Les naufragés de l'île Tromelin - Irène Frain
Publié en février 2009 chez Michel Lafon.
Le billet de Chaperlipopette m'avait donné une grande envie de lire ce livre, même si Katell n'avait pas été enthousiasmée par cette lecture. Mais elle avait réussi, néanmoins, à susciter chez moi une curiosité vis à vis de cette histoire méconnue.
Aussi, lorsque Suzanne de ChezLesFilles.com m'a proposé l'envoi de ce livre, j'ai accepté avec grand plaisir et je m'y suis plongée avec beaucoup d'intérêt.
Un navire français, l'Utile, fait naufrage en 1761 près d'un îlot de corail situé dans l'océan Indien, pas très loin de Madagascar. Dans les cales de ce bateau, des esclaves noirs, non déclarés, dont la présence sur le bateau commençait à menacer la cohésion de l'équipage. Le naufrage précipite les survivants sur cette île désertique, où la lutte pour la survie s'engage. Le commandant a "perdu les pédales", c'est Castellan, le premier lieutenant qui prend la direction des opérations, en particulier la construction d'un bateau, qui va permettre de quitter l'île et de rallier Madagascar. Mais ce bateau ne pourra pas embarquer tous les naufragés. Et ce sont les esclaves noirs, qui vont rester, bien qu'ayant activement participé à la construction.
Quinze années plus tard, après beaucoup de péripéties administratives et de tentatives ratées, un autre bateau réussira à aborder sur l'île et reviendra chercher les esclaves abandonnés. Il trouvera sur place sept femmes et un bébé.
Voici donc l'histoire véridique qui sert de trame à ce livre, que j'hésite à appeler "roman". Car si les mots de cette histoire nous parviennent sous une forme romanesque grâce à la plume d'Irène Frain, il y a aussi dans ces pages le difficile cheminement de la vérité des faits, au travers des récits de l'époque, transcrits par deux témoins directs : l'écrivain embarqué sur le bateau et le chirurgien du bord. Plus proche de nous, c'est la rencontre de l'auteur avec Max Guérout, capitaine de vaisseau passionné d'archéologie, qui a permis de ressortir au grand jour cette aventure peu glorieuse pour les autorités de l'époque.
A noter que Condorcet eut vent de ces évènements tragiques et qu'ils eurent une part dans sa lutte pour l'abolition de l'esclavage.
J'ai beaucoup aimé ce livre, par son aspect historique et documentaire et aussi bien sûr par les sujets abordés : l'esclavage, la survie dans un milieu hostile, la lutte contre les préjugés, la prise de conscience de Castellan vis à vis de la situation des esclaves et son dilemme quand il faut quitter l'île.
Pour vous appâter et vous faire partager cette aventure, voici le site du livre, où de nombreuses photos et vidéos prises sur l'île permettent de se rendre compte de la sauvagerie de l'endroit.
D'autres avis de lecture chez Constance, Cathulu qui a abandonné, Fantasio, Calepin, Anne qui n'a pas aimé, Lou et Keisha chez qui vous trouverez d'autres liens.
Merci encore à Suzanne et aux éditions Michel Lafon !
Dommage pour ceux qui ont abandonné, car cette lecture est vraiment intéressante. Cela vaut le coup de connaitre l'histoire réelle.
RépondreSupprimerLes avis sont partagés...et c'est intéressant de lire tous ces billets différents.
RépondreSupprimerJe fais partie des non enthousiastes de cette lecture. je suis contente d'avoir suscité une curiosité qui s'achève par un avis positif!
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce livre, je sarais bien tenter de le lire aussi.
RépondreSupprimerMême si ton billet donne envie de découvrir ce livre, pour l'instant, ce genre de docu-roman ne me tente pas. Bonne semaine Nanou !
RépondreSupprimerj'y ai trouvé trop de longueurs inutiles
RépondreSupprimerPour moi, ce livre d'Irène Frain (dont on peut encore trouver de relativement nombreuses chroniques sur la blogosphère, grâce à la vaste opération de promotion menée par le site (?) "Chez les femmes" à l'époque), a été la clé d'entrée vers ces (més)aventures qui font partie de l'Histoire, au même titre que le radeau de la Méduse ou le massacre du Batavia.
RépondreSupprimerSur Tromelin, parmi les quelque livres que j'ai trouvé qui en parlent, j'ai cependant préféré la bande dessinée de Savoia.
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola