dimanche 2 octobre 2011

Bord de mer

Bord de merVéronique Olmi
Actes Sud (2001)

Une mère que l’on devine au bout du rouleau décide, sur un coup de tête d’emmener ses deux enfants voir la mer, pour la première fois de leur vie. Qu’importe qu’on soit en milieu de semaine, en plein mois de novembre, qu’il pleuve, qu’il fasse nuit, que les enfants manquent l’école. Les voilà dans un car vétuste et bruyant, puis à l’arrivée, à la recherche d’un hôtel, dans une ville peu accueillante et boueuse. Kevin, 5 ans, et Stan, 9 ans, sont un peu désorientés par ce départ subit mais sont aussi curieux de ce premier voyage. L’escapade se révèle décevante : l’hôtel est sordide, il pleut sans arrêt, la mer est démontée et effrayante. La mère voulait faire vivre un moment exceptionel à ses fils mais rien ne se passe comme elle l'avait imaginé. Heureusement il y a une fête foraine à l'extérieur de la ville et les enfants sont enthousiastes. Mais là, c'est la mère qui est mal à l'aise et incapable de partager la joie de ses enfants.

C'est une histoire terrible et déprimante. Dès le début, on pressent le pire et on a raison. D'un côté, il y a cet amour maternel immense qui s'exprime dans les mots de cette femme et qui pourrait lui donner la force de continuer. De l'autre, la solitude qui la submerge, les assistantes sociales qui n'apportent qu'incompréhension et participent à sa chute vers la folie. C'est un texte fort mais sans espoir. Même si je reconnais la qualité de l'écriture de Véronique Olmi, j'ai ressenti un certain malaise lors de cette lecture, tant le sujet est grave et désespéré, et surtout sans issue.

Un extrait :
On avait pris le car, le dernier car du soir, pour que personne nous voie. Avant de partir les enfants avaient goûté, j’ai remarqué qu’ils finissaient pas le pot de confiture et j’ai pensé que cette confiture allait rester pour rien, c’était dommage , mais je leur avais appris à pas gâcher et à penser aux lendemains.
Les avis de Laure, Clara, Emeraude, Tamara et d'autres chez Babelio.
.

4 commentaires:

  1. J'ai l'impression que cela doit être difficile de sortir de cette lecture intacte surtout si elle est bien écrite. On dirait que tu as des restrictions par rapport à cette lecture? Tu la trouves trop pessimiste?

    RépondreSupprimer
  2. C'est un des rares (et d'autant plus précieux) romans qui restent très présents à ma ma mémoire.

    RépondreSupprimer
  3. @Anonyme : Mes restrictions tiennent plutôt à l'impression que me laisse la scène finale. Tout au long du livre, je percevais cette mère comme une femme dépassée et déprimée. Et puis sa réaction à la fin me conduit à envisager une part de folie.

    @In Cold Blog : je pense aussi que ce livre me trottera encore longtemps dans la tête, même si le souvenir en est dérangeant.

    RépondreSupprimer
  4. Je n'avais pas aimé "Sa passion" et "Numéro Six" ne m'avait pas transcendée. Du coup, j'hésite à récidiver...

    RépondreSupprimer