Les variations Bradshaw - Rachel Cusk
Éditions de l'Olivier (2010)
Traduit de l'anglais par Céline Leroy.
Ils sont trois frères chez les Bradshaw : Howard, Thomas et Leo, mariés, respectivement à Claudia, Tonie et Suzy, et tous pourvus d'enfants. La vie de Thomas et de Tonie vient de subir quelques bouleversements.
Tonie, qui partageait son temps entre un mi-temps à l'université et l'éducation de leur fille Alexa, a été pressentie pour succéder à la directrice de son département. Elle a repris le travail à temps plein, et même plus. De fréquents déplacements professionnels lui permettent d’émerger d’une certaine monotonie qui menaçait sa vie quotidienne, mais sont aussi source d’interrogation sur sa relation de couple.
De son côté, Thomas a décidé de souffler un peu et de prendre une année sabbatique afin de s’occuper à son tour d’Alexa et de la maison. Il a commencé l’étude du piano et prend des cours avec un jeune professeur.
Mais il n’est pas si facile de changer son rythme de vie, d’affronter les questions des parents vieillissants, d’entrer dans la crise de la quarantaine. Et ce ne sont pas ses frères qui vont pouvoir lui apporter du réconfort, plongés eux aussi dans d’autres difficultés du milieu de vie.
Après Arlington Park, c’est le deuxième roman de Rachel Cusk que je lis et je l’ai apprécié davantage. Cet échantillon des relations conjugales, vu à travers des épisodes de la vie quotidienne de quatre couples, si on inclut les grands-parents, est très réaliste, même s'il ne suscite pas l'optimisme.
L’auteur ne s’apitoie jamais sur le sort de ses personnages, elle sait être ironique quand il le faut et n’a guère d’illusions sur cette tentative de renversement des rôles ! On sent pointer la féministe derrière la prise de conscience de Thomas, lorsqu’il réalise que la situation d’homme au foyer est loin d’être aussi idyllique que ce qu’il imaginait. Rachel Cusk n’est pas tendre non plus avec Claudia, soi-disant artiste peintre qui trouve tous les prétextes pour ne jamais entrer dans son atelier au fond du jardin et qui le reproche à tous ses proches mais jamais à elle-même ! Je l’ai trouvée plus indulgente avec Suzy, un peu trop portée sur la bouteille mais spontanée et sans artifice !
Le rapprochement avec la musique de Bach et les variations Goldberg, au travers du titre et du découpage du roman, apporte néanmoins un peu de sérénité à l'ensemble et laisse une impression positive à l'issue de cette lecture à recommander.
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Un petit coucou pour te souhaiter un joyeux Noël Nanou !
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