Passé Imparfait - Julian Fellowes
Édition collector 10-18 (2017)
Traduit de l'anglais par Jean Szlamowicz
Ils se sont rencontrés à Cambridge en 1968, le narrateur a introduit Damian Baxter dans les cercles de l’aristocratie anglaise qu’il fréquentait. Très vite, Damian est devenu incontournable dans les bals de la Saison des Débutantes, où il a fait tourner la tête de nombreuses jeunes filles. Et puis, en 1970 lors de vacances à Estoril, au Portugal, un évènement scandaleux s’est produit, expulsant définitivement Damian du cercle privilégié où il avait cru se faire une place et ruinant à jamais l’amitié des deux hommes.
Quarante ans plus tard, Damian a réussi dans les affaires, il est à la tête d’une fortune colossale. Le narrateur est devenu un écrivain au succès modeste, sa vie sentimentale est terne. Aussi est-il très surpris de recevoir une invitation de Damian, très malade, qui lui confie une étrange mission. Une lettre anonyme, qu’il a reçue vingt ans auparavant, lui laissait entendre qu’une des jeunes filles qu’il avait fréquentées avait eu un enfant issu de leur relation. Sentant sa fin approcher, Damian veut retrouver l’enfant et charge le narrateur de la faire pour lui. Muni d’une liste de cinq noms et d’une carte de crédit, celui-ci part à la recherche du passé, autant celui de Damien que le sien.
Je connaissais Julian Fellowes comme étant d’une part le scénariste de Downton Abbey, la série britannique qui a agréablement occupé mes soirées de la période Covid, et d’autre part l’auteur de Belgravia, un roman que j’ai lu et qui ne m’a pas marquée. Je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre en commençant ce roman déniché dans une boîte à livres.
C’est simple, cette lecture m’a enchantée, c'est une histoire très romanesque et également une brillante étude sociologique de l’aristocratie anglaise de la fin des Sixties, présentée avec humour et un certain esprit critique.
J’ai ainsi tout appris de la Saison des Débutantes, qui permettait aux familles de présenter leurs filles à marier, de faire connaissance des potentiels candidats, d’entretenir un réseau de relations à cultiver. Savoir que l’histoire se déroule en 1968 est anachronique, pour nous Français, dont la jeunesse avait à ce moment-là d’autres préoccupations. Mais il ne s’agit là bien sûr que d’un tout petit monde et il semble d’ailleurs que cette Saison de 1968 ait été l’une des dernières.
Dans ses recherches, le narrateur est amené à retrouver des jeunes filles qu’il a lui-même fréquentées, il a d’ailleurs gardé des contacts espacés avec certaines. Mais le temps a fait son œuvre de désillusion pour beaucoup d’entre elles, le brillant avenir qui leur était promis s’est rarement réalisé. On apprend dans les derniers chapitres ce qui s’est passé à Estoril et on comprend combien cet univers de traditions et de rêves était fragile.
Dommage que je n’aie pas lu ce livre plus tôt cet été, avec ses 645 pages il aurait pu participer au challenge des Pavés de l’été, ce qui lui aurait donné la visibilité qu’il mérite amplement !
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