Le Grand Monde - Pierre Lemaitre
Calmann-Levy (2022)
Les années glorieuses (tome 1)
Beyrouth, mars 1948. Comme tous les premiers dimanches de mars, la famille Pelletier fête l’anniversaire de la savonnerie familiale, fondée par Louis Pelletier et son épouse Angèle dans les années vingt. L’occasion pour le lecteur de découvrir le rituel immuable de l’évènement mais aussi de faire connaissance avec les membres de la famille, les deux fondateurs et leurs quatre enfants.
Jean, l’ainé, surnommé Bouboule depuis l’enfance, a échoué à reprendre l’entreprise familiale et s’est établi à Paris avec Geneviève, son épouse, la fille du receveur des postes de Beyrouth, une mégère qui lui mène la vie dure.
François, le cadet, a lui aussi rallié Paris pour intégrer l’école normale supérieure, c’est du moins ce qu’il a prétexté pour échapper à l’emprise familiale et on découvrira rapidement qu’il a d’autres ambitions.
À chaque départ de l’un de ses enfants, Mme Pelletier est presque à l’agonie et c'est de nouveau le cas en ce mois de mars 1948 puisque cette fois, c’est Étienne, le troisième fils, qui quitte le nid familial pour s’envoler vers Saïgon rejoindre son amant, Raymond, un légionnaire belge engagé dans les combats entre la France et le Viet-Minh. Étienne a trouvé un poste à l’Agence indochinoise des monnaies et il espère que son arrivée à Saïgon lui permettra d’avoir des nouvelles de Raymond dont il n’a plus reçu de courrier depuis plusieurs semaines.
Quant à la benjamine de la famille, Hélène, elle prépare son bachot et envisage avec crainte la perspective de se retrouver seule avec ses deux parents à Beyrouth. Elle non plus ne résistera pas longtemps à l’appel de la vie parisienne.
Avec ce premier tome d’une nouvelle série, j’ai retrouvé le Pierre Lemaitre de la trilogie Les enfants du désastre. Toujours le même talent pour dérouler une fresque qui se tient cette fois non plus dans l’entre-deux guerres mais dans les années de pénurie et de reconstruction d’après-guerre. Si le début de l’histoire s’intéresse principalement à Étienne et à ses aventures indochinoises, par la suite le récit se déploie vers les autres enfants Pelletier, au fur et à mesure que se produisent des évènements rocambolesques qui permettent au lecteur de découvrir des univers variés et pittoresques.
Néanmoins, j’ai peiné au début à m’intéresser aux démêlés professionnels d’Étienne à Saïgon, j’y ai trouvé quelques longueurs mais il faut bien en passer par là puisque ses découvertes à propos d’un trafic vont peu à peu provoquer l’implication du reste de la fratrie. Et puis, la réapparition de certains personnages d’Au Revoir là-haut lors d’un vrai coup de théâtre ravive l’intérêt de l’intrigue, pour ceux qui ont lu la première trilogie.
J’attends avec impatience de dénicher à la médiathèque ou ailleurs le deuxième opus de la série, Le silence et la colère, car j’ai déjà, sur mes étagères, le troisième tome, Un avenir radieux, que j’ai eu la chance de trouver dans une boîte à livres près de chez moi.
Le descriptif de l’éditeur qui laisse entrevoir la succession des rebondissements :
La famille Pelletier
Trois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible.
Et quelques meurtres.
Ce roman de 592 pages me permet une nouvelle fois cet été de participer au challenge Les Pavés de l'été 2025 proposé par Sybilline.