mercredi 17 mai 2023

Cavalier, passe ton chemin

Cavalier, passe ton chemin - Larry McMurtry

Gallmeister (2021)
Traduit de l'américain par Josette Chicheportiche
Titre original : Horseman, pass by (1961)

Une ferme du Texas, dans les années 1950.
Lonnie, dix-sept ans, y vit en compagnie de ses grands-parents et de Hud, trente-cinq ans, fils issu d'un premier mariage de sa grand-mère. Halmea, la bonne noire, s'occupe de la cuisine et de la maison et deux cow-boys, Jesse et Lonzo, aident le grand-père à s'occuper des bêtes. Peu de distractions dans le coin, le rodéo annuel à Thalia, la ville voisine, est l'évènement majeur de l'année. Lonnie l'attend avec impatience. Mais cette année, une succession d'incidents va bousculer le train-train habituel et bouleverser l'avenir de Lonnie et des siens.

 Dans cette histoire de cow-boy, c'est Lonnie le narrateur.  C'est par ses yeux que le lecteur découvre petit à petit la vie du ranch, ses habitants, les tensions entre les groupes, le travail rude et répétitif, la chaleur et la poussière, la fatigue, les rares moments de répit. 

C'est par son point de vue d'adolescent, naïf et confiant, que l'on perçoit d'abord les évènements qui touchent le ranch. Puis, très vite, on ressent les menaces qui se précisent, à la fois avec la maladie qui touche le troupeau mais aussi avec le comportement violent et imprévisible de Hud. On prend aussi conscience que le monde change, que la vie que le grand-père voudrait transmettre à son petit-fils n'est plus conforme à l'évolution de la société. Lonnie lui-même est partagé entre son amour du ranch et de sa vie au milieu du troupeau et l'attrait des plaisirs de la ville, la compagnie des jeunes de son âge.

C'est un roman rude, les personnages ne sont pas forcément sympathiques, le rythme est assez lent, on sent le drame couver mais il prend du temps à se déclencher. Néanmoins, c'est une histoire que j'ai aimé découvrir, un auteur dont j'ai envie d'explorer l’œuvre plus avant. À suivre donc...

 Extrait page 12 :

Le soir, quand la traite des vaches était terminée et que nous avions fini de manger, nous nous installions sur la véranda, côté est, dans le tardif crépuscule du printemps, pour nous reposer et commenter la journée. Les nuits les plus chaudes, Grand-mère sortait, elle aussi, et se balançait pendant un moment dans le rocking-chair à l'assise en corde, confectionnant parfois des napperons au crochet pour les mettre sur les chaises de la salle à manger. Même Hud pouvait venir s'asseoir quelques minutes sur les marches, brossant ses bottes en daim rouge avant d'aller en ville. Mais bientôt, il partait dans sa Ford décapotable, et Grand-mère avait trop froid et retournait à son poste de radio. Grand-père et moi restions seuls sur la véranda, jusqu'à la fin de la meilleure heure - ce dernier petit moment quand lui et moi regardions un autre jour se transformer en nuit.

 

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