En cherchant Parvulesco – Christophe Bourseiller
La Table Ronde (2021)
Jean Parvulesco est un écrivain d’origine roumaine, auteur de plus de cinquante livres connus seulement d’un cercle d’initiés. Familier des cinéastes de la Nouvelle Vague, ami d’Éric Rohmer, Parvulesco est au générique d’À bout de souffle en tant que personnage dont le rôle est interprété par Jean-Pierre Melville.
Christophe Bourseiller a eu l’occasion de rencontrer Parvulesco dans le cadre de l’émission Ce soir ou jamais et le comportement de l’écrivain ce soir-là l’a tellement bluffé qu’il a décidé d’en savoir plus sur l’individu. Il s’est alors lancé dans une recherche approfondie, a lu tous ses livres, regardé ou écouté les émissions qui lui ont été consacrées, un vrai travail documentaire.
Dans sa quête de Parvulesco, Christophe Bourseiller évoque ses relations avec Jean-Luc Godard qu’il a beaucoup fréquenté dans l’enfance, le cinéaste était un proche de ses parents. Christophe Bourseiller a d’ailleurs joué dans trois films de Godard. Il raconte aussi comment, brutalement, leur relation s’est rompue. Plus tard, adolescent mutique et boudeur, il a trouvé sa place dans les comédies d’Yves Robert, Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, dans le rôle du fameux Lucien.
En cherchant Parvulesco, Christophe Bourseiller s’est trouvé lui-même.
Ce livre est un petit bijou. Je ne doutais pas du talent de Christophe Bourseiller, de son humour et de son érudition. Mais j’ai trouvé un réel plaisir à l’évocation de son enfance, de son adolescence et à la narration de ses relations avec le cinéma, ses désillusions. J’ai aussi découvert avec curiosité ce Parvulesco, ce « psychogéographe de l’occulte », ce « marcheur qui randonne sur les chemins de l’invisible », « un émissaire du monde noir », comme le qualifie l’auteur.
Il ne me restait plus qu’à le lire, le loser magnifique, le perdant, l’outsider… Mais l’exercice s’est révélé périlleux… Tant de livres empilés. Tant de pages indigestes, avec, çà et là, un diamant, une émeraude, une perle…
Si l’homme se révélait drôle et sautillant, l’auteur s’est souvent perdu dans un labyrinthe de phrases ampoulées. Que retenir de ces livres épais, imprimés en petits caractères, de ces monologues alourdis par les adjectifs et les adverbes, de ces toiles d’araignée complotistes aux ramifications infinies ? Une vérité peut-être…
Dans Le Visage des abîmes, il dit de l’un de ses personnages : « Il était conduit par ses propres gouffres », ce qui le résume assez bien.
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