jeudi 22 mars 2012

Juke-Box

Juke-Box - Jean-Philippe Blondel
Éditions Robert Laffont (2004)


Dans Juke Box, chaque chapitre a pour titre une chanson, depuis 1970 jusqu'à 2004. Des chapitres qui s'enchainent et une vie qui se déroule, de l'enfance à l'âge adulte. Yoann égrène les souvenirs d'enfance, aux côtés de son frère et de ses parents. Il raconte les souvenirs de vacances, les dimanches chez la grand-mère, les disputes des parents et les chamailleries avec son frère. Certains épisodes sont cocasses comme le cours d'anglais, d'autres émouvants ou tragiques, lorsque le narrateur se retrouve seul dans la vie, à la suite d'un accident de voiture. Trop vite plongé dans l'âge adulte, il cohabite quelques temps avec Marie et Vincent, dans un ménage à trois qui fait jaser dans la ville de son enfance.  Insatisfait,  Yoann fuit en Amérique du Sud, entamant une existence de routard qui va durer quelques années. Puis c'est le retour en France et petit à petit, une existence qui se normalise, sans toutefois amener l'apaisement , qui ne viendra que longtemps après.

C'est une histoire pleine de nostalgie, autant par l'évocation des années qui passent que par les titres des chansons qui ponctuent les chapitres. C'est le deuxième livre de Jean-Philippe Blondel que je lis, après Le Baby-sitter et j'aime son style, plein de sensibilité et sans artifices. L'émotion effleure dans ces lignes mais est retenue, le narrateur raconte sans détour, s'exprime en toute franchise et ne cherche pas à masquer ses faiblesses et son désarroi.   
C'est le roman d'une vie, de la vie dans ce qu'elle peut avoir de tragique ou de bien-être, dans les bons et les mauvais jours, au fil des années qui s'écoulent, si vite et si lentement.

Extrait (page 199) :
Un trente-trois tours qui sent le voyage en Angleterre – la couverture noire et un danseur en blanc avec une chemise grande ouverte qui danse sur une piste multicolore, je n'ai pas eu le droit d'aller voir le film, parce que je suis trop petit, mais il m'offre le disque et me dit "le disque, c'est mieux, tu le gardes toute ta vie et tu l'écoutes autant de fois que tu veux". Je reconnais d'emblée les premières notes, les voix stridentes qui chantent qu'il faut rester en vie.
Les avis de LilibaPapillon, In Cold Blog et d'autres chez Babelio.
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1 commentaire:

  1. Ce roman a été ma première incursion dans l'univers de Blondel.
    De la même génération que l'auteur, chacune des chansons citées m'a renvoyé à mes propres souvenirs, m'incitant à faire un voyage parallèle à celui du narrateur.
    Un agréable souvenir de lecture et un roman que je conseille souvent autour de moi.

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