Série noire Gallimard (2005)
Traduit de l'anglais par Catherine Cheval et Marie Ploux
A la fin de
Délirium Tremens, Jack Taylor quittait Galway pour aller se réfugier à Londres,
se faire un peu oublier et bien décidé à ne plus toucher à l’alcool. Après plusieurs
mois d’exil, il revient dans sa ville natale, buveur conscient comme il l’avoue
et dépendant à la cocaïne. Il retrouve ses vieux amis, Jeff, tenancier du
Nestor’s et Cathy, qui attend un bébé. Première soirée à Galway, première
fiesta et première gueule de bois le lendemain, les habitudes sont vite
reprises. Jack fait la connaissance de Sweeper, un tinker (c’est ainsi que sont
appelés les gitans en Irlande), qui lui confie une mission : découvrir qui
tue les tinkers, quatre hommes en six mois. La police locale, toujours dirigée
par le surintendant Clancy, ne fait rien, prétextant qu’il s’agit de règlements
de compte internes. Jack accepte et vient emménager dans une maison que lui prête
Sweeper. Très vite, Jack a son idée sur le tueur, un travailleur social assez
atypique et désagréable, mais pas de preuves. Il va falloir en trouver.
Comme dans
Délirium Tremens, on ne peut pas dire que Jack dépense beaucoup d’énergie à
résoudre les énigmes dont il est censé s’occuper. Et quand il se met de tête de
partir en quête de renseignements, dans les bars de préférence, il se retrouve
rapidement dans un état comateux qui ne favorise pas la réflexion.
Heureusement, Jack a de bons copains qui lui viennent en aide et démêlent pour
lui les fils de l’écheveau, pas toujours les bons d’ailleurs. Et puis, sous son
blouson de cuir défraichi, Jack a le cœur tendre, incapable de résister à une
femme amoureuse et il se laisse embarquer dans des histoires sentimentales, sans
illusion et sans désir de s’impliquer vraiment.
C’est très noir,
encore une fois, mais la peinture de la société irlandaise est féroce et ne
ménage personne, pas plus les locaux que les quelques anglais qui trainent dans
Galway. Seules les figures féminines de Cathy et de Laura apportent un peu de
fraîcheur dans cette histoire glauque et désespérée.
J’ai bien aimé les
multiples références musicales et littéraires qui ponctuent les chapitres et
animent les pages. Il faudrait se concocter une playlist à écouter pendant la
lecture, au risque de sombrer dans la dépression ! A déguster avec parcimonie.
.
Tu l'as bien dit : point trop n'en faut, mais c'est tout de même très bien écrit !
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