" target="_blank">Grand Union</a>, <b>Ceux du Nord Ouest</b> m’a donné l’occasion de lire un de ses romans. Après tous les éloges que j’avais pu lire ici et là sur Zadie Smith, je m’attendais à être emballée par sa prose et son talent et revenir de façon favorable sur l’impression mitigée que m’avait laissée la lecture de ses nouvelles.</p><p>Dans un premier temps, ça n’a pas été le cas. J’ai même été tentée d’abandonner ma lecture dans les cinquante premières pages. Heureusement, les chapitres 9 et 10 ont amené un sursaut d’intérêt, lorsque l’auteure détaille de deux façons son trajet de Yates Lane, Londres, NW8 à Bartlett Avenue, Londres, NW6. D’abord, en recopiant simplement le contenu de Google Maps ou de tout autre logiciel d’itinéraire, puis ensuite en décrivant ce que découvrirait n’importe quel piéton qui emprunterait ce trajet, les magasins, les passants, les véhicules, le style des habitations. C’est vrai, c’est original et c’est ce que je retiendrai de ce livre : la grande variété des styles d’écriture, ce que j’avais déjà noté dans le recueil de nouvelles. Mais le style n’est pas tout pour moi, j’attends aussi de l’auteur qu’il ait de l’empathie pour ses personnages et je ne l’ai pas ressenti suffisamment à mon goût.<br /><br />Est-ce que je tenterais un autre roman de Zadie Smith ? Oui, certainement, car je n’aime pas rester sur l’impression d’être passée à côté de quelque chose, et c’est bien ce que je perçois lorsque je lis tous ces billets élogieux à propos de ses œuvres.</p><p>Par exemple, chez <a href="http://claraetlesmots.blogspot.com/2014/04/zadie-smith-ceux-du-nord-ouest.html" target="_blank">Clara</a>, <a href="http://www.cathulu.com/archive/2015/07/01/ceux-du-nord-ouest-5647507.html" target="_blank">Cathulu</a>, <a href="https://surmesbrizees.wordpress.com/2014/06/29/ceux-du-nord-ouest-zadie-smith/" target="_blank">Brize</a> ou sur le site des <a href="https://www.lesechos.fr/2014/04/voyage-dans-lautre-londres-1101972" target="_blank">Échos</a>.<br /></p><p>Un extrait : <br />158. <i>Complot</i> <br /></p><blockquote>Natalie Blake et Leah
Hanwell étaient persuadées que les gens voulaient les pousser à faire
des enfants. Famille, inconnus dans la rue, personnalités à la
télévision, tout le monde. En vérité, le complot allait plus loin que ce
que Hanwell imaginait. Blake était agent double. Elle n’avait
aucunement l’intention de se ridiculiser en refusant d’accomplir de que
l’on attendait d’elle. Pour Natalie, il s’agissait juste de choisir le
bon moment. <br /></blockquote><p></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-2160964660225594102021-10-21T19:21:00.003+02:002021-10-21T20:41:07.147+02:00La ligne droite<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhl4wcfbT0df_4V65JVuj74h2ODqp14TfX8NP7WZb0IQl6ROxrEPyIcS3qRc8prGuE0A50haLR0sR5Vabce6XAvXmc0yJr-71TU_jkTRGxuvfzGzhp_mKZJxDGBCSEypS6VQ1yqOdJ_U_lq/s515/la-ligne-droite.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="515" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhl4wcfbT0df_4V65JVuj74h2ODqp14TfX8NP7WZb0IQl6ROxrEPyIcS3qRc8prGuE0A50haLR0sR5Vabce6XAvXmc0yJr-71TU_jkTRGxuvfzGzhp_mKZJxDGBCSEypS6VQ1yqOdJ_U_lq/s320/la-ligne-droite.jpg" width="199" /></a></div><br /><p></p><h4 style="text-align: left;">La ligne droite – Yves Gibeau </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.en-exergue.fr/la-ligne-droite/" target="_blank">En Exergue</a> (2021)</span> <br /> </p><p><i><b>Deuxième guerre mondiale, lignes allemandes</b>. Le lieutenant Michael sait que les troupes russes sont proches et que son bataillon va bientôt être encerclé. Il n’a plus qu’une idée en tête, exfiltrer le soldat Volker pour lui sauver la vie, car il n’est pas possible que cet athlète d’exception soit victime des tirs ennemis.<br /><b>1947</b>. Julius Henckel, ancien entraineur des athlètes du demi-fond allemand vient rendre visite à son ami Voldemar. Celui-ci annonce à Julius qu’il a rencontré Stefan Volker en train de vendre des journaux devant la gare de Munich. Julius ne veut pas en entendre parler, il a renoncé à son ancien métier et aux rêves de médailles à la portée de son ex-poulain, si la guerre n’avait pas coupé court à tous les exploits.<br />Puis, la curiosité est la plus forte, la compassion aussi, la certitude que tout n’est pas perdu. Julius se rend à Munich, y retrouve effectivement Stefan Volker, blessé de guerre, amputé d’un avant-bras et surtout atteint dans son moral et sa jeunesse. Mais la force de conviction de Julius est intacte, il réussit à ramener Volker chez lui et entreprend de lui redonner goût à la vie, de lui faire rechausser les crampons et de reprendre l’entrainement.</i><br /></p><p>Ce livre a été publié une première fois en 1957 et a été récompensé par le Grand Prix de la Littérature Sportive. Je le connaissais surtout parce que j’ai toujours entendu ma mère dire qu’il s’agissait de son livre préféré et elle ne manquait jamais de le recommander. Est-ce qu’elle s’en souvient encore ?<br />Lorsque j’ai découvert ce titre dans la liste de <a href="https://www.babelio.com/livres/Gibeau-La-ligne-droite/317147" target="_blank">Babelio</a> pour l’opération Masse Critique, je n’ai pas hésité à le choisir.</p><p>Je comprends qu’il ait été récompensé car il met en avant toutes les qualités que l’on attend du sport : la persévérance, le goût de l’effort, l’esprit d’équipe, le fait de se surpasser, l’humilité. Comment ce livre sera-t ’il perçu aujourd’hui ? L’écriture, belle et académique, est datée et peut rebuter. Et pourtant, ce serait dommage de ne pas découvrir cette belle histoire humaine et positive. Je vais donc imiter ma mère et conseiller la lecture de La ligne droite d’Yves Gibeau !<br /> </p>
<div id="Bcorps" style="border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 10px 5px; width: 200px;"><div class="Belement" style="line-height: normal; overflow: hidden; padding: 5px 5px 10px; text-align: left; width: 100%;"><div class="Bcouv" style="clear: left; float: left; width: 65px;"> <a href="https://www.babelio.com/livres/Gibeau-La-ligne-droite/317147"><img alt="La ligne droite par Yves Gibeau" src="https://www.babelio.com/couv/CVT_La-ligne-droite_1249.jpg" style="background-color: white; border-width: 1px; border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 3px; width: 50px;" title="La ligne droite par Yves Gibeau" /></a></div><div class="Boeuvre" style="font-family: arial, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/livres/Gibeau-La-ligne-droite/317147" style="text-decoration: none;">La ligne droite</a></div><div class="Bauteur" style="color: grey; font-size: 11px; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/auteur/Yves-Gibeau/33207" style="text-decoration: none;">Yves Gibeau</a></div><div class="Bspacer" style="clear: both;"></div></div><div class="Bfooter" style="clear: both; font-size: 0.8em; margin: 0px; padding: 5px; text-align: center;">tous les <a href="https://www.babelio.com">livres</a> sur Babelio.com</div></div>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-56566354138119747732021-10-14T18:44:00.000+02:002021-10-14T18:44:02.482+02:00En cherchant Parvulesco<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiusslaaB8FwGAJCdx2QUjaob5ecXgXaf9vfTDyCTQWHYpZiPwRPpghBWkznKKAMNeMxsqXC6kHcsqcprYMl4ExCVIcdGveP87lG611vnZgjXgRl3dJpgvYV4KnoKKzb2obOfDiLPbNy9_z/s456/Parvulesco.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="456" data-original-width="311" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiusslaaB8FwGAJCdx2QUjaob5ecXgXaf9vfTDyCTQWHYpZiPwRPpghBWkznKKAMNeMxsqXC6kHcsqcprYMl4ExCVIcdGveP87lG611vnZgjXgRl3dJpgvYV4KnoKKzb2obOfDiLPbNy9_z/s320/Parvulesco.jpg" width="218" /></a></div><br /><p></p><h4 style="text-align: left;">En cherchant Parvulesco – Christophe Bourseiller </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.editionslatableronde.fr/en-cherchant-parvulesco/9791037105950" target="_blank">La Table Ronde</a> (2021)</span> <br /></p><div style="text-align: left;"><p style="text-align: left;"><i>Jean Parvulesco est un écrivain d’origine roumaine, auteur de plus de cinquante livres connus seulement d’un cercle d’initiés. Familier des cinéastes de la Nouvelle Vague, ami d’Éric Rohmer, Parvulesco est au générique d’<b>À bout de souffle</b> en tant que personnage dont le rôle est interprété par Jean-Pierre Melville. </i></p></div><div style="text-align: left;"><p style="text-align: left;"><i>Christophe Bourseiller a eu l’occasion de rencontrer Parvulesco dans le cadre de l’émission <b>Ce soir ou jamais</b> et le comportement de l’écrivain ce soir-là l’a tellement bluffé qu’il a décidé d’en savoir plus sur l’individu. Il s’est alors lancé dans une recherche approfondie, a lu tous ses livres, regardé ou écouté les émissions qui lui ont été consacrées, un vrai travail documentaire.</i></p></div><div style="text-align: left;"><p style="text-align: left;"><i>Dans sa quête de Parvulesco, Christophe Bourseiller évoque ses relations avec Jean-Luc Godard qu’il a beaucoup fréquenté dans l’enfance, le cinéaste était un proche de ses parents. Christophe Bourseiller a d’ailleurs joué dans trois films de Godard. Il raconte aussi comment, brutalement, leur relation s’est rompue. Plus tard, adolescent mutique et boudeur, il a trouvé sa place dans les comédies d’Yves Robert, <b>Un éléphant ça trompe énormément</b> et <b>Nous irons tous au paradis</b>, dans le rôle du fameux Lucien.</i></p></div><div style="text-align: left;"><i>En tentant de comprendre comment Parvulesco, situé plutôt à l’extrême-droite, a pu faire partie du cercle des familiers de Godard, Christophe Bourseiller comprend la phrase d’Yves Robert à son sujet : « Tu n’es pas un acteur, tu es un personnage. » Comme lui, Parvulesco, que l’on peut apercevoir dans quelques films, était aussi un personnage.</i></div><p><i><b>En cherchant Parvulesco, Christophe Bourseiller s’est trouvé lui-même</b>.</i><br /></p><div style="text-align: left;">Le hasard fait bien les choses. Quelques jours après avoir regardé, une nouvelle fois, le film <b>À bout de souffle</b> diffusé à la télévision suite à la disparition de Belmondo, je découvre ce livre <b>À la recherche de Parvulesco</b> sur la table des nouveautés à l’entrée de la médiathèque. Et je me souviens d’avoir vu ce nom de personnage au générique du film. Le nom de Christophe Bourseiller sur la couverture achève de me convaincre d’emprunter ce livre, je me souviens évidemment de lui dans les films d’Yves Robert et j’apprécie beaucoup ses émissions sur France-Inter le week-end et les mois d’étés.</div><p><b>Ce livre est un petit bijou</b>. Je ne doutais pas du talent de Christophe Bourseiller, de son humour et de son érudition. Mais j’ai trouvé un réel plaisir à l’évocation de son enfance, de son adolescence et à la narration de ses relations avec le cinéma, ses désillusions. J’ai aussi découvert avec curiosité ce Parvulesco, ce « psychogéographe de l’occulte », ce « marcheur qui randonne sur les chemins de l’invisible », « un émissaire du <i>monde noir</i> », comme le qualifie l’auteur.<br /></p><div style="text-align: left;">Extrait page 115-116 :</div><p></p><blockquote>Il ne me restait plus qu’à le lire, le loser magnifique, le perdant, l’outsider… Mais l’exercice s’est révélé périlleux… Tant de livres empilés. Tant de pages indigestes, avec, çà et là, un diamant, une émeraude, une perle…<br />Si l’homme se révélait drôle et sautillant, l’auteur s’est souvent perdu dans un labyrinthe de phrases ampoulées. Que retenir de ces livres épais, imprimés en petits caractères, de ces monologues alourdis par les adjectifs et les adverbes, de ces toiles d’araignée complotistes aux ramifications infinies ? Une vérité peut-être…<br />Dans <i>Le Visage des abîmes</i>, il dit de l’un de ses personnages : « Il était conduit par ses propres gouffres », ce qui le résume assez bien.</blockquote><p></p><p><br />
<iframe allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/h_bHt9vfsB4" title="YouTube video player" width="560"></iframe><br /></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-76200929576359140862021-09-15T18:48:00.002+02:002021-09-17T23:08:40.672+02:00Grand Union<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiMmo349Ts409QkmooVTsiNo_YoxW9Ygelc2hoQYFPuXWVYCQrLylys7sW7Tcd_MQfGNFBaQCY9YEOotnE_TkAFmW4h3IB8c7W3IgmeXoBBUNIo2l5XFn0JBXNxb3HTHMtAvmsZRpmAEZ7/s468/Grand_Union.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="468" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiMmo349Ts409QkmooVTsiNo_YoxW9Ygelc2hoQYFPuXWVYCQrLylys7sW7Tcd_MQfGNFBaQCY9YEOotnE_TkAFmW4h3IB8c7W3IgmeXoBBUNIo2l5XFn0JBXNxb3HTHMtAvmsZRpmAEZ7/s320/Grand_Union.jpg" width="219" /></a></div><br /><p></p><h4 style="text-align: left;">Grand Union – Zadie Smith </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Grand-Union" target="_blank">Gallimard</a> (2021) Collection Du monde entier <br />Traduction de l’anglais par Laetitia Devaux</span> <br /></p><div style="text-align: left;">Je l’ai déjà écrit, j’ai du mal avec les nouvelles ! Qu’est-ce qui m’a pris de choisir ce recueil en tête de gondole à la médiathèque ? Peut-être l’étiquette <i><b>Nouveauté</b></i> sur la couverture ? Ou bien enfin l’occasion de découvrir la plume de Zadie Smith, sur laquelle j’ai souvent lu du bien au hasard des articles de blog ou de magazines, mais dont je n’avais jamais réussi à dénicher un des romans à la médiathèque ?</div><p>Eh bien, pas sûr que j’en sache plus sur l’écriture de Zadie Smith après la lecture de ces nouvelles, tant elles sont disparates, autant sur les sujets évoqués que dans les styles d’écriture !<br /></p><div style="text-align: left;">D’ailleurs, je suis passée complètement à côté de certains textes, incapable d’en retirer ce qu’avait voulu dire l’auteure, quel était son propos, que voulait-elle démontrer.</div><div style="text-align: left;">En revanche, certaines nouvelles m’ont beaucoup plu, parce que pour une fois, je ne suis pas restée sur ma faim. </div><p>Ainsi, <b>Bien sous tous rapports</b> raconte les difficultés que rencontre Donovan pour se sortir des griffes de sa mère, pour échapper au cocon familial d’un petit théâtre de marionnettes, et pour être lui-même dans sa vie amicale et scolaire. Une intrigue en moins de vingt pages, où tout est dit, sans superflu mais sans que je me sois sentie frustrée au point final. <br /></p><div style="text-align: left;">De même, <b>Mlle Adèle et les corsets</b> est une histoire bien ficelée (c’est le cas de le dire quand il est question de corset !), bien enlevée en vingt-cinq pages, qui dit tout ce qu’on peut ressentir dans une boutique quand on est regardée de travers et que l’on sait avoir sa propre originalité.</div><p>J’ai été émue par <b>Une sacrée semaine</b> et son héros, Michael Kennedy McRae, humble et persévérant, dont on découvre les mésaventures au fil des pages.<br /></p><div style="text-align: left;">J’ai lu avec intérêt <b>Déconstruire l’affaire Kelso Cochrane</b>, basée sur une affaire réelle de meurtre non-élucidé à l'origine d'émeutes raciales à Londres en 1959.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;">Dans ces quelques textes, j’ai, pour une fois, trouvé que l’histoire racontée était tout à fait à l’aise dans le format de la nouvelle, qu’il aurait été superflu de l’étirer pour en faire autre chose. En revanche, j’ai parfois regretté de ne pas sentir davantage le point de vue de l’auteure. Elle n’exprime aucun avis, elle ne fait que décrire sèchement des situations. Quelquefois, le sens de l’histoire est évident, bien sûr, mais à d’autres moments, j’aurais aimé qu’elle soit plus démonstrative ou au moins plus explicative sur son objectif.</div><p>Entre la lecture de ce recueil et la rédaction de ce billet, j’ai commencé un autre roman de Zadie Smith, <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Ceux-du-Nord-Ouest" target="_blank"><b>Ceux du Nord Ouest</b></a> et je sais déjà que la démonstration et l’affichage de ses idées personnelles ne sont pas au programme, là non plus ! Il va falloir s’y faire…<br /> </p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-75572111211258602392021-08-26T19:01:00.000+02:002021-08-26T19:01:35.035+02:00Âme brisée<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMRe1lTjjwidYTHKF9ujw2lufhPrA4rpM6sED-F6jZWl0JJeZnBTNQxjScq4c3rL1KGs8B9_GfPv5MLpW4RtKR7J9K_TT1NgEypzzzCBR8CgbKiCco1qAhc0ugR23eY_cLXGHjMPqKEUkK/s527/AmeBrisee.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="527" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMRe1lTjjwidYTHKF9ujw2lufhPrA4rpM6sED-F6jZWl0JJeZnBTNQxjScq4c3rL1KGs8B9_GfPv5MLpW4RtKR7J9K_TT1NgEypzzzCBR8CgbKiCco1qAhc0ugR23eY_cLXGHjMPqKEUkK/s320/AmeBrisee.jpg" width="194" /></a></div><br /><p></p><h4 style="text-align: left;">Âme brisée – Akira Mizubayashi </h4><p><span style="font-size: x-small;">Gallimard (2019) <br />Lu dans l’édition <a href="http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/Ame-brisee" target="_blank">Folio n°6941</a></span> <br /></p><div style="text-align: left;"><i>Tokyo, 1938. Un dimanche après-midi, Rei, un garçon de onze ans accompagne son père au Centre culturel municipal. Celui-ci, Yu, violoniste, y retrouve trois jeunes amis chinois pour répéter l’œuvre à laquelle ils travaillent, le quatuor à cordes </i>Rosamunde<i> de Schubert. Rei occupe le temps en lisant son livre préféré. Mais la répétition est interrompue par un groupe de soldats, Yu n’a eu que le temps de cacher son fils dans une armoire et de lui recommander de ne pas en sortir. En ces temps de guerre sino-japonaise, il ne fait pas bon pour un japonais d’entretenir des relations d’amitié avec des chinois. Le caporal qui dirige les soldats brutalise Yu et brise son violon. Un lieutenant intervient par la suite et semble plus sensible à la beauté de la musique mais il ne peut rien faire pour empêcher l’arrestation des musiciens. Il se contente de rendre le violon endommagé à Rei, dont il a découvert la présence mais qu’il cache à son supérieur.</i></div><p><i>Soixante-cinq ans plus tard, Rei est un vieil homme, il s’appelle Jacques Maillard car il a été adopté par un ami français de son père. Il vit en France, exerce le métier de luthier et a consacré une bonne partie de son existence à restaurer le violon de son père. Lorsque sa femme, Hélène, archetière réputée, lui annonce qu’une jeune violoniste japonaise, Midori Yamazaki, vient de remporter un prix important, Jacques est loin de s’imaginer que la rencontre avec la jeune virtuose va bouleverser sa vie et lui permettre de retisser un lien avec son passé.</i><br /></p><div style="text-align: left;">L’âme brisée, c’est à la fois celle du violon de Yu et celle du jeune garçon qui a assisté à l’arrestation de son père sans pouvoir rien faire. Rei s’est retrouvé en un instant complètement seul au monde. Il n’a plus jamais revu son père, n’a pas su ce qu’il était devenu. Même s’il a été traité comme un fils par le couple qui l’a adopté, il a gardé au fond de son cœur une blessure qui ne s’est pas refermée, même si son amour du violon et de la musique lui a donné une raison de vivre.</div><p>C’est une histoire très émouvante, bercée par la musique de Bach, en particulier deux œuvres que Yu, le père de Rei, avait joué ce dernier dimanche à Tokyo, le quatuor Rosamunde de Schubert et la Chaconne de la Partita n°3 de Bach.<br /></p><div style="text-align: left;">J’ai beaucoup aimé la partie du roman où Jacques évoque ses années d’études et ses efforts pour acquérir une technique suffisante pour être capable de restaurer le violon de son père. L’instrument n’est plus seulement un objet, il devient presque un personnage à part entière, associé pour Rei au père qu’il a perdu et porteur de la tradition de lutherie, héritée de Mirecourt et de Crémone.</div><p>J’ai été moins sensible aux recherches de Jacques pour retrouver les traces du lieutenant. L’histoire est belle mais un peu attendue, comme une image d’Épinal. <br /></p><div style="text-align: left;">Néanmoins, <b>c’est un roman très agréable à lire, délicat et poétique</b>, à prolonger par l’écoute des deux morceaux de musique qui le bercent et le rythment, et, pourquoi pas, par la lecture d'un livre de Yoshino Gensaburô, dont le titre français est <a href="http://www.editions-picquier.com/ouvrage/et-vous-comment-vivrez-vous/" target="_blank"><b>Et vous, comment vivrez-vous ?</b></a>. C'est ce livre que Rei lisait lorsque son père fut arrêté, c'est ce livre qui l'a accompagné sa vie durant et qui prend une place toute particulière dans l'histoire qui nous est racontée. Ce livre, un classique au Japon, vient d'être réédité en février 2021 chez Philippe Picquier.</div><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;">Merci à Christine pour le prêt ! <br /></div><p><br /></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-9480082639227318942021-08-15T20:04:00.001+02:002021-08-26T19:38:26.564+02:00L'affaire Pavel Stein<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcKs6yZD5C5n0yPYP0DWurT9vGlM1MyD4MgmpXXRmHPSlkcbH5QaP5DqPfbIVk7nh9NF8WQ25b97nEKOHR4T6D1_3M_9CNb96yEbMNU2aaKlTUq-FwPkkc_Twnjoj-vy-Ho5BWg1676O1A/s1171/LAffairePavelStein.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1171" data-original-width="640" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgcKs6yZD5C5n0yPYP0DWurT9vGlM1MyD4MgmpXXRmHPSlkcbH5QaP5DqPfbIVk7nh9NF8WQ25b97nEKOHR4T6D1_3M_9CNb96yEbMNU2aaKlTUq-FwPkkc_Twnjoj-vy-Ho5BWg1676O1A/s320/LAffairePavelStein.jpg" width="175" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">L’affaire Pavel Stein – Gérald Tenenbaum </h4><p><span style="font-size: x-small;">Cohen&Cohen (2021)</span> <br /> </p><p><i>Quelques mois avant le passage à l’an 2000. <br />Paula Goldmann, jeune journaliste responsable de la rubrique cinéma-théâtre sur J-Médias, une chaîne thématique diffusée sur le web et sur les ondes hertziennes, se rend à la projection du dernier film de Pavel Stein, </i>Les Cent Vingt jours de Sodome<i>. L’homme est écrivain, auteur de pièces de théâtre, cinéaste. Ses films parlent de la mémoire, de l’absence de ceux qui ont été exterminés pendant la deuxième guerre mondiale et il a construit son œuvre autour du vide, du manque. <br />Même si Paula est touchée par le film de Stein, elle est agacée par le comportement de l’homme et ne peut s’empêcher de l’attaquer verbalement par une question provocatrice. Énervée par la réplique du cinéaste, elle quitte les lieux puis ne le ménage pas dans son article. Quelques mois plus tard, elle reprend contact avec lui pour une interview. De façon inattendue, une relation amoureuse commence entre ces deux solitaires. Lorsque Pavel part au Tibet dans un monastère pour ce que Paula imagine être une retraite temporaire, un séjour pour se ressourcer, et qu’elle le rejoint pour quelques jours à son invitation, elle n’imagine pas qu’il s’agit de leur dernière rencontre. Vingt ans plus tard, elle se souvient et déroule le fil de la mémoire pour tenter de comprendre ce qui s’est passé à Lhassa.</i></p><p><i> </i><br />Avec ce résumé, je présente une vision très partielle de ce roman. <br /><b>Oui, c’est une histoire d’amour</b>, tragique puisqu’interrompue, mais toujours présente dans l’esprit de Paula et on comprend pourquoi dans les dernières pages. Pavel Stein est malade, il s’est trouvé à Lhassa au moment où la Chine a envahi le Tibet. Il a écrit des messages à Paula pour lui raconter l’évolution de la situation mais ne les a pas envoyés. C’est un ami commun qui les ramène à Paula, alors que Pavel a disparu et que personne ne sait où il est. <br /><br /><b>Mais ce n'est pas que cela</b>, le roman développe aussi les thèmes favoris de son personnage masculin : <b>l’absence, le vide</b>. Dans leurs vies personnelles, aussi bien Paula que Pavel en ont été les victimes et leur rencontre va aussi s’appuyer, de façon paradoxale, sur le vide et l’absence. <br />Finalement, en lisant ce livre, j’ai eu l’impression d’un tourbillon qui ramènerait sans cesse les mêmes évènements, sous des formes différentes. Ainsi, les deux héros trouvent dans le cours de leur existence l’occasion de réfléchir à ce qu’ont vécu ceux qui les ont précédés et qui ont été emportés dans la tourmente de la Shoah, même si Pavel refuse absolument ce terme pour évoquer l’extermination des Juifs. C’est par exemple ce qui se produit lorsque Pavel assiste dans son monastère à l’invasion de l’armée chinoise. Le dilemme des tibétains de Lhassa face aux assaillants et leurs choix lui évoquent la destinée des juifs du ghetto de Varsovie. C’est un passage très poignant du livre. </p><p><br /> J’ai été surprise au début de ma lecture par la narration à la première personne. En effet, c’est Paula qui s’exprime, une jeune femme qui évoque des sujets très intimes. Comment un auteur masculin allait-il s’en sortir ? Mais finalement, très vite, j’ai oublié mes premières réticences et je me suis laissée porter par la narration et ses allées et venues dans le temps, au fil des souvenirs de Paula.</p><p><br />Je n’oublie pas que Gérald Tenenbaum est un mathématicien reconnu, il joue avec la présence des nombres au cours de son récit. Dans un premier temps, je me suis agacée de certaines phrases et puis j’ai finalement compris que l’histoire s’appuyait sur la succession des nombres premiers, en ordre décroissant à partir de 101. Je me suis alors amusée à les retrouver dans le texte, en savourant l’habileté de l’auteur à les placer dans le déroulement de l’intrigue, sans nuire à sa cohérence et à son sérieux. </p><p><br />Bref, un roman que l’on doit lire et relire pour percevoir la richesse des niveaux de l’intrigue, au fil des différents récits qui s’entremêlent.</p><p><br />Merci aux éditions <a href="https://www.cohen-cohen.fr/accueil-2" target="_blank">Cohen&Cohen</a> et à Gérald Tenenbaum qui m’ont donné l’occasion de découvrir ce roman avant sa sortie en librairie prévue le 26 août.</p><p>L'avis de <a href="https://wcassiopee.blogspot.com/2021/08/laffaire-pavel-stein-de-gerald-tenenbaum.html" target="_blank">Cassiopée</a>.<br /> </p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-55821156991471700492021-08-01T19:50:00.002+02:002021-08-16T18:29:22.020+02:00Brest-Vladivostok Journal d'un enthousiaste<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimIe4GtnZopHDFGdb1FOwmxxxRP12czOtKSjiMVe8g4Oe7x24thkEfo6sXPNSA56sFDbT-4YXetNV_qUU7N1jKNbxPfnZp_43sJctTzGybIoSJIJlEOh2caxAQ6e5XDTN-6BmL2ZakwwpW/s293/BrestVladivostok.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="293" data-original-width="200" height="293" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimIe4GtnZopHDFGdb1FOwmxxxRP12czOtKSjiMVe8g4Oe7x24thkEfo6sXPNSA56sFDbT-4YXetNV_qUU7N1jKNbxPfnZp_43sJctTzGybIoSJIJlEOh2caxAQ6e5XDTN-6BmL2ZakwwpW/s0/BrestVladivostok.jpg" width="200" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">Brest-Vladivostok Journal d’un enthousiaste – Philippe Fenwick </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://editionsdesequateurs.fr/enLibrairie/oo/BrestVladivostokJournalDun" target="_blank">Éditions des Équateurs</a> (2021)</span> <br /></p><p><i>Juillet 2008 à Avignon : Philippe Fenwick annonce son nouveau projet : <b>Brest-Vladivostok, la plus grande tournée de théâtre itinérant jamais réalisée</b>. Relier les deux villes, la plus grande distance terrestre, en jouant un spectacle dans les villes-étapes. <br />Les mois passent, il parle souvent du projet mais rien n’avance. Pourtant, il serait intéressant de profiter de l’année culturelle France-Russie en 2010 pour lancer la tournée. <br />Automne 2009, il commence à travailler sérieusement, crée une structure adaptée, embauche des collaborateurs, monte un dossier auprès du ministère, voit des gens influents, obtient enfin le soutien espéré. Il serait temps de trouver une histoire. <br />Un article du Télégramme, le quotidien brestois, lui offre un sujet en or : la disparition inexpliquée d’une gloire locale, Jacques Mercier. Le chanteur qui anima pendant vingt ans les nuits des cabarets de Recouvrance s’est comme évaporé d’un jour à l’autre. Personne ne l’a revu depuis janvier 1983, même ses plus proches voisines n’ont aucune idée de ce qu’il est devenu. Mais grâce à elles, Madame Schuller et sa fille Margot, Fenwick va découvrir qui était Jacques Mercier et les raisons pour lesquelles il est le héros idéal de son futur spectacle.</i><br /> </p><p>Philippe Fenwick est vraiment auteur, acteur et metteur en scène de théâtre, c’est un spécialiste du spectacle itinérant. Il a réellement joué sa pièce Atavisme jusqu’à Vladivostok. Mais comme le précise la quatrième de couverture : <b>Tout est vrai, tout est faux dans ce conte picaresque</b>. Et c’est ce qui fait tout le charme de cette aventure, qui promène le lecteur dans les méandres des administrations culturelles, au côté d’un auteur qui ne se prend pas au sérieux. Philippe Fenwick ne se prive pas de dénoncer l’absurdité et l’ironie de situations qu’il a probablement vécues, sur ce projet ou sur d’autres. <br /> </p><p>Je suis ressortie de cette lecture enchantée par sa verve, son humour et son imagination. Moi aussi, j’ai rêvé d’un voyage Brest-Vladivostok dans le Transsibérien, je m’y voyais presque !<br /> </p><p>Extrait page 40 :<br /></p><blockquote><b>10 novembre 2009</b><br />Anna trouve la tournée trop grande : trop de pays, trop de villes, trop d’artistes, trop de tout. Je ne veux pas l’entendre, car mes envois commencent à trouver un écho. Je rencontre la semaine prochaine une personne très influente : une retraitée du ministère de la Culture qui connait un Monsieur anciennement haut placé qui pourrait nous aider à obtenir un rendez-vous – via la chargée de communication de la Maison de la culture d’Amiens – avec la secrétaire générale par intérim de la scène nationale de Forbach. C’est déjà un bon début, la Moselle est sur la route de l’Extrême-Orient.</blockquote><br /><p></p><p>J’ai choisi ce livre dans la sélection <a href="https://www.babelio.com/livres/Fenwick-Brest-Vladivostok--Journal-dun-enthousiaste/1330966" target="_blank">Babelio</a> pour une des récentes opérations Masse critique. Merci à eux et aux <a href="https://editionsdesequateurs.fr/enLibrairie/Litterature/BrestVladivostokJournalDun" target="_blank">éditions des Équateurs</a> cet envoi gracieux.<br /> </p>
<div id="Bcorps" style="border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 10px 5px; width: 200px;"><div class="Belement" style="line-height: normal; overflow: hidden; padding: 5px 5px 10px; text-align: left; width: 100%;"><div class="Bcouv" style="clear: left; float: left; width: 65px;"> <a href="https://www.babelio.com/livres/Fenwick-Brest-Vladivostok--Journal-dun-enthousiaste/1330966"><img alt="Brest-Vladivostok : Journal d\'un enthousiaste par Philippe Fenwick" src="https://m.media-amazon.com/images/I/51JMMO63Z2S._SX195_.jpg" style="background-color: white; border-width: 1px; border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 3px; width: 50px;" title="Brest-Vladivostok : Journal d\'un enthousiaste par Philippe Fenwick" /></a></div><div class="Boeuvre" style="font-family: arial, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/livres/Fenwick-Brest-Vladivostok--Journal-dun-enthousiaste/1330966" style="text-decoration: none;">Brest-Vladivostok : Journal d'un enthousiaste</a></div><div class="Bauteur" style="color: grey; font-size: 11px; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/auteur/Philippe-Fenwick/93910" style="text-decoration: none;">Philippe Fenwick</a></div><div class="Bspacer" style="clear: both;"></div></div><div class="Bfooter" style="clear: both; font-size: 0.8em; margin: 0px; padding: 5px; text-align: center;">tous les <a href="https://www.babelio.com">livres</a> sur Babelio.com</div></div>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-71906843360745525202021-07-26T21:09:00.000+02:002021-07-26T21:09:18.972+02:00La part du feu<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSyQVhIHMTZsacMD64ttX5-mbd3z2wWzIfde8W-SjDL8nGrBPmm8uPQUziZtf8_uwnZoye5hhcHRydlaCj13f7frTSIZvJWa9e8OGa7eavXSBvoN5uljCe61LFv6E41SXf7dgXSZEcYToW/s323/LaPartDuFeu.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="323" data-original-width="220" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSyQVhIHMTZsacMD64ttX5-mbd3z2wWzIfde8W-SjDL8nGrBPmm8uPQUziZtf8_uwnZoye5hhcHRydlaCj13f7frTSIZvJWa9e8OGa7eavXSBvoN5uljCe61LFv6E41SXf7dgXSZEcYToW/s320/LaPartDuFeu.jpg" /></a></div><br /><h4 style="text-align: left;">La part du feu – Hélène Gestern </h4><span style="font-size: x-small;">Éditions Arléa (2013) collection 1er mille</span> <br /><br /><div><i>À la faveur d’un incident, Laurence apprend que son père, Jacques, n’est pas son père biologique et qu’il l’a reconnue à sa naissance en le sachant. Coup de tonnerre pour elle et envie d’en savoir plus, de comprendre l’histoire de ses parents et de découvrir peut-être l’identité de son géniteur.</i><br /><br /></div><div>J’ai été un peu désappointée au début de ma lecture car on comprend très vite qui est le père biologique de Laurence, même si ce n’est pas dit immédiatement. Et puis, j’ai pris conscience que ce n’était sans doute pas l’objet de ce roman : plutôt que la quête du père c’est la recherche de ce qu’ont vécu ses parents qui motive Laurence. Elle comprend petit à petit que leur vie, et en particulier celle de sa mère, n’a pas toujours été un long fleuve tranquille et elle découvre un monde qu’elle n’imaginait pas.<br /><br /></div><div>Bien sûr, l’intrigue est beaucoup plus simple que dans certains des autres romans d’Hélène Gestern que j’ai déjà lus et c’est ce qui m’a dérouté. Finalement, il vaudrait mieux commencer par ce roman pour découvrir Hélène Gestern puis ensuite lire les suivants, plus aboutis, plus complexes. Ce qui est commun entre tous, c’est la recherche du passé à partir de photos, d’archives, de témoignages, la découverte d’évènements que la narratrice exhume au fur et à mesure de sa quête de la vérité et des origines.<br /><br /></div><div>Malgré ces petites restrictions, je recommande ce livre sans hésitation. Hélène Gestern est une valeur sûre !<br /> <p></p></div>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-15079770629184991502021-06-21T19:13:00.001+02:002021-06-21T19:28:03.167+02:00Le serpent majuscule<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3BZwbe9ayOk-khOk5nH1rtqhuVR56CeLZuGaVKxyOEHhqYGLQFCjsfoEWka4img8nfFN-rKmBMJMMzFix-Npk_1LEF1BRvMGAejIEvNjglQxEUEL5mIPRvfN61tdWvx0htY3_aQ2BwsNV/s569/LeSerpentMajuscule.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="569" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3BZwbe9ayOk-khOk5nH1rtqhuVR56CeLZuGaVKxyOEHhqYGLQFCjsfoEWka4img8nfFN-rKmBMJMMzFix-Npk_1LEF1BRvMGAejIEvNjglQxEUEL5mIPRvfN61tdWvx0htY3_aQ2BwsNV/s320/LeSerpentMajuscule.jpg" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">Le serpent majuscule – Pierre Lemaitre </h4><p><span style="font-size: x-small;">Éditions <a href="https://www.albin-michel.fr/ouvrages/le-serpent-majuscule-9782226392084" target="_blank">Albin Michel</a> (2021)</span> <br /> </p><p><i>Mathilde Perrin est tueuse à gages, on fait sa connaissance un dimanche soir sur l’autoroute de Normandie, plus ou moins bloquée par les embouteillages sous le tunnel de Saint-Cloud, pestant parce qu’elle va être en retard pour son rendez-vous avenue Foch, où elle doit exécuter un contrat, abattre un grand patron de l’industrie. Et puis, la circulation se fluidifie, permettant à Mathilde de remplir sa tâche, tout en évacuant son stress en se laissant aller à des fantaisies imprévues. Ce qui va lui valoir quelques remarques de son patron, Henri, qu’elle connait de longue date, depuis leurs actions dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale. <br />Entre ses missions, Mathilde se repose dans sa maison à la campagne, près de Melun, où elle vit tranquillement depuis le décès de son époux, le Dr Perrin, en compagnie de son chien, Ludo, un jeune dalmatien, qui a pris la mauvaise habitude de creuser des trous dans la pelouse. Il va falloir que ça cesse ou Mathilde va s’énerver !<br />L’enquête sur l’assassinat de Maurice Quentin, l’industriel, est confié à l’inspecteur Vassiliev, un homme solitaire et rigoureux qui partage sa vie entre son boulot et des visites nocturnes à un vieil homme diminué, son bienfaiteur qui l’a aidé à poursuivre ses études après le décès de son père. Heureusement, la nouvelle garde-malade du vieil homme, Tevy, très impliquée dans son rôle, apporte une chaleur et une attention bienvenues aux visites de l’inspecteur.</i><br /> </p><p>Dans la préface, Pierre Lemaitre explique que ce roman est le premier polar qu’il a écrit et qu’il ne l’avait jamais proposé à un éditeur. Il le présente donc comme son dernier polar publié puisqu’il a désormais abandonné le genre. Je n’ai lu aucun polar de Pierre Lemaitre, je n’ai donc aucun point de comparaison. Pour moi, il s’agit plutôt d’un roman noir car finalement, l’enquête policière a peu d’importance puisqu’on sait tout de suite qui est le tueur. Bien sûr, on accompagne les forces de police dans la recherche de la vérité, d’autant plus que les cadavres vont s’accumuler, au gré des missions confiées à Mathilde et de ses sautes d’humeur qui semblent de plus en plus commander ses actions.<br /> </p><p>J’ai oublié de dire que l’intrigue se passe en 1985, bien avant le téléphone portable, le GPS, l’internet et autres inventions technologiques aient changé les habitudes. Presque un autre monde, pour certains. Les prises de contact se font donc au gré de visites de cabines téléphoniques, de messages sibyllins pré-établis qui sollicitent la mémoire, ce qui commence à poser des difficultés à Mathilde, car à plus de soixante ans, elle n’a plus ses facultés d’antan.<br /> </p><p>Je me suis bien amusée avec cette lecture, bien éloignée de ce que je lis habituellement. C’est net, pas sans bavure, peu des dialogues, on est plutôt dans la tête des différents personnages qu’à leur écoute, c’est très noir. J’ai trouvé que Pierre Lemaitre était très cynique, il nous fait rencontrer certains personnages, nous raconte leur vie, on commence à s’y intéresser, à les apprécier. Et puis, Mathilde passe par là, et paf, d’un coup, plus personne !<br /> </p><p>J’ai découvert ce livre grâce à l’émission <a href="https://www.franceinter.fr/emissions/le-masque-et-la-plume/le-masque-et-la-plume-06-juin-2021" target="_blank">Le Masque et la Plume</a> sur France-Inter. Les avis des critiques étaient partagés mais ne m’ont pas découragée de choisir ce livre à la médiathèque. J’ai eu de la chance, j’ai dû y passer alors que le livre venait d’être posé sur la table des nouveautés, j’ai été sa première lectrice ! <br /></p><p>Un extrait pour se remettre dans l'esprit de 1985 : </p><p class="para"></p><blockquote><p class="para">Les services les plus secrets de la République agitent leurs réseaux et parviennent à la même conclusion que la police, à savoir qu’il s’agit d’un contrat et que personne n’aura sans doute le fin mot de cette histoire. Elle sera bientôt classée à côté du dossier des ministres de la République suicidés dans des conditions rocambolesques et des préfets assassinés en pleine rue dans des <span class="page" id="page_61" role="doc-pagebreak" title="61"></span>villes rongées par des mafias locales. Dans ce genre d’histoires, plus fréquentes qu’on le croit, il faut souvent attendre très longtemps avant de découvrir, par hasard, un indice quelconque permettant de remonter à l’auteur d’un contrat, ce qui ne se révèle pas très utile parce que la piste souvent s’arrête là, le commanditaire continuant de dormir du sommeil du juste. L’attention du grand public, bonne fille comme toujours, accepte l’ignorance comme elle accepte la surprise. D’autres urgences l’appellent. Platini va-t-il changer de club ? Stéphanie parviendra-t-elle à épouser l’élu de son cœur ? </p><p class="para">Pour la presse, néanmoins, cette affaire reste embarrassante. D’un côté, on incline à s’en repaître (un grand patron assassiné, c’est comme un crime de lèse-majesté, on n’a pas envie de lâcher) ; de l’autre, on n’a rien à en dire. Ce genre de contingences n’a jamais arrêté un vrai journaliste, mais il est tout de même difficile d’entretenir des braises qui ne demandent qu’à s’éteindre. On titre plusieurs fois « La vérité sur l’affaire Quentin », mais sans grande conviction. Le bonhomme qui, de son vivant, n’était pas bien pratique se montre encore moins accommodant post mortem. </p></blockquote><p class="para"></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-50181225134793043292021-04-06T21:38:00.000+02:002021-04-06T21:38:16.709+02:00Conversations entre amis<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLgAfMZRBBpO5FDTGefAr0H84ppVJbtDF6fF9UnU6hfMsXh-hegBcb09pKkWv0z8fEDLT06mX5HXeFqLWGp9Jpds0-cG2_c9FWhVg9q6sLvZZkbSNLXJ7oiPq43gS-AIZ5GWMLgC3pzk-8/s493/ConversationsEntreAmis.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="493" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLgAfMZRBBpO5FDTGefAr0H84ppVJbtDF6fF9UnU6hfMsXh-hegBcb09pKkWv0z8fEDLT06mX5HXeFqLWGp9Jpds0-cG2_c9FWhVg9q6sLvZZkbSNLXJ7oiPq43gS-AIZ5GWMLgC3pzk-8/s320/ConversationsEntreAmis.jpg" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">Conversations entre amis – Sally Rooney </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="http://editionsdelolivier.fr/catalogue/9782823610710-conversations-entre-amis" target="_blank">Éditions de l’Olivier</a> (2019) </span><br /><span style="font-size: x-small;">Traduction de l’anglais (Irlande) par Laetitia Devaux</span> <br /> </p><p><i>De nos jours, à Dublin. Frances et Bobbi, 21 ans, se connaissent depuis le lycée. Elles ont vécu ensemble une relation amoureuse, y ont mis fin et sont restées très amies. Elles sont toutes deux étudiantes à l’université. Frances écrit des poèmes et effectue un stage non rémunéré dans une maison d’édition. Elle est logée gratuitement par son oncle et reçoit très irrégulièrement une pension de son père, ce qui la met parfois dans une certaine précarité. Bobbi est issue d’un milieu plus favorisé et n’a pas besoin de travailler pour assurer sa subsistance. Les deux jeunes filles se produisent régulièrement sur scène, pour des performances de poésie, où elles déclament les écrits de Frances. En toutes circonstances, c’est Bobbi la plus à l’aise, c’est elle qui prend la lumière, ce qui convient à Frances. </i></p><p><i>Un soir, elles rencontrent Melissa, 37 ans photographe et écrivaine, qui a déjà une certaine notoriété dans les milieux culturels et littéraires. Elle envisage d’écrire un article à propos des performances poétiques de Frances et Bobbi. Chez Melissa, qui les a invitées à prendre un verre après la fermeture des bars, les deux jeunes femmes font la connaissance de Nick, le mari de Melissa, acteur un peu connu grâce à une série télévisée. Bobbi est très vite séduite par le charme de Melissa. Quant à Frances, c’est plutôt la réserve de Nick qui l’attire et aussi la sensation qu’elle ne lui est pas indifférente.</i><br /> </p><p>Je me rends compte que mon résumé peut donner l’impression que je viens de terminer un banal roman de chick-litt, avec chassés-croisés amoureux entre les quatre personnages principaux, et adultère, jalousie, crises de larmes et repentirs au fil des pages. C’est d’ailleurs la crainte que j’ai eue au début de ma lecture. Mais heureusement pour moi et pour le livre, je me suis rendue compte qu’il y avait autre chose dans ce roman.<br /> </p><p>Le fait que Frances en soit la narratrice est déjà un avantage, c’est elle qui a la personnalité la plus intéressante : elle a du mal à trouver sa place dans la vie, elle est toujours admirative de sa copine Bobbi et a tendance à se mettre en retrait. On sait d’ailleurs peu de choses à propos de leur relation amoureuse passée. À l’issue de son stage chez l’éditeur, elle n’envisage pas de travailler et n’établit donc aucune relation de concurrence avec Philip, en stage comme elle, ce qui leur permet d’être amis. Ainsi, au sujet de ses amours, elle se confie plus à lui qu’à Bobbi. Son environnement familial est difficile, son père est alcoolique et peu fiable. D’une certaine façon, elle n’est pas encore sortie de l’adolescence. Sa relation avec Nick est sans doute un moyen de s’affirmer, d’autant qu’il est marié, trop vieux à son idée (il a 32 ans et on sent bien que c’est important pour elle). Peut-être que dans l’Irlande catholique, même à notre époque, commettre l’adultère est une grosse transgression. Frances vit également une relation difficile avec son corps, qu’elle maltraite pour se punir et qui la maltraite également. Elle découvre d’ailleurs qu’elle souffre d’endométriose mais il ne lui vient jamais à l’idée de se faire soigner, une fois le diagnostic posé.<br /> </p><p>Il faut aussi parler du style de Sally Rooney. Ce qui surprend au début, c’est qu’elle n’utilise aucune marque du dialogue. Pas de tiret, pas de guillemet, c’est parfois déroutant. Est-ce que le personnage s’exprime ou est-ce ce qu’il pense dans sa tête ? Qui parle ? Finalement, passé le premier étonnement, on s’y retrouve et ça donne un rythme certain au texte. <br /> </p><p>Comme c’est un roman qui se passe de nos jours, les personnages communiquent par sms, par email, au détriment de la conversation classique. Souvent, les choses importantes sont exprimées par le biais de l’écrit et non en face à face. L’autre personnage important de l’histoire, c’est Nick qui m’est resté très énigmatique. Pourquoi se lance-t-il dans cette liaison avec Frances alors qu’il a été fidèle à Melissa jusque-là, bien que leur mariage ne fonctionne pas très bien ? Lui aussi semble avoir du mal à trouver sa place dans la vie et j’ai l’impression qu’il est manipulé par sa femme qui trouve dans cette liaison un moyen de le sortir de la passivité où il est plongé.<br /> </p><p>Ce roman a reçu un accueil très chaleureux dans le monde anglo-saxon à sa sortie et l’irlandaise Sally Rooney est devenue, avec son deuxième roman, <b>Normal People</b>, une star récompensée par de nombreux prix littéraires. <br />Pour ma part, je suis loin de crier au génie mais je ne regrette pas ma lecture. C’est un premier roman, avec des imperfections, qui traite superficiellement de beaucoup de choses qui auraient mérité d’être développées, ce qui est souvent le défaut des premiers romans, mais il a le mérite de traiter sincèrement d’une jeunesse contemporaine, dans des situations crédibles. <br />Je lirai prochainement <a href="http://editionsdelolivier.fr/catalogue/9782823615241-normal-people" target="_blank">Normal People</a> sans préjugés pour laisser à Sally Rooney toutes ses chances de me convaincre de son talent !<br /> </p><p>Extrait page 282 : <br /></p><blockquote>Qu’est-ce que tu vas faire ? Après tes études.<br />Je ne sais pas. Me trouver un boulot dans une université, si je peux.<br />Cette expression, « si je peux », montrait que Bobbi était en train de me parler de quelque chose de sérieux, quelque chose qui ne se transmettait pas avec des mots mais par un changement dans notre manière de communiquer. Non seulement il était absurde de la part de Bobbi de dire « si je peux », parce que sa famille était aisée, qu’elle faisait le nécessaire à la fac et qu’elle avait de bonnes notes, mais ça n’avait pas non plus de sens dans notre relation. Bobbi ne communiquait pas avec moi sur le mode du « si je peux ». Elle se posait en personne – peut-être la seule- capable de comprendre son redoutable pouvoir sur les circonstances et les gens. Elle pouvait avoir tout ce qu’elle voulait, et je le savais.</blockquote><br />Des avis variés sur <a href="https://www.babelio.com/livres/Rooney-Conversations-entre-amis/1148038/critiques" target="_blank">Babelio</a>.<br /><p></p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-37135139788178749582021-03-26T16:38:00.000+01:002021-03-26T16:38:23.883+01:00Baudelaire et Jeanne L'amour fou<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4VZ90DFkTHK6ZlQi7ylKrtttiGRzUZa97FMnZH4lH6bdL8SjdkafDXyjo7FiimCfY8Da3KeG9_8bVG1K5aQDx9XXyBss-iZp_A8ikTjupK_-OIq1hfxMDMSFS2SrH8IhEY2Vshyphenhypheni3I983/s554/BeaudelaireetJeanne.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="554" data-original-width="351" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4VZ90DFkTHK6ZlQi7ylKrtttiGRzUZa97FMnZH4lH6bdL8SjdkafDXyjo7FiimCfY8Da3KeG9_8bVG1K5aQDx9XXyBss-iZp_A8ikTjupK_-OIq1hfxMDMSFS2SrH8IhEY2Vshyphenhypheni3I983/s320/BeaudelaireetJeanne.jpg" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">Baudelaire et Jeanne L’amour fou – Brigitte Kernel </h4><p><span style="font-size: x-small;">Éditions <a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/baudelaire-et-jeanne-lamour-fou/9782809840902" target="_blank">Écriture</a> (2021)</span></p><p><br />Face à une œuvre, je me pose souvent la question : où l’artiste a-t-il trouvé son inspiration ? <br /> </p><p>Dans ce livre de Brigitte Kernel, j’ai trouvé une réponse en ce qui concerne une partie de l’œuvre de Charles Baudelaire, puisque l’ouvrage très documenté permet de découvrir les relations qui ont existé entre le poète et sa muse, Jeanne Duval, celle qui lui a inspiré de nombreux poèmes des Fleurs du Mal.<br /> </p><p>Dans l’avertissement des premières pages, Brigitte Kernel présente son travail, un récit basé sur des faits réels et des passages romancés où elle tente de reconstituer la relation entre le poète et sa muse. Pour marquer la différence entre le réel et ce qui est sorti de son imagination, elle propose un code simple : nommer les protagonistes par leur patronyme quand les faits sont avérés et utiliser leurs prénoms quand l’imagination est à l’œuvre.<br /> </p><p>Un récit qui se lit comme un roman, de nombreux extraits de poèmes viennent appuyer la narration, des extraits de lettres, d’articles illustrent le propos sans l’alourdir. J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir cette biographie partielle de Baudelaire et surtout à relire des poèmes étudiés au lycée ou entendus ailleurs, dans des chansons par exemple. <br />Ainsi, les premiers vers du poème <b>Les bijoux</b> : <br /></p><blockquote>La très-chère était nue et, connaissant mon cœur,<br />Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,<br />Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur<br />Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.</blockquote><br />En fin d’ouvrage, les poèmes cités dans le corps du récit sont proposés dans leur intégralité et replacés dans l’œuvre de Baudelaire.<br /> <p></p><p>Un beau moment de lecture que je dois à l’opération Masse critique de <a href="https://www.babelio.com/livres/Kernel-Baudelaire-et-Jeanne--Lamour-fou/1293063" target="_blank">Babelio</a>. Merci à eux et à l’éditeur, <a href="https://www.lisez.com/ecriture/46" target="_blank">Écriture</a>, pour l’envoi gracieux de ce livre.</p><p></p>
<div id="Bcorps" style="border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 10px 5px; width: 200px;"><div class="Belement" style="line-height: normal; overflow: hidden; padding: 5px 5px 10px; text-align: left; width: 100%;"><div class="Bcouv" style="clear: left; float: left; width: 65px;"> <a href="https://www.babelio.com/livres/Kernel-Baudelaire-et-Jeanne--Lamour-fou/1293063"><img alt="Baudelaire et Jeanne : L\'amour fou par Brigitte Kernel" src="https://www.babelio.com/couv/cvt_Baudelaire-et-Jeanne-lamour-fou_2673.jpg" style="background-color: white; border-width: 1px; border: 1px solid rgb(204, 204, 204); padding: 3px; width: 50px;" title="Baudelaire et Jeanne : L\'amour fou par Brigitte Kernel" /></a></div><div class="Boeuvre" style="font-family: arial, sans-serif; font-size: 12px; font-weight: bold; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/livres/Kernel-Baudelaire-et-Jeanne--Lamour-fou/1293063" style="text-decoration: none;">Baudelaire et Jeanne : L'amour fou</a></div><div class="Bauteur" style="color: grey; font-size: 11px; margin: 0px 3px 5px 5px;"><a href="https://www.babelio.com/auteur/Brigitte-Kernel/11048" style="text-decoration: none;">Brigitte Kernel</a></div><div class="Bspacer" style="clear: both;"></div></div><div class="Bfooter" style="clear: both; font-size: 0.8em; margin: 0px; padding: 5px; text-align: center;">tous les <a href="https://www.babelio.com">livres</a> sur Babelio.com</div></div>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-84206608679363827252021-03-10T19:10:00.001+01:002021-03-10T19:35:35.493+01:00La familia grande<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQMQq0ZjEN9YWvqjqM3gtcPW1gWX_EhqRTyxAaCZZZdc-T3d0Bt2fmb1E7OjOCQ83mTaqo4tfzKzFwD7Gsu0ZURxcaAB7ULbE3LVjReEn0Ycvsy3C9NTPmQ9yUEhW4ZySq_KFm4vh8kSVC/s600/LaFamiliaGrande.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="409" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQMQq0ZjEN9YWvqjqM3gtcPW1gWX_EhqRTyxAaCZZZdc-T3d0Bt2fmb1E7OjOCQ83mTaqo4tfzKzFwD7Gsu0ZURxcaAB7ULbE3LVjReEn0Ycvsy3C9NTPmQ9yUEhW4ZySq_KFm4vh8kSVC/s320/LaFamiliaGrande.jpg" /></a></div><p></p><h4 style="text-align: left;">La familia grande – Camille Kouchner </h4><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.seuil.com/ouvrage/la-familia-grande-camille-kouchner/9782021472660" target="_blank">Seuil</a> (2021) </span></p><p><span style="font-size: x-small;"> </span><br />D’habitude, je ne précipite pas pour lire ces ouvrages dont tout le monde parle, dont il est question pendant quelques semaines sur tous les médias. J’avais d’ailleurs lu les articles publiés dans le Monde à son propos ainsi que les extraits choisis par le journal et je pensais, à tort, en rester là. <br />Mais le hasard a mis ce livre à ma portée et je l’ai lu, très vite, car j’ai été happée par la plume de Camille Kouchner et j’ai aussitôt pris conscience qu’il ne s’agissait pas seulement d’une dénonciation de l’inceste. Cette dénonciation, c’est ce qu’en ont retenu les médias lorsqu’ils ont parlé de ce livre dans leurs colonnes, sur leurs ondes et sur leurs écrans.<br /> </p><p> </p><p>Ce que j’en ai perçu, c’est le poids qui pesait sur Camille Kouchner depuis une trentaine d’années, <b>le poids du silence</b> qui lui avaient imposé son frère et son beau-père, la victime et l’abuseur. L’un, parce qu’il avait choisi le silence pour tenter d’oublier, l’autre parce que c’était un moyen de banaliser les agressions dont il était l’auteur et d’imposer sa loi. Silence que se voyait reprocher Camille Kouchner à chaque fois qu’un proche, au fil des années, apprenait l’infâme vérité : pourquoi n’as-tu rien dit ?<br /> </p><p>Dans ce livre, Camille Kouchner raconte l’enfance, son milieu familial à priori privilégié, une famille éclatée, recomposée, agrandie par un cercle d’amis qui se retrouvent tous les étés au bord de la mer. Un environnement de carte postale, une liberté revendiquée, où l’on rejette les carcans bourgeois pour en imposer d’autres, plus modernes et dans l’air du temps. Une famille qui finalement prend peu soin de ses enfants, les laisse vivre des expériences qui ne sont pas de leur âge, où l’émancipation des femmes prend le pas sur la sécurisation des enfants. <br /> </p><p>Elle raconte aussi son mal être, le poids du silence et de la culpabilité, sa stupeur face à la réaction de sa mère quand elle est mise au courant de nombreuses années après les faits. Et on comprend alors comment l’écriture du livre a dû lui faire du bien, pourquoi il fallait qu’elle porte à la connaissance de tout le monde les faits qu’elle avait dû taire si longtemps, parce que c’était sans doute pour elle la seule façon de se sortir de la gangue où elle était engluée.<br /> </p><p>Après ma lecture, j’ai regardé en replay l’émission <a href="https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/la-grande-librairie-saison-13/2223691-camille-kouchner-invitee-exceptionnelle.html" target="_blank">La Grande Librairie</a> dont Camille Kouchner était l’invitée. Ce qui m’a surpris, c’est qu’au cours de l’entretien, Camille Kouchner a beaucoup utilisé le terme d’<b>emprise</b> pour expliquer ce qui s’était joué dans cette famille, alors qu’elle n’utilise jamais le mot dans son texte. Je me suis demandé si elle n’avait pris conscience de cette emprise qu’après l’avoir écrit, à la faveur d’un livre qu’elle cite dans l’entretien mais que je n’ai, hélas, pas mémorisé.<br /> </p><p>Un lecture coup de poing que je recommande et que je vois comme un moyen de saluer le <b>courage</b> qu’a eu Camille Kouchner. Je perçois la publication de ce livre comme un encouragement à toutes les victimes du silence de parler pour se libérer, quelque soient les raisons du silence qui leur a été imposé.<br /> </p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8430723899417764003.post-14197738533403279422021-02-16T19:27:00.002+01:002021-02-16T19:44:17.569+01:00Souvenirs de l'avenir<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZ__5xSuctCMn6bOuJO14gMRo437e1sq8IY4e4j_Nc527iqeeAeNkFzXkGVt_F3FEkR5sdWBaMW6STmwPKIl42KppQwC-yQwULMLogZjwG08JXrvxs_Vwp8Qc3GPQyQCfAK4M-NX_lQGjt/s504/SouvenirsDeLAvenir.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="504" data-original-width="320" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZ__5xSuctCMn6bOuJO14gMRo437e1sq8IY4e4j_Nc527iqeeAeNkFzXkGVt_F3FEkR5sdWBaMW6STmwPKIl42KppQwC-yQwULMLogZjwG08JXrvxs_Vwp8Qc3GPQyQCfAK4M-NX_lQGjt/s320/SouvenirsDeLAvenir.jpg" /></a></div><br /><p></p><h3 style="text-align: left;">Souvenirs de l'avenir - Siri Hustvedt </h3><p><span style="font-size: x-small;"><a href="https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/souvenirs-de-lavenir" target="_blank">Actes Sud</a> ( 2019)</span></p><p><span style="font-size: x-small;">Traduit de l'américain par Christine Le Bœuf <br /></span></p><p></p><blockquote><span style="color: #351c75;">Voilà bien des années, j'ai quitté les vastes plaines du Minnesota rural pour l'île de Manhattan, en quête du héros de mon premier roman. À mon arrivée, en août 1978, ce héros était moins un personnage qu'une possibilité rythmique, une créature embryonnaire de mon imagination, que je ressentais comme une série de battements métriques s'accélérant ou ralentissant avec mon pas tandis que je déambulais au hasard des rues de la ville. Je crois que j'espérais me découvrir en lui, démontrer que lui et moi étions dignes de toute histoire qui se présenterait à nous. Je ne cherchais ni le bonheur ni mes aises à New York. Je cherchais l'aventure, et je savais que l'aventurier doit souffrir avant d'arriver chez lui après d'innombrables épreuves sur terre comme sur mer, ou de finir éteint d'un souffle par les dieux. Je ne savais pas alors ce que je sais maintenant : que quand j'écrivais, j'étais écrite, moi aussi. Le livre avait démarré bien avant mon départ des plaines. Les multiples ébauches d'un mystère se trouvaient déjà inscrites dans mon cerveau, ce qui ne signifiait pas que je savais ce qu'il en adviendrait. Nous marchions, mon ébauche de héros et moi, vers un lieu qui n'était guère plus qu'une fiction miroitante : l'avenir.</span></blockquote><p></p><p>C'est ainsi que débute ce beau roman de Siri Hustvedt.<i> </i></p><p><i>En 2017, alors que Trump vient d'être élu président, la narratrice, S.H., femme d'une soixantaine d'années, se revoit jeune fille de vingt-trois ans, à son arrivée à Manhattan, se donnant une année pour écrire son premier roman, une année de pause dans ses études avant de commencer le cycle de littérature comparée à l'université de Columbia pour lequel elle a obtenu une bourse. </i></p><p><i>S.H. est aidée dans ses souvenirs par d'anciens carnets retrouvés dans une caisse, au milieu d'objets divers que sa mère avait mis de côté pour elle lors d'un déménagement. Grâce à ses journaux de l'année 1978-1979, elle confronte les souvenirs de la femme mûre qu'elle est devenue avec ce qu'elle écrivait à l'époque. On découvre ainsi les quelques mois qui ont changé la vie de la jeune fille, les premières expériences d'indépendance loin de la maison familiale, les tentatives d'écriture, la difficile quête du héros et d'une intrigue qui se tienne. </i></p><p><i>Le besoin d'aventure qu'exprime l'héroïne va être comblé sans devoir courir au bout du monde ou sur les mers : des cris, des plaintes, des bruits étranges proviennent de l'appartement voisin. Petit à petit, en écoutant les manifestations sonores de sa voisine, la jeune fille comprend qu'un drame s'est produit, qu'elle élucidera au fil des mois, après avoir fait connaissance de la femme, Lucy Brite, lorsque celle-ci la tirera d'une situation qui aurait pu mal tourner. Lucy va d'ailleurs lui faire rencontrer un groupe de personnages étranges et ésotériques, ce qui amène un peu de magie dans le roman. </i></p><p><i>Par ailleurs, grâce aux carnets, on découvre les écrits de la jeune S.H., le contenu de son premier roman, et les difficultés qu'elle rencontre dans son écriture, l'aide qu'elle trouve dans l'analyse des intrigues d'un autre S.H., le fameux Sherlock Holmes assisté de son cher Dr Watson.</i><br /></p><p>C'est un roman et pourtant, on pourrait y voir une autobiographie de l'auteur. La narratrice a pour initiales S.H., elle vient du Minnesota, sa famille a des origines norvégiennes, elle a étudié la philosophie et la littérature, elle s'intéresse à l'art, tout dans son parcours rappelle Siri Hustvedt. Mais le mari de S.H. se prénomme Walter et il est physicien, sa fille s'appelle Freya, alors que Siri Hustvedt est mariée avec Paul Auster, un écrivain bien connu et que leur fille s'appelle Sophie. Donc tout n'est pas vrai dans ce livre et quel besoin de dépenser de l'énergie à déterminer ce qui est inventé et ce qui a vraiment existé ? </p><p>On retrouve dans ce roman de nombreux thèmes familiers à Siri Hustvedt, en particulier l'art et la vieillesse. <br /></p><p>Côté art, elle évoque la Baronne <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Elsa_von_Freytag-Loringhoven" target="_blank">Elsa von Freytag-Loringhoven</a>, une artiste allemande, égérie du mouvement Dada, impliquée dans la controverse concernant l’œuvre attribuée à Marcel Duchamp, l'Urinoir, qu'il aurait empruntée à la Baronne. Siri Hustvedt trouve dans les écrits de la Baronne, dans ses poèmes, une force de résistance à la bien-pensance, à la banalité.</p><p> La confrontation de la narratrice, femme de soixante ans, avec la jeune fille qu'elle a été et avec sa propre mère qu'elle visite régulièrement dans la résidence où elle est hébergée, lui donne l'occasion de réfléchir au passage du temps sur sa vie de femme. On perçoit qu'elle se sent déjà dans la pente descendante, prise dans une vieillesse inéluctable, à l'heure d'un bilan partiel de son existence. Mais le propos n'est pas triste, ni même résigné, une forme d'énergie est encore là et c'est rassurant.</p><p>Comme souvent, avec Siri Hustvedt, c'est un <b>contenu foisonnant</b> qu'elle nous propose dans ce roman. Parfois, il faut un peu s'accrocher pour la suivre mais je trouve que ça vaut la peine de faire un petit effort, il ne faut pas hésiter à relire les passages un peu compliqués, et puis se dire que si on n'a pas tout compris cette fois, et bien, ce sera peut-être lors d'une prochaine relecture !</p>Nanouhttp://www.blogger.com/profile/14550595718249570355noreply@blogger.com1