jeudi 12 mai 2016

Les vies multiples d'Amory Clay

Les vies multiples d’Amory Clay – William Boyd

Éditions du Seuil (octobre 2015)
Traduit par Isabelle Perrin



Pour ce nouveau roman, William Boyd s’est glissé dans la peau d’Amory Clay, une femme photographe qui a traversé le XXème siècle, en témoignant avec ses photos de ce qu’elle a vécu, de la haute société anglaise aux bordels berlinois des années 30, de l’univers de la mode américaine aux combats de la deuxième guerre mondiale, de la vie parisienne à la solitude de la campagne écossaise en passant par le conflit vietnamien. Une femme libre, aventureuse, courageuse, amoureuse lucide, marquée dans son enfance par la tentative de suicide de son père qui manque de la tuer par la même occasion.


 J’ai dévoré ce roman en forme d’autobiographie, où la photographe se raconte, intercalant au récit de sa vie des extraits de son journal écrit depuis une petite île écossaise. Elle appuie ses souvenirs sur ses propres photos, ce qui apporte une authenticité au propos à laquelle il ne faut néanmoins pas se fier. William Boyd est un grand romancier, je n’ai pour l’instant jamais été déçue en le lisant.

Mention spéciale à la pirouette finale où l’héroïne exprime son amour de la vie (extrait page 517.)
À présent que j’ai pris ma décision, je sais que je ne vais pas dormir. Je regarde mon verre de whisky à la lueur du feu de tourbe, les petites flammes qui dansent et ondulent à travers le liquide ambré. Oui, je vais aller faire un tour à la plage avec Flam, là tout de suite, au beau milieu de cette nuit sans lune, et je vais écouter les vagues, marcher sur le sable, scruter l’océan ténébreux, tous mes sens amoindris sauf l’ouïe. Je vais me promener sur ma plage, où les lumières jaunes de ma maison brûleront derrière moi dans l’obscurité marine bleu-noir qui m’enveloppera, et contempler cet avenir incertain que je viens juste de m’octroyer. Moi, Amory Clay, espèce de grand singe sur une petite planète tournant autour d’une étoile insignifiante dans un système solaire qui appartient à un univers à l’expansion inimaginable, je vais me tenir debout là, en toute humilité, et m’apaiser grâce à l’appel au silence réconfortant, éternel, immuable de l’océan : chut… chut… chut…
Quelques avis sur ce livre chez Babelio.




Sixième lecture pour le challenge 1% Rentrée littéraire 2015, on dirait que c'est gagné !


En route pour les 2%, maintenant !


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