mardi 4 novembre 2014

Trente ans et des poussières

Trente ans et des poussières Jay McInerney
Editions de l’Olivier (1993)
Traduit de l’anglais par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso

 
Dans les années 80, à Manhattan, Russel et Corinne forme un couple modèle, envié par tous leurs amis. Lui est éditeur chez Corbin, Dern & Cie, elle est courtière en bourse et est bénévole dans une association d’aide aux démunis. Ils ont trente ans, ils s’aiment et ont l’avenir devant eux, ils s’amusent dans toutes les fêtes où il faut être vu, écument les vernissages et les cocktails. Pourtant, chacun commence à ressentir une insatisfaction, un manque dans sa vie. Russel s’ennuie dans son activité professionnelle, il est tenté par des propositions cinématographiques sur la côte Ouest. Ou alors, pourquoi ne pas profiter de sa rencontre avec un riche homme d’affaires et lancer une OPA sur Corbin, Dern et Cie. Et puis, la routine matrimoniale commence à lui peser, il est attiré par d’autres femmes que la sienne. Quant à Corinne, elle se sent de plus en plus mal à l’aise dans le milieu boursier et voudrait faire une pause, avoir un bébé, arrêter de boire, moins sortir, souffler, quoi. Et puis, il y a leur ami Jeff, un écrivain qui n’a plus écrit depuis plusieurs années, qui a replongé dans la drogue. Cette rechute et la part active qu’ils doivent prendre pour faire entrer Jeff en cure de désintoxication sont un choc pour eux, le passage dans l’âge adulte en quelque sorte.

En commençant ce livre, j’ai souvent pensé aux romans de Paula Fox. Comme chez elle, les personnages ne sont pas forcément très sympathiques. Tout l’art de l’auteur est de donner, malgré cela, envie de les accompagner, de s’intéresser aux évènements qu’ils vivent, tant ils sont ancrés dans une époque décrite de façon très réaliste, très concrète. Ici, c’est la crise boursière de 1987 à New York qui va venir contrer les projets de Russel et de Corinne, bouleverser leur existence confortable et les forcer à se remettre en question. C’est une description très vivante du New York de la fin des années 80, dans le milieu des yuppies, de leurs excès, du toujours plus et du difficile retour aux réalités, quand la crise vous oblige à réduire la voilure.

C’est ma deuxième lecture de Jay McInerney, après Bright Lights, Big City, et j’ai vraiment envie de découvrir davantage cet auteur. Ça tombe bien, il existe une espèce de suite à Trente ans et des poussières, La belle vie, où l'on retrouve Russel et Corinne après les attentats de septembre 2001.


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2 commentaires:

  1. J'ai lu seulement La belle vie, j'ai aimé, sans plus... mais ce n'est pas le genre d'auteur américain que j'affectionne, sans doute le milieu des yuppies qui ne m'intéresse pas trop...

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  2. Je n'aime pas particulièrement les yuppies non plus, mais rien de ce qui est humain ne m'est étranger, et Mac Inerney a une belle sensibilité d'écrivain.
    Ce livre m'a bien plu, j'avais moi-même "Trente ans et des poussières" quand je l'ai lu...
    J'attends avec sérénité la suite, correspondant au changement de situation qui a eu lieu entre temps : "Cinquante ans et des gravats"
    ;-)

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