La vie secrète d’Elena Faber – Jillian Cantor
Préludes (2018)Traduit de l’anglais par Pascale Haas
1938 : En Autriche, Kristoff, doué pour le dessin, devient l’apprenti de Frederick Faber, graveur officiel des timbres de l’état Autrichien. À ses côtés, il apprend le métier, difficilement, et tombe amoureux d’Elena, l’une des filles du graveur, elle-même très douée pour la gravure. Mais Frederick Faber est juif, la nuit de Cristal approche, la famille va être éclatée par le chaos.
1989 : À Los Angeles, Katie Nelson, que son mari vient de quitter, confie les collections de timbres de son père à un philatéliste, Benjamin Grossman, afin d’y dénicher la « perle rare » que son père a toujours recherchée. Celui-ci, Ted, perd la mémoire et Katie a dû se résoudre à le faire admettre dans un établissement spécialisé. Elle vide la maison paternelle, ne sait que faire des collections de timbres et veut s’assurer, avant de s’en débarrasser, qu’elles ne contiennent pas une pépite insoupçonnée. Or Benjamin trouve un courrier jamais envoyé, affranchi d’un timbre bizarre datant vraisemblablement de la Seconde Guerre mondiale, adressé à une certaine Frl. Faber, en Autriche.
En pleine déroute émotionnelle, Katie trouve alors un exutoire dans la résolution de l’énigme que pose cette lettre et, aidée par Benjamin Grossman, lui-même passionné par le sujet, elle va tenter de retrouver la destinataire du courrier, sans savoir que sa quête la rapprochera de son père.
On le devine, mais pas tout de suite dans le roman, les deux histoires vont se rejoindre et je dois avouer que l’intrigue est bien menée. On apprend au passage beaucoup de choses sur la gravure et les timbres, on redécouvre l’histoire de l’invasion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, la résistance des Autrichiens, le sort des enfants envoyés en Angleterre pour les protéger, la destinée de ceux qui ont survécu dans les pays du bloc de l’Est et l’impact de la chute du mur de Berlin.
Bref, la confrontation entre une intrigue contemporaine mélancolique et un pan de l’Histoire vu sous un angle intéressant donne un roman agréable à lire, des personnages attachants, aussi bien les contemporains que ceux du passé.
Je n’y ai pas trouvé, comme le dit la quatrième de couverture « Entre passion et tragédie, un hymne à l’amour, une ode à la mémoire », bien que tout cela y figure, c’est vrai, mais sur un ton et un style moins exalté que cette accroche ne le suggère et je me contenterai de dire qu’il s’agit d’un bon roman, distrayant, avec lequel on passe un bon moment !
Les avis de Sylire et du Suricate.
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