Éditions de l’Olivier (2008)
Irina est morte, et son corps a été retrouvé dans une voiture inconnue, tombée d’un pont. Que faisait-elle dans cette voiture, alors que Lancelot, son mari, venait de la déposer à l’aéroport. Connaissait-il vraiment sa femme, que savait-il de son histoire et de ses activités ? Alors qu’il est encore sonné par l’annonce du décès d’Irina, Lancelot se remémore leur rencontre, le coup de foudre qui l’a presque assommé sous la forme d’un escarpin reçu sur la tête, lui faisant quitter sa femme Elisabeth sur le champ. Plus tard, ils ont délaissé la ville pour aller s’installer dans le Grand Nord, au milieu de nulle part, en pleine nature, et Lancelot s’est laissé aller à son amour pour Irina, sans comprendre ce qu’elle lui trouvait, et sans poser de question.
C’est avec ce livre que je découvre Véronique Ovaldé. A l’issue de cette lecture, je suis moi-même, comme Lancelot, un peu dans le flou. C’est une histoire bizarre, sans doute à cause de la narration, qui se balade au gré des pensées de Lancelot. Pour l’aider à tenir, son médecin lui a prescrit des médicaments, qui le plongent dans un univers cotonneux, dont il ne sait jamais s’il s’agit de la réalité ou d’hallucinations. Comme il découvre des choses qu’il a toujours ignorées sur sa femme, grâce à des gens qui se font passer pour ce qu’ils ne sont pas, les énigmes s’accumulent dans un premier temps. Comme souvent, les faits s’expliquent simplement et finissent par donner raison à Irina et à ses combats, que Lancelot réussira à élucider.
Le début du roman :
La femme de Lancelot est morte cette nuit.
Le jour de leur rencontre, quand il lui avait annoncé, Je m’appelle Lancelot, il avait pris un air tout à fait désolé, un air contrit qui l’avait conquise. Elle avait répondu, Et bien, qu’à cela ne tienne, je t’appellerai Paul. Elle avait éclaté de rire quand il avait ajouté que son patronyme était Rubinstein, Lancelot Rubinstein. Il s’était senti à la fois vexé et charmé par le rire de sa femme – qui n’était pas encore sa femme. Elle avait un rire qui rebondissait, un rire qui faisait de petits sauts sur les surfaces lisses et resplendissantes alentour. Lancelot Rubinstein s’était dit qu’il allait avoir du mal dorénavant à s’en passer. C’avait à voir avec quelque chose de chaud et de laineux. C’était ce qu’il s’était dit ce soir-là, le soir du jour de sa rencontre avec sa femme. Lancelot était un homme qui pouvait penser qu’un rire était chaud et laineux.
Lancelot a donc perdu cette nuit sa femme qui l’appelait Paul.
Pour entendre l'auteur parler de son livre, regardez cette vidéo de l'émission Un livre, un jour d'Olivier Barrot, que j'ai trouvée sur le site de l'INA.
L'avis de Clarabel et celui de Chaplum.
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