mercredi 22 avril 2009

Les naufragés de l'île Tromelin

Les naufragés de l'île Tromelin - Irène Frain
Publié en février 2009 chez Michel Lafon.

Le billet de Chaperlipopette m'avait donné une grande envie de lire ce livre, même si Katell n'avait pas été enthousiasmée par cette lecture. Mais elle avait réussi, néanmoins, à susciter chez moi une curiosité vis à vis de cette histoire méconnue.

Aussi, lorsque Suzanne de ChezLesFilles.com m'a proposé l'envoi de ce livre, j'ai accepté avec grand plaisir et je m'y suis plongée avec beaucoup d'intérêt.

Un navire français, l'Utile, fait naufrage en 1761 près d'un îlot de corail situé dans l'océan Indien, pas très loin de Madagascar. Dans les cales de ce bateau, des esclaves noirs, non déclarés, dont la présence sur le bateau commençait à menacer la cohésion de l'équipage. Le naufrage précipite les survivants sur cette île désertique, où la lutte pour la survie s'engage. Le commandant a "perdu les pédales", c'est Castellan, le premier lieutenant qui prend la direction des opérations, en particulier la construction d'un bateau, qui va permettre de quitter l'île et de rallier Madagascar. Mais ce bateau ne pourra pas embarquer tous les naufragés. Et ce sont les esclaves noirs, qui vont rester, bien qu'ayant activement participé à la construction.
Quinze années plus tard, après beaucoup de péripéties administratives et de tentatives ratées, un autre bateau réussira à aborder sur l'île et reviendra chercher les esclaves abandonnés. Il trouvera sur place sept femmes et un bébé.

Voici donc l'histoire véridique qui sert de trame à ce livre, que j'hésite à appeler "roman". Car si les mots de cette histoire nous parviennent sous une forme romanesque grâce à la plume d'Irène Frain, il y a aussi dans ces pages le difficile cheminement de la vérité des faits, au travers des récits de l'époque, transcrits par deux témoins directs : l'écrivain embarqué sur le bateau et le chirurgien du bord. Plus proche de nous, c'est la rencontre de l'auteur avec Max Guérout, capitaine de vaisseau passionné d'archéologie, qui a permis de ressortir au grand jour cette aventure peu glorieuse pour les autorités de l'époque.
A noter que Condorcet eut vent de ces évènements tragiques et qu'ils eurent une part dans sa lutte pour l'abolition de l'esclavage.

J'ai beaucoup aimé ce livre, par son aspect historique et documentaire et aussi bien sûr par les sujets abordés : l'esclavage, la survie dans un milieu hostile, la lutte contre les préjugés, la prise de conscience de Castellan vis à vis de la situation des esclaves et son dilemme quand il faut quitter l'île.

Pour vous appâter et vous faire partager cette aventure, voici le site du livre, où de nombreuses photos et vidéos prises sur l'île permettent de se rendre compte de la sauvagerie de l'endroit.

D'autres avis de lecture chez Constance, Cathulu qui a abandonné, Fantasio, Calepin, Anne qui n'a pas aimé, Lou et Keisha chez qui vous trouverez d'autres liens.

Merci encore à Suzanne et aux éditions Michel Lafon !

lundi 6 avril 2009

Passe ton livre à ton voisin

En passant chez Chaperlipopette, j'ai découvert cette chaîne que propose Loula.
Les règles du jeu sont les suivantes :
  • Il s'agit de proposer trois livres d'occasion mais en bon état, déjà lus, aimés ou pas et de les envoyer (un au choix) aux trois personnes qui en font la demande et s'engagent à faire pareil sur leur blog.
  • Il faut publier une photo des livres dans l'article.
Quelques restrictions : il faut avoir un blog et les envois se feront de préference en France.

En parcourant les blogs des participantes, je me suis laissée tenter par Lady Susan de Jane Austen, dans la liste de Tiphanya.

Voici donc les trois livres que je propose à mon tour :
  • Le parfum de Patrick Süskind (Livre de poche)
  • John l'enfer de Didier Decoin (Points Seuil)
  • Madame le proviseur de Marguerite Gentzbittel (Points Seuil)

Si l'un d'eux vous intéresse, inscrivez-vous dans les commentaires. Et ensuite, ce sera votre tour de proposer trois livres sur votre blog.

jeudi 26 mars 2009

La solitude des nombres premiers

La solitude des nombres premiers - Paolo Giordano
Editions du Seuil - mars 2009
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer.


Mattia est un jeune garçon surdoué, dont la vie a été bouleversée par la disparition de sa soeur jumelle. Alice, traumatisée par un accident survenu à la montagne, a gardé des séquelles physiques et psychologiques.
Ils vivent chacun au sein de leur famille, mais sont mal intégrés dans leur environnement proche. Incompris de leurs parents et de leurs camarades, ils ont en commun une grande solitude. Leur rencontre au lycée va changer leur existence et permettre à chacun de trouver en l'autre comme un double lui-même. Mais les souffrances vécues laissent des traces et ils n'arriveront que rarement à se laisser aller à plus de confiance et d'intimité, à l'occasion de retrouvailles au fil des années.

C'est un livre parfois dur, quelquefois j'ai failli le poser et abandonner cette lecture, surtout au début, d'ailleurs, quand les injustices s'accumulent, sur Alice en particulier. Mais j'ai persisté et suis arrivée au bout de cet étrange parcours de deux êtres mal à l'aise dans la vie. Coincés dans leur solitude, ils n'arrivent pas à s'extraire complètement de leur passé et ne saisissent jamais complètement la perche parfois tendue par l'autre. Le livre s'achève sans vraiment apporter une fin à cette histoire, ce qui permet au lecteur d'inventer d'autres rencontres entre Mattia et Alice et une issue, heureuse ou pas, selon l'humeur.

Merci à Suzanne, de Chezlesfilles.com qui m'a fait parvenir ce livre gracieusement.

L'avis de Sylire et de Cryssilda.

jeudi 12 mars 2009

Avant la tourmente

Avant la tourmente - Anne Perry
Editions 10-18 (Mars 2005)
Traduit de l'anglais par Jean-Noël Chatain.

Alors qu'il assiste à un match de cricket, au cours d'un bel après-midi de juin 1914, le révérend Joseph Reavley apprend de la bouche de son frère Matthew le décès accidentel de leurs parents, John et Alys. Matthew, qui travaille pour les services secrets britanniques, raconte à Joseph qu'il avait reçu la veille un appel téléphonique de leur père. Celui-ci tenait à le voir rapidement pour lui montrer un document à propos d'un complot, susceptible selon lui d'anéantir l'Angleterre. C'est en venant le rejoindre en voiture que l'accident s'est produit.
Très vite, en se rendant sur les lieux, Joseph et Matthew se rendent compte que l'accident a été provoqué. De plus, quelques jours plus tard, un étudiant de Cambridge, où enseigne Joseph, est assassiné.
Les deux frères cherchent alors à élucider ces crimes. Quel est le complot dont parlait John Reavley ? Les deux affaires sont-elles liées ? Ont-elles une relation avec l'assassinat de l'archiduc et de l'archiduchesse d'Autriche, qui a eu lieu à Sarajevo ce même dimanche ?

Ce livre de Anne Perry est le premier d'une nouvelle série, qui couvre la période de la première guerre mondiale : un livre pour chaque année du conflit.

Les deux frères se lancent dans la recherche de la vérité, répondant chacun à des motivations différentes, selon leur sensibilité. L'histoire mêle habilement la fiction et la réalité de ces quelques mois qui vont précéder l'entrée en guerre de l'Angleterre. Et si la fin du livre révèle une partie de la vérité aux deux frères, il reste des mystères à découvrir pour les livres suivants.

J'ai découvert avec plaisir cette nouvelle série d'Anne Perry, dont je connaissais jusqu'à présent les romans mettant en scène Charlotte et Thomas Pitt d'une part, William Monk d'autre part. Comme d'habitude, beaucoup de lenteur dans cette histoire, qui prend le temps d'installer les personnages, l'époque, la description d'une société codifiée, où chacun a sa position et ne peut en bouger.
Mais c'est ce rythme lent qui, à mon goût, fait le charme de ces livres, même si on peut regretter la place qui est faite aux femmes dans ce tome. J'espère que les suivants donneront aux deux soeurs Reavley l'occasion d'intervenir davantage dans l'intrigue !

La suite dans cette série s'appelle Le temps des armes.

A découvrir : la fiche du livre chez 10-18, qui permet de télécharger le premier chapitre.

L'avis de Chimère.

lundi 9 mars 2009

Edimbourg Express

Edimbourg Express - Alexander McCall Smith
Paru en 2008 chez 10-18.
Traduit de l'anglais par Elisabeth Kern.


Voici la suite de 44 Scotland Street, lu avec plaisir en tout début d'année.
Ce nouveau tome permet de retrouver les habitants de l'immeuble dont l'adresse a donné son titre au premier volume.
Bertie subit toujours l'ambition excessive de sa mère, qui veut en faire un petit génie. Mais il trouve dans son père, Stuart, un allié précieux et fait découvrir à celui-ci la joie du rôle de père et la force de résister à sa femme.
Pat travaille toujours dans la galerie de Matthew, qui a finalement réussi à obtenir des résultats financiers intéressants, ce qui l'aide à nouer des relations moins tendues avec son père, jusqu'à ce que celui-ci lui présente la nouvelle femme de sa vie.
Bruce envisage de se lancer dans une nouvelle carrière de marchand de vins et va se trouver confronté à des difficultés qu'il n'avait pas prévues.

J'ai plongé avec jubilation dans ce nouveau récit : Les retrouvailles avec les habitants de ce quartier d'Edimbourg et leurs amis ont été très plaisantes. Les personnages évoluent au fil des évênements, ils vivent des situations cocasses. La voiture de Stuart et d'Irène, dont il avait été question dans le tome précédent, prend ici un rôle plus important et est prétexte à une excursion à Glasgow, qui tourne à la farce.
Vivement la suite...

Merci à Florinette dont le billet m'avait tentée et qui m'a prêté ce deuxième tome.
D'autres avis : Clochette, Michel, Clarabel et Cathulu.

dimanche 1 mars 2009

L'instant où tout a basculé

L'instant où tout a basculé - Sylvain Augier
Editions Carnets Nord, 2008

L'instant du titre, c'est le 24 août 1988, lorsque Sylvain Augier fait une terrible chute en parapente. Très gravement blessé, il se bat pour conserver son pied, au prix de souffrances qui le conduisent à la dépendance à la morphine.

Cet accident est le point de départ de ce récit, dans lequel Sylvain Augier revient sur la vie personnelle et son parcours professionnel. Il s'interroge sur les raisons qui le conduisent à se mettre en danger, sur son goût pour les exploits sportifs hors norme.

Avant de lire ce livre, j'avais une vision très partielle de Sylvain Augier : je l'avais entendu avec plaisir à la radio, sur France Inter, j'avais suivi avec intérêt son émission "Faut pas rêver" sur France 3 et je l'avais croisé plusieurs fois devant l'école où il amenait ses enfants, école que fréquentait également ma fille. En résumé, il m'était plutôt sympathique, même si je n'appréciais pas son émission "La carte aux trésors" et le tournant professionnel qu'il avait pris.

La lecture de ce livre a plutôt écorné l'image de son auteur et réduit ma sympathie. J'ai trouvé qu'il s'étendait trop sur certains aspects de sa vie : son besoin d'aller toujours plus loin dans l'exploit, sa peur de sombrer dans la dépression, qui avait été fatale à son père, sa dépendance à la morphine. Et sur d'autres sujets, il reste trop superficiel ou les traite trop rapidement : sa victoire sur la dépendance, la recherche des raisons qui le conduisent à toujours vouloir se surpasser.
Et je n'ai pas cru à la naïveté qu'il met en avant à plusieurs reprises pour justifier de n'avoir pas vu venir certaines situations professionnelles qui lui ont été défavorables.

Finalement, ce récit du "parcours d'un homme qu'on croyait bien connaître", comme le dit la quatrième de couverture ne m'a pas conduite à apprécier "la leçon de courage et d'espoir" qu'elle promettait !
A part cela, c'est un livre agréable à lire, qui plaira certainement aux fans de l'auteur et je ne voudrais surtout décourager personne de le lire !

Je remercie Suzanne de Chezlesfilles.com et les éditions Carnets Nord de m'avoir offert ce livre.

D'autres avis : Bunee, Soie, Lune de pluie, Cocola et Jade.

vendredi 13 février 2009

En pause

Cette fois-ci, c'est une pause pour départ en vacances !
Il était temps...

A bientôt !