vendredi 25 novembre 2011

Delirium tremens


Delirium tremensKen Bruen
Une enquête de Jack Taylor parue dans la collection Série Noire
Editions Gallimard (2004)
Traduit de l’anglais (Irlande) par Jean Esch
Lu en Folio policier (2010)

Jack Taylor s’est fait virer de la police irlandaise, après avoir donné un coup de poing à un homme politique. C’est la goutte qui a fait déborder le vase, Jack étant déjà venu à bout de l’indulgence de ses supérieurs à cause de son alcoolisme. 
Le voici de retour comme détective privé dans sa ville natale, Galway, conscient d’être considéré par ses concitoyens comme un mouchard, ni plus ni moins. Son bureau est au Grogan’s, le seul pub de la ville dont l’entrée ne lui a jamais été interdite.  Un jour, une femme, Ann Henderson, vient lui demander d’enquêter sur la mort de sa fille, officiellement suicidée. Mais Ann ne peut y croire. Un homme l’a appelée au téléphone : « On l’a noyée. »

Lorsque Jack découvre que plusieurs adolescentes se sont jetées de la jetée de Nimmo, comme Sarah Henderson, la thèse d’Ann ne lui paraît plus aussi improbable.

Dans cette première apparition du détective Taylor, l’enquête tient une part mineure. Elle sert plutôt de prétexte aux déambulations de Jack dans la ville, d’un pub à l’autre, éventuellement à la recherche d’une information, mais surtout de compagnie pour partager un ou plusieurs verres de trop. Mine de rien, l’enquête avance petit à petit, grâce à des amis ou d’anciens collègues. 
Sans doute que cette histoire d’alcoolique toujours au bord du coma éthylique m’aurait vite énervée si Jack Taylor ne s’était pas finalement révélé assez attachant. Grand amateur de littérature, noire de préférence, de poésie et de musique, il fait partager ses références au fil de l’histoire, rattachant ce qu’il vit à ce qu’il a lu ou entendu ici et là. Sans illusions sur sa dépendance face à l’alcool, Jack est très lucide sur sa déchéance mais de temps en temps, un sursaut de conscience le pousse à réagir, parfois sans souci de la légalité, selon une morale bien à lui. 
A côté de la figure de Jack et des personnages qui gravitent autour de lui, ce roman est aussi une peinture critique de la société irlandaise, de la rivalité avec le voisin anglais, pleine d’humour grinçant et sans concession. En résumé, une bonne surprise que ce livre, pour moi qui ne suis pas fan de polar noir, d’habitude !

D'autres avis :  Yvon, Karine ou Fred.

Lu dans le cadre du défi Voisins Voisines proposé par Kathel, pour l'Irlande.
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1 commentaire:

  1. lu il y a longtemps mais j'avais beaucoup aimé et trouvé ce roman noir original. beau billet, en tout cas.

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