Les éditions Noir sur Blanc (2014)
Le 3 novembre 1954 sur Ellis Island, John Mitchell commence le récit de sa vie sur l’île, où il vit et travaille depuis quarante-cinq ans. Dans neuf jours, le centre d’accueil va fermer, des officiels viendront par bateau pour une dernière cérémonie et John repartira avec eux, pour regagner Manhattan et l’appartement vide de ses parents, où il a passé son enfance. Pour occuper ces neuf journées, John parcourt seul tous les lieux de l’île, où il a tant de souvenirs et couche sur le papier ce qu’il y a vécu.
Il dit les foules d’immigrants qui débarquaient d’Europe après un voyage souvent terrible, la sélection qu’ils devaient affronter avant d’être autorisés à entrer aux Etats-Unis et le drame de ceux qui étaient refoulés.
Il raconte les cinq années de bonheur au côté de Liz, sa femme, des années enfuies trop vite, et qu’a suivi une vie solitaire et terne. Et puis il évoque aussi deux épisodes douloureux, où il a failli personnellement. Une fois, en tant qu’homme, face à Nella, une jeune immigrée sarde qui lui a fait perdre la tête et puis, en tant que directeur face à Lazzarini, un homme au passé douteux, qu’il a malgré tout aidé à obtenir son autorisation d’entrée.
C’est le troisième livre de Gaëlle Josse que je découvre ici et encore une fois, j’ai été captivée par son écriture. Elle sait à merveille installer une ambiance, décrire des lieux et faire revivre ceux qui les ont visités. Son évocation du centre d’accueil d’Ellis Island tient du documentaire et j’y ai trouvé un grand intérêt. Les destins particuliers qui y sont racontés apportent une émotion touchante et aident à comprendre les états d’âme du narrateur, un homme sincère, intègre, dépassé parfois par ses responsabilités et par une vie de solitude et de devoir.
En complément de cette lecture, visitez ce site où Gaëlle Josse partage des textes, des photos et des vidéos qui l'ont accompagnée au cours de l'écriture de ce livre.
Le thème est intéressant et je ne connais pas l'auteur (autrement que par ouï-dire), ni la maison d'édition. L'idée du (re)plongée dans ce lieu chargé de mémoire (je me souviens de l'émotion ressentie à lire les graffitis laissés sur le mur d'une pièce par certains émigrants) Je note, je note...
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