mercredi 27 juin 2012

Chaman


ChamanGalsan Tschinag
Éditions Métailié (2012)
Traduit de l’allemand (Mongolie) par Isabelle Liber

Galsan Tschinag revient en Mongolie, son pays natal, après de nombreuses années passées à l’étranger. Il a fait ses études en Allemagne de l’Est, a été professeur à l’Université, puis a travaillé dans l'industrie du cinéma. Il s’est lancé dans la poésie, a écrit des livres, a acquis une certaine notoriété, a rencontré le Dalaï-Lama, a voyagé de par le monde. Et puis il a décidé de revenir dans sa province du Haut-Altaï, avec sa femme et un de ses petits-fils. C’est ce retour aux origines qu’il nous raconte dans ce livre, confrontant sans cesse ses expériences passées avec les retrouvailles avec sa tribu, sa famille et ses amis. Malgré sa longue absence, Galsan est toujours considéré comme le maitre par ses deux élèves chaman, deux jeunes femmes qui vont devoir se montrer dignes de lui et s’affirmer face aux membres de la tribu. Lui-même doit s’efforcer de se conformer à ce que tous attendent de lui, qu’il reprenne son rôle de chef et de guide.

J’ai découvert grâce à ce livre un univers étrange et inconnu, l’immensité de la steppe mongole, les rites et les cérémonies traditionnelles des Touvas, l’attachement de tous à la vie en groupe et les retrouvailles lors de fêtes organisées entre différents clans.
C’est un livre où il est surtout question de rapports humains, au sein de la famille, des amis et des membres de la tribu. A cause de ce qu’il représente, Galsan doit tenir un rôle conforme aux traditions, même si ses expériences à l’étranger lui ont fait connaître autre chose et lui apportent un certain recul. Il est le premier à défendre les coutumes locales et sait les faire respecter.  Son amour de la nature et des paysages de son pays s’exprime au travers de la narration mais pas suffisamment à mon goût. Moi qui suis fascinée par la Mongolie, j'aurais aimer trouver dans ce récit davantage de description de paysages et de la vie quotidienne. Malgré cela, c’était une lecture intéressante et je suis tentée de poursuivre ma découverte de cet auteur.
 
Extrait page 189 :
Avec tout ce qui s’est passé, cet été trépidant m’a paru infiniment long, mais se révèle finalement bien court – il décline et s’achève déjà. Le jour, c’est la couleur de la steppe montagneuse qui le dit, et la nuit, la position des constellations dans le ciel. Tout indique l’automne. Et cet automne dont les ocres terrestres se coiffent du bleu du ciel se charge bien sûr d’éveiller en moi quelques pensées pénibles. Pourtant, il y a de bonnes raisons de se réjouir de l’avenir. Je l’avoue, c’est une joie timide et douloureuse, ourlée d’incertitude. Mais l’incertitude reste heureusement invisible, comme la mort qui accompagne forcément la vie. Seul celui qui réfléchit plus loin que le bout de son nez, seul celui qui passe son temps à cogiter a conscience de la présence continuelle de l’ombre ; et seul celui qui possède en lui assez de sagesse et de courage peut alors la regarder en face, droit dans les yeux.

Merci aux éditions Métailié et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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