L’enlèvement – Grégoire Kauffmann
Flammarion (2023)
Le 22 mai 1985, Jean-Paul Kauffmann, journaliste à L’Évènement du Jeudi, arrive à Beyrouth. Dans le même avion, se trouvait Michel Seurat, sociologue et chercheur au CNRS. Les deux hommes n’arriveront jamais à leur hôtel, ils ont été enlevés par une organisation terroriste. Michel Seurat mourra en captivité. Jean-Paul Kauffmann sera libéré le 4 mai 1988 en compagnie de deux fonctionnaires français, Marcel Carton et Marcel Fontaine qui avaient été enlevés deux mois avant le journaliste.
En France, Joëlle Brunerie, gynécologue et militante féministe, épouse de Jean-Paul Kauffmann, va mobiliser les médias pour sensibiliser l’opinion publique et tenter d’accélérer la libération des otages.
En 2018, Grégoire Kauffmann, leur fils ainé, qui avait onze ans au moment de l’enlèvement de son père, remet au jour les archives de l’affaire, stockées depuis longtemps dans leur maison de campagne. Il découvre alors des milliers de documents, des lettres reçues par sa mère, les papiers des comités de soutien qui s’étaient constitués à l’époque, des affiches appelant à des actions, des dossiers de presse, des notes, des brouillons, des cahiers de permanence.
Cet amas de papiers raconte la métamorphose d’une société, un basculement inédit dans l’histoire politique et culturelle du dernier XXe siècle (sic). (page 19)
Dans les mois qui suivent, l’idée va cheminer en moi d’un récit qui prendrait ces documents comme fil rouge afin de revisiter les eighties. (page 19)
La captivité de Jean-Paul Kauffmann et des autres otages, c’est un évènement dont je me souviens bien. Je me rappelle voir leurs photos s’afficher tous les soirs à 20h au journal d’Antenne 2. Je me souviens aussi du mouvement de surprise du journaliste à son arrivée à Villacoublay face à son fils Grégoire.
J’ai été passionnée par ce texte de Grégoire Kauffmann, j’ai découvert des éléments que j’ignorais, des manigances politiciennes qui ne devraient pas exister quand des vies sont en jeu. Grâce à son enquête, on comprend aussi la difficulté à régler ces affaires d’otages dans des relations internationales complexes et c’est malheureusement encore un sujet d’actualité.
Ce livre, c’est aussi le bel hommage que Grégoire Kauffmann rend à sa mère, à son courage et sa combativité. Des qualités qu’elle a exprimées dans son parcours professionnel dans d’autres domaines tout aussi importants. Une femme inspirante…







