Jours sans faim – Lou Delvig
Éditions Grasset
(2001)
Laure a 19 ans.
Elle s’est laissé convaincre par le Dr Brunel de rentrer à l’hôpital, à bout de
forces, température corporelle trente-cinq degrés, poids trente-huit kilos pour
une taille d’un mètre soixante-quinze. Vaincue par le froid qui l’engloutit, dans
un premier temps elle envisage de récupérer juste le minimum de kilos pour
rassurer le docteur et de sortir au plus vite. Et puis, grâce au médecin, à
l’équipe soignante et aux autres patients, Laure reprend goût à la vie et
comprend pourquoi elle en est arrivée là.
Premier livre de
Delphine de Vigan, publié sous un pseudonyme, Jours sans faim est un témoignage
sur l’anorexie, telle que l’a vécue l’auteur et sur la façon dont elle en est
sortie. Évidemment très personnelle, cette histoire donne un éclairage de
l’intérieur sur la maladie, permet de percevoir comment l’anorexique la vit,
comment elle aborde son séjour à l’hôpital. Elle décrit au fil des jours ses
relations avec les autres malades, avec les soignants et avec le médecin qui la
suit. Tantôt lucide et tantôt pas, elle raconte avec franchise ce qu’elle vit
et ne s’apitoie pas sur son sort.
J’ai lu ce livre juste après Rien ne s’oppose à la nuit, où l’auteur évoquait surtout sa mère et les difficultés de celle-ci.
Ici, c’est d’elle-même dont il s’agit, elle évoque d’autres évènements qui l’ont
touchée directement et qui sont à la source de son mal-être. Ce qui est très
intéressant, c’est sa prise de conscience progressive de son état, son
acceptation et sa volonté de s’en sortir.
Un livre fort sur un sujet qui
fait peur, surtout lorsqu’on est parent d'adolescent(e)s, mais qui, parce qu’il est
écrit par l’anorexique et non par un parent, propose une vision différente de
ce que j’ai pu lire jusqu’à présent.
Jours sans faim
est sorti en poche chez J’ai lu sous le nom de Delphine de Vigan.
Extrait (page 23) :
Debout, elle perd l’équilibre. Assise, elle a mal aux fesses. Allongée aussi. Les os lui transpercent la peau, sa peau comme du papier mâché, sèche et grise sur la carcasse. C’est vrai, comment peut-on en arriver là ? Couverte comme un oignon, elle attend.
A lire : le premier chapitre sur le site des éditions Grasset.
D'autres avis sur Babelio.
je l'ai dans ma pile et j'aimerais le faire entrer en résonance avec le livre de Geneviève Brisac "Petite".
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