mardi 22 septembre 2009

Un été à Key West

Un été à Key West - Alison Lurie
Éditions Rivages (1998)
Traduit de l'anglais par Céline Schwaller-Balaÿ


Jenny Walker est mariée depuis de longues années à Wilkie, écrivain et naturaliste de renommée internationale. Elle tient le rôle d'épouse aimante, d'assistante personnelle, de documentaliste et de première lectrice, au côté de cet homme plus âgé qu'elle. Mais depuis quelques mois, Wilkie a changé à son égard, il est devenu distant, désagréable parfois.
Elle décide de louer une villa en Floride, à Key West, afin d'y passer la mauvaise saison, espérant que le dépaysement mettra fin à cette dépression, comme le suggèrent ses deux grands enfants.
Ce qu'elle ignore, c'est que Wilkie se croit atteint d'un cancer et se prépare à mettre fin à ses jours, afin d'épargner à sa femme une horrible agonie.

C'est donc ce séjour dans un lieu qui pourrait être idyllique qui nous est raconté dans ce livre, vu tour à tour selon le point de vue de Jenny et de Wilkie. Jenny, dégagée petit à petit de ses tâches d'assistante, puisque son mari ne fait plus rien, s'accorde plus de temps libre et lie connaissance avec les habitants de Key West, bien différents de ses relations habituelles. Wilkie s'enfonce dans sa quête morbide et échafaude des plans de suicide, qui tombent souvent à l'eau (c'est le cas de le dire, dans cet endroit !).

Il est question des relations conjugales qui évoluent avec les années, de la vieillesse et du temps qui passe, sans doute pas à la même vitesse pour un homme et sa femme de vingt-cinq ans sa cadette. Jenny se découvre une autre femme et accepte des expériences nouvelles, alors que Wilkie est crispé sur ses certitudes et son manque de confiance envers les autres.

Mon premier contact avec ce livre date de sa sortie en 1998. Même si je me souvenais vaguement de la trame, j'en avais oublié les détails. Je l'ai donc relu avec plaisir cette année, dans le cadre de mon challenge Relecture 2009, profitant des vacances pour m'y replonger.

Alison Lurie est un de mes auteurs préférés : elle raconte des histoires modernes, explore souvent les relations amoureuses, sans complaisance pour ses personnages, dont elle montre les failles, avec ironie parfois, mais sans méchanceté. Elle met souvent en scène des intellectuels, des universitaires, dans des situations qui me rappellent les romans de David Lodge.

Bien que ce livre soit dans ma bibliothèque, je ne le compte pas dans mon Objectif Pal, puisque c'est une relecture !

mercredi 16 septembre 2009

Les cerfs-volants de Kaboul

Les cerfs-volants de Kaboul - Khaled Hosseini
Paru chez Belfond en 2004.
Traduit de l'américain par Valérie Bourgeois.


Dans les années 70, Amir vit avec son père, Baba, dans un quartier riche au nord de Kaboul. Dans leur grande propriété, habitent également Ali, le serviteur de Baba, et son fils Hassan. Élevés ensemble par la même nourrice, les deux garçons sont depuis toujours compagnons de jeu. Amir souffre de la dureté de son père à son égard, et son attitude vis-à-vis d'Hassan est marquée par la jalousie. En effet, Baba témoigne d' une grande affection pour Hassan et Amir se rend compte qu'il déçoit souvent son père, à cause de sa faiblesse et de sa lâcheté.
La compétition annuelle de cerfs-volants qui se déroule à Kaboul chaque année est l'occasion pour Amir de gagner l'admiration de son père et Hassan y contribue de tout son coeur. Mais lorsque Hassan se fait agresser de la pire façon par des voyous , Amir assiste à l'outrage sans réagir, bloqué par la peur et la couardise. Son sentiment de culpabilité et ses remords compromettent définitivement sa relation avec Hassan, qu'il trahit et abandonne. Des années plus tard, alors qu'Amir vit aux Étas-Unis, chassé de l'Afghanistan par l'invasion soviétique, un appel téléphonique va lui donner l'occasion de retourner dans son pays et de se racheter, au prix d'une confrontation redoutable avec les talibans.

J'avais lu de nombreux billets très élogieux sur ce livre, aussi j'ai été désappointée au début de ma lecture : Le personnage d'Amir, englué dans ses faiblesses et ses mensonges, n'est pas sympathique et sa perpétuelle contrition est assez agaçante. Je trouve que l'auteur accorde trop de place dans le récit aux remords exprimés par l'enfant, ce qui a nui, en ce qui me concerne dans un premier temps, à la force du récit.
Ensuite, lorsque la situation se gâte en Afghanistan, contraignant Amir et son père à l'exil, j'ai davantage apprécié cette histoire de trahison et de rédemption.

Par ailleurs, c'est un livre très intéressant par son aspect documentaire et historique sur l'Afghanistan : Quel contraste entre la vie que décrit Amir, avant l'invasion soviétique, et ce que nous connaissons de ce pays ! Quelle surprise de découvrir cette fameuse fête des cerfs-volants et l'engouement qu'elle suscite dans la population ! A travers les nombreuses descriptions, l'amour de l'auteur pour son pays éclate magnifiquement dans ce livre et je trouve que cela justifie pleinement sa lecture.

Blog-O-Book recense de nombreux avis, ici et d'autres sont à lire chez Tamara, Hanta, Nathalie et Bardalyves.

Cette lecture me permet d'avancer dans mon challenge Blog-o-trésors et de réduire ma PAL.


J'en suis donc à -2, en résultat cumulé, pour le challenge Objectif Pal.

lundi 7 septembre 2009

Un animal doué de raison

Un animal doué de raison - Robert Merle
Éditions Gallimard (1967)

Le professeur Henry Sevilla dirige un centre de recherche et travaille sur la communication avec les dauphins. Son objectif est d'arriver à décrypter le langage naturel de ces animaux et de profiter de leur exceptionnelle intelligence pour leur apprendre le langage humain.
Ce projet ambitieux est financé par le gouvernement américain, et l'armée est partie prenante dans l'affaire. Sevilla se doute que les objectifs réels du projet vont au delà ce qui lui est présenté, mais il n'est pas au bout de ses surprises. Et le lecteur non plus !


J'ai eu un peu de mal à aborder ce livre de Robert Merle, roman d'anticipation paru en 1967, mais qui évoque un futur proche (1972). Difficulté liée au style, sans doute : les dialogues sont inclus dans le texte narratif et on ne sait pas toujours immédiatement qui s'exprime. Et puis ce livre mêle plusieurs genres : roman d'espionnage, histoire sentimentale, document d'archive, rapport scientifique. Son ancrage dans la période de guerre froide et du conflit au Vietnam peut sembler un peu daté, mais rejoint une actualité bien plus proche lors de l'attaque terroriste d'un bateau de l'armée américaine au large de la Chine. Se profile alors la menace d'une troisième guerre mondiale et surtout une prémonition des évènements du 11 septembre 2001 !

Le sujet du livre est plein de charme : apprivoiser des dauphins, communiquer avec eux, comprendre leur langage et leur apprendre des rudiments d'anglais, cette utopie fera rêver tous les anciens adeptes de la série Flipper le dauphin ! Le contraste entre ces expériences idylliques et l'enjeu politico-guerrier du projet de recherche est fort et illustre bien que la science peut conduire au pire comme au meilleur usage dans notre monde, même s'il ne s'agit ici que de l'imagination de l'auteur !

J'ai pris grand plaisir à cette lecture et j'ai apprécié de retrouver Robert Merle dans un genre autre que ses romans historiques dont je suis fan !

L'avis d'Allie et une chronique de salle 101.


Ce livre fait partie de mon challenge Blog-o-trésors.









Il me permet également de m'associer à l'initiative d'Antigone, Objectif Pal :

En ce qui me concerne : -1, pour l'instant !

Je sais, c'est peu, mais je vais continuer dans cette voie !

vendredi 4 septembre 2009

Pal Attack !

Pour reprendre en douceur après ces vacances reposantes, mais néanmoins actives, ce nouveau challenge lancé par Antigone correspond tout à fait à mes préoccupations, vis à vis de ma PAL.

J'y souscrit donc avec plaisir, d'autant que mes lectures de vacances m'ont déjà permis de démarrer sur cette voie !

En revanche, je suis bien incapable de compter le nombre de livres dans ma PAL, qui est virtuelle, puisque j'ai tendance à les éparpiller dans tout l'appartement !