Comment vivre en héros – Fabrice Humbert
Gallimard (2017)Tristan Rivière, lycéen de seize ans et adepte de boxe, a irrémédiablement déçu son père, Marcel, ouvrier et fervent communiste, le jour où il a abandonné Bouli, son coach, alors que celui-ci, toujours prêt à la bagarre, se colletait avec trois loubards dans le métro. Submergé par le nombre, Bouli fut gravement blessé et Tristan définitivement déclaré lâche par Marcel qui, jusque-là, avait toujours rêvé son fils dans le rôle du héros. Tristan, écrasé par la honte, ne remet plus jamais les pieds au club et traine ses remords comme un fardeau, persuadé qu’il est et sera toujours un incapable. Dix ans plus tard, alors qu’il est devenu professeur d’histoire-géographie dans un collège difficile, il se retrouve dans une situation analogue, alors qu’il rentre d’une soirée. Une jeune fille se fait importuner par un groupe de jeunes un peu échauffés et Tristan doit décider en trente-huit secondes ce qu’il va faire : ne pas réagir et risquer de revivre les tourments qu’il a déjà traversés ou se porter au secours de la jeune fille au risque de se faire démolir par le groupe. Avec génie, il choisira une troisième solution qui changera le cours de sa vie et lui donnera accès à un milieu social jusque-là inatteignable et à une carrière politique qu’il n’aurait jamais envisagée.
Ce n’est que le début de la vie de Tristan et l’amorce des péripéties qui vont se succéder au fil des quatre cents pages de ce roman. Je ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé, sur le moment j’ai tourné les pages avec hâte, toujours avide de savoir ce qui allait arriver à Tristan, dans son destin de héros décidé depuis la naissance par son père et si difficile à assumer. Ce que j’ai aimé, c’est toute la partie qui raconte l’ascension politique de Tristan, la façon dont il s’impose avec le soutien de son beau-père. Mais je suis réservée sur le choix de Fabrice Humbert d’illustrer son propos par la théorie du héros qu’il développe comme fil conducteur de ce roman. J’avais d’ailleurs déjà ressenti cette impression avec un autre de ses romans, L’origine de la violence, où, de la même façon, il utilisait un discours théorique sur la violence pour soutenir une histoire qui, à mon avis, n’en avait absolument pas besoin.
En résumé, une petite déception, d’autant que j’ai lu de nombreux avis plutôt favorables sur ce livre. Je suis peut-être passée à côté de ce roman !
Merci à PriceMinister et aux éditions Gallimard qui m’ont gracieusement adressé ce livre dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire 2017.
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