mercredi 13 novembre 2019

Dans l'ombre du paradis

Dans l’ombre du paradis – Viveca Sten

Albin Michel (2019)
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne


L’île de Sandhamn est en émoi : Une immense maison est en construction au sud de l’île, au mépris des règles de l’urbanisme local. Son propriétaire est un riche suédois vivant à Londres, Carsten Jonsson, qui ne craint pas, en effet, de bousculer le droit, certain d’obtenir ce qu’il veut en y mettant le prix. Il s’est déjà mis à dos son plus proche voisin en faisant déborder son ponton sur la propriété de celui-ci. Mais Carsten ne doute pas qu’il arrivera à mettre les habitants de l’île dans sa poche, sa première manœuvre étant de les inviter tous à une pendaison de crémaillère fastueuse. La soirée est un succès mais au petit matin, un incendie détruit complètement un bâtiment annexe de la propriété, où un cadavre calciné est retrouvé. Qui est-ce ? Qui est l’auteur de l’incendie ? Un riverain mécontent ? Ou bien faut-il chercher du côté des relations d’affaires de Carsten, qui a investi de grosses sommes dans une entreprise russe et qui voit ses projets de cotation en bourse remis en question.

Voilà donc une enquête compliquée pour Thomas Andreasson et ses collègues de la police de Nakka, qui oblige Thomas à interrompre ses vacances, une fois de plus. L’identification du cadavre est le plus gros point d’interrogation. La personnalité complexe de Carsten, ses affaires louches en Russie, sa volonté de s’implanter dans l’île sans respecter les usages locaux, sont autant de pistes dans la résolution de l’enquête.

Par rapport aux épisodes précédents de la série de Viveca Sten, la construction du roman est très différente. Si on excepte le faux départ du premier chapitre, il faut dépasser la page 150 pour que se produise l’incendie et que soit découvert le corps calciné. Avant cela, la présentation de Carsten et de sa famille se met doucement en place. L’explication de la situation professionnelle de Carsten m’a semblé très laborieuse, le détail de ses montages financiers et de ses projets m’a presque noyée ! Heureusement, les développements de l’enquête accélèrent enfin le rythme et on retrouverait l’allant habituel des précédents romans, si les interrogations existentielles de Thomas sur la poursuite de sa carrière ne venaient assombrir l’ambiance. J'ai apprécié de retrouver Nora Linde, toujours là pour apporter un peu de légèreté et fournir quand il le faut des renseignements bien utiles au dénouement.

En résumé, un roman différent des précédents, moins agréable à lire au début à cause du temps pris à l’installation de l’intrigue. Ensuite, comme je l’ai dit, une fois que l’enquête commence, on retrouve le ton habituel de la série. Je suis impatiente de lire le prochain épisode qui n’est encore traduit ni en français, ni en anglais (parution prévue en mai 2020), mais dont j’ai pu lire des commentaires sur la version allemande dans Goodreads. Malheureusement, je ne me sens pas prête à lire un roman entier en allemand !

Une remarque en passant à l’intention de l’éditeur : Je m’interroge sur la quatrième de couverture où Carsten est nommé Larsson au lieu de Jonsson et où « Nora Linde n’a d’autre choix que de solliciter son meilleur ami et collaborateur, Thomas Andreasson… ». Est-ce une habitude de faire rédiger la quatrième de couverture par quelqu’un qui n’a manifestement pas lu le livre !

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