La fille qui brûle – Claire Messud
Gallimard (2018)Traduit de l’anglais par France Camus-Pichon
Royston, Massachussetts. Julia et Cassie se connaissent depuis l’école maternelle. Cassie Burns vit seule avec sa mère, Bev, dans une petite maison à la lisière de la forêt. Julia habite avec ses parents, une journaliste free-lance et un dentiste. Deux amies qui passent leurs journées ensemble, qui s’inventent des histoires comme tous les enfants. Ensemble, elles transgressent les règles édictées par les parents, surtout par la mère de Cassie, qui voue à sa fille un amour surprotecteur et exclusif. Elles se baignent dans la carrière désaffectée alors que c’est interdit, elles pénètrent dans un vieil asile abandonné et s’y recréent un monde imaginaire. Et puis, l’univers familial de Cassie est bouleversé par la rencontre de sa mère avec un homme qui vient s’installer chez elles et qui se met à imposer des règles de vie très contraignantes. La rentrée au collège vient également perturber la relation des deux amies, elles ne sont plus dans la même classe, elles ne se comprennent plus et s’éloignent l’une de l’autre.
Dans ce livre, c’est Julia qui parle. Dès le premier paragraphe, on sait que Cassie est partie, qu’elle et sa mère ont quitté la région. Pour Julia, la vie n’est plus comme avant et ne pourra plus l’être. Alors elle raconte cette amitié qui durait depuis l’enfance, cette relation entre elle et Cassie, elles étaient presque siamoises même si elles étaient physiquement très différentes. Et puis, en classe de cinquième, tout a changé, Julia a senti que Cassie s’éloignait, elle a tenté de maintenir le lien mais insidieusement il s’est rompu. Par la suite, ce que Julia a su de Cassie, c’est de la bouche de Peter qu’elle l’a appris, un garçon qu’elle aime depuis l’enfance mais qui lui a un temps préféré Cassie, plus mystérieuse, plus attirante par sa fragilité et ses blessures. Plus tard enfin, lors d’une disparition de Cassie, c’est Julia qui saura la retrouver, sans parvenir néanmoins à sauver leur amitié.
Un roman plein de charme au rythme un peu lent parfois. Je ne connaissais pas l’auteur, Claire Messud, que j’ai pu entendre à propos de ce livre dans l’émission L’humeur vagabonde de Kathleen Evin sur France-Inter. Une rencontre à écouter ici.
Le début :
On pourrait penser que ça ne me tracasse plus. Il y a longtemps que les Burns ont déménagé. Deux ans se sont écoulés. Mais je ne peux toujours pas m’étendre au soleil sur les rochers au bord de la carrière, ni tremper mes doigts de pied dans l’eau froide et limpide, ni entendre les autres filles chanter sans avoir conscience que Cassie n’est plus là. Alors je dirais bien quelque chose – mais ce n’est pas possible, voyez-vous. C’est comme si elle n’avait jamais existé.
D'autres avis chez Marjo, chez Agathe et chez Shangols.
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