Ces instants-là – Herbjørg Wassmo
Éditions Gaïa (2014)
Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier
Ces instants-là, ce sont tous les épisodes d’une vie de femme, les évènements marquants et les moments plus insignifiants, ceux qui tissent au fur et à mesure une existence où il faut se battre pour exister, pour surmonter la maladie et ses crises, pour exprimer son talent, pour résister à ceux qui veulent éteindre la flamme qu’elle porte en elle, qui veulent imposer leur mode de pensée, leur médiocrité ou leur résignation.
Ce sont aussi les instants qui ne sont jamais racontés, dont le lecteur prend conscience à la faveur de quelques phrases, ceux qui expliquent la haine que l’héroïne porte à son père et la réserve qu’elle conserve face à sa mère.
C’est un roman fort, imprégné de féminisme, mais pas seulement. C’est aussi un livre sur la difficulté de devenir un auteur, de faire entendre sa voix, de comprendre soi-même que l’on a des choses à dire et qu’elles ont de la valeur. Une œuvre âpre et puissante, en harmonie avec la nature sauvage de la Norvège que l’on découvre au travers de ces pages.
Lu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire 2014 organisés par PriceMinister. Merci à Olivier pour l’organisation.
Deux extraits du livre à découvrir sur le site des éditions Gaïa.
dimanche 28 décembre 2014
vendredi 12 décembre 2014
La chute des princes
La chute des princes – Robert Goolrick
Traduit de l’anglais par Marie de Prémonville
Editions Anne Carrière (2014)
Grandeur et décadence d’un trader new-yorkais dans les années 80. Il a vécu comme un prince, cumulant tous les excès : alcool, drogue, sexe. Il a gagné des millions de dollars, en a dépensé autant. Il a échappé aux ravages du sida mais a vu ses amis tomber comme des mouches. Et puis un jour, tout s’est effondré pour lui aussi : il a perdu son travail, sa femme a demandé le divorce. Toutes les portes se sont refermées devant lui, il a touché le fond pendant deux ans, survivant en partie grâce à la lecture d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. C’est aussi grâce à sa connaissance de l’œuvre qu’il a trouvé un emploi dans une librairie. Depuis, sa vie a bien changé, monotone et sans éclat. Il se souvient des folies de sa jeunesse, il raconte les moments marquants de son existence, sans complaisance et ne cherche pas à se justifier, s’étonnant même d’avoir survécu.
Un livre fort et percutant d’un auteur que je découvre. J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture alors que le sujet, à priori, aurait dû me rebuter. Mais l’auteur garde une certaine retenue dans la description des épisodes de fêtes et de beuveries, le côté trash des situations étant atténué par les regrets du narrateur, qui jamais ne se glorifie de ses succès passés ni de ses excès. L’évocation de quelques figures secondaires apporte aussi de vrais moments de tendresse et d’amitié. A découvrir sans hésitation !
Un extrait page 63 :
Je remercie Babelio qui m’a donnée l’occasion de découvrir ce roman, ainsi que les éditions Anne Carrière.
La vidéo ci-dessous m'a permis de faire connaissance avec Robert Goolrick,
et celle-ci éclaire la relation entre l'auteur et son éditeur :
Traduit de l’anglais par Marie de Prémonville
Editions Anne Carrière (2014)
Grandeur et décadence d’un trader new-yorkais dans les années 80. Il a vécu comme un prince, cumulant tous les excès : alcool, drogue, sexe. Il a gagné des millions de dollars, en a dépensé autant. Il a échappé aux ravages du sida mais a vu ses amis tomber comme des mouches. Et puis un jour, tout s’est effondré pour lui aussi : il a perdu son travail, sa femme a demandé le divorce. Toutes les portes se sont refermées devant lui, il a touché le fond pendant deux ans, survivant en partie grâce à la lecture d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. C’est aussi grâce à sa connaissance de l’œuvre qu’il a trouvé un emploi dans une librairie. Depuis, sa vie a bien changé, monotone et sans éclat. Il se souvient des folies de sa jeunesse, il raconte les moments marquants de son existence, sans complaisance et ne cherche pas à se justifier, s’étonnant même d’avoir survécu.
Un livre fort et percutant d’un auteur que je découvre. J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture alors que le sujet, à priori, aurait dû me rebuter. Mais l’auteur garde une certaine retenue dans la description des épisodes de fêtes et de beuveries, le côté trash des situations étant atténué par les regrets du narrateur, qui jamais ne se glorifie de ses succès passés ni de ses excès. L’évocation de quelques figures secondaires apporte aussi de vrais moments de tendresse et d’amitié. A découvrir sans hésitation !
Un extrait page 63 :
En ville, j’ai dégoté une gigantesque tente marocaine qui m’a coûté vingt-cinq mille dollars, que j’ai fait monter sur la pelouse et remplir de banquettes et de coussins en soie, et aussi de tables basses marocaines. J’ai fait suspendre des lustres, ça ressemblait à un sérail dédié au sexe. Il faisait une chaleur d’enfer, là-dedans, on se serait cru sous la chaleur d’un cirque déglingué par un après-midi de juillet à Reno, Nevada. Mais la toile était magnifiquement brodée et rehaussée de milliers de miroirs minuscules – c’était d’une beauté à couper le souffle.Curieusement, il y a beaucoup de similitudes entre La chute des princes et une lecture précédente, Trente ans et des poussières de Jay McInerney. Il s’agit de la même époque, dans une ambiance similaire et les héros vivent des expériences proches. Mais dans Trente ans…, le lecteur accompagne le jeune couple dans les crises qu’il doit surmonter et ne sait rien du futur. Ici, le temps a passé et c’est un narrateur assagi et solitaire qui raconte sa jeunesse enfuie.
Depuis le premier étage de la maison, on surplombait le toit de la tente, si c’est bien ce qu’on dit pour une tente, et c’était comme regarder les étoiles d’en haut, avec tous ces miroirs qui scintillaient, et la lueur douce des bougies tamisée par la toile.
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Je remercie Babelio qui m’a donnée l’occasion de découvrir ce roman, ainsi que les éditions Anne Carrière.
La vidéo ci-dessous m'a permis de faire connaissance avec Robert Goolrick,
et celle-ci éclaire la relation entre l'auteur et son éditeur :
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