La femme à la clé – Vonne van der Meer
Éditions Héloïse d’Ormesson (2013)Traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin
La narratrice est une femme de 59 ans, Nettie. Son mari est mort, ses enfants sont loin. Elle doit retrouver une activité professionnelle car ses économies s’amenuisent. Que faire ? Ce qu’elle aime, ce sont les livres. Ce qu’elle sait faire, c’est la lecture à voix haute. Alors, elle publie cette annonce :
Femme, 59 ans, d’apparence maternelle, hanches larges, voix agréable, vient vous border et vous faire la lecture avant que vous vous endormiez. Discr. Assurée. Intentions sexuelles totalement exclues.
En choisissant cette activité de lectrice du soir, Nettie n'imagine pas l'impact de ces nouveaux rendez-vous sur sa propre vie, l'importance des relations qu'elle va nouer avec ses clients. En s'intéressant à leur personnalité, en choisissant avec soin ce qu'elle va leur lire, en pénétrant dans leur intimité, elle se retrouve mêlée à leurs problèmes au-delà de ce qu'elle souhaitait au départ, au risque de s'impliquer personnellement un peu trop.
C’est le genre de livre qui fait du bien, même s’il ne s’y passe pas des choses exceptionnelles. Ce sont des rencontres, des séquences de vie, des éclaircies dans des existences pas faciles, des occasions de faire surgir des choses cachées, de parler à quelqu’un qui ne juge pas, quelqu’un qui est bienveillant, quelqu’un qui a besoin de donner un sens à sa vie.
Une histoire lumineuse, où les livres ont leur place, et un personnage de femme qui reprend goût à la vie, en aidant les autres, sans mièvrerie, sans artifice. Ce livre m’a fait passer un joli moment.
Extrait page 18 :
Au moment où je commençais à douter de la viabilité de mon projet, j’ai découvert dans un livre le mot Mitschlaffer. Un Mitschlaffer se roule en boule, en échange de quelques kopekcs, au pied du lit d’un insomniaque. Dès que ce dernier a trouvé le sommeil, le Mitschaffler s’en va sur la pointe des pieds pour se rendre à l’adresse suivante. Ce que je propose est une variante d’un métier très ancien. S’il le faut, je peux étayer historiquement le choix de ma profession. Elle était exercée par des Juifs en Russie à l’époque de Dostoïevski. Mon métier n’est donc peut-être pas le plus vieux du monde, mais presque.Quelques avis chez Lecturissime, MHF, Béné Books et Mille Vies en Une.
Le thème me plaît beaucoup, une idée à mettre de côté pour mes vieux jours :-)
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