vendredi 23 octobre 2009

Le propriétaire

Le propriétaire - John Galsworthy
Editions Calmann-Levy (1925)
Traduit de l'anglais par Camille Mayran (The man of Property)
Lu en Livre de poche (1966).


Le 15 juin 1886, les fiançailles de sa petite-fille June donnent à Jolyon Forsyte l'occasion de réunir toute la famille Forsyte dans sa résidence de Stanhope Gate, à Londres. Tous ses frères et soeurs sont là : la plus âgée Ann, puis Hester, Juley, les jumeaux James et Swithin, Timothy, Roger et Nicholas. Et bien sûr, les femmes et les enfants, eux-mêmes avec leurs conjoints.
Seul manque à l'appel Jolyon le jeune, fils du vieux Jolyon et père de June, mis à l'écart de la famille pour sa conduite scandaleuse que l'on découvrira plus tard. Plus que jamais, le vieux Jolyon ressent le manque que lui cause l'absence de son fils, son "Jo".

L'heureux fiancé est Philip Bosinney, un jeune architecte, plein de talents sans doute, mais sans fortune. Aussi, Jolyon a mis des conditions avant d'accepter ce mariage : Philip doit se constituer une clientèle, afin d'assurer à sa future femme un train de vie à la hauteur de sa position sociale. June profite donc de cette réunion de famille pour en inciter les membres à se faire construire une maison à la campagne.

Contre toute attente, Soames, le fils de James, envisage la proposition avec intérêt : en effet, son mariage avec Irène n'est pas heureux et il voudrait la soustraire aux mauvaises influences qu'il redoute pour elle à Londres. Il va donc faire affaire avec Le Brigand, comme les enfants Forsyte ont surnommé Philip, tant il est différent de leurs fréquentations habituelles, et lui faire construire une magnifique maison, bien différente de celles des autres Forsyte, sur la colline de Robin Hill. Tous sont bien loin d'imaginer les bouleversements causés par ce projet dans l'existence apparemment sans nuages de plusieurs d'entre eux. Devenir propriétaire n'est pas une sinécure !


Ainsi commence ce premier tome de la saga des Forsyte, qui nous plonge dans le Londres de la fin du 19ème siècle, au sein de cette famille de la haute bourgeoisie, rigide et respectable, refermée sur elle-même. Si l'on ressent bien ce qui unit tous les membres de la famille, on découvre aussi les jalousies, les rumeurs et les commérages au cours de ces nombreuses réunions de famille. L'irruption de Philip Bosinney dans ce milieu constitue déjà une perturbation. La suite des évènements fera éclater certains liens, du côté de James, tandis que Jolyon va y trouver le courage de renouer avec son fils.

A côté de l'intrigue sentimentale, l'intérêt de ce roman est aussi de montrer le fonctionnement d'une famille : comment, partis assez bas dans l'échelle sociale, ils ont réussi, par le travail et l'ambition, à devenir ce qu'ils sont, riches bourgeois, respectables et respectés, mais guindés et soumis aux conventions de l'époque, parfois au détriment de leur bonheur.

J'ai lu cette saga, il y a bien des années, suite à la diffusion en 1971 de la série britannique, la Saga des Forsyte, à la télévision. C'était le samedi soir, en deuxième partie de soirée, en noir et blanc et j'aimais beaucoup la lenteur de l'intrigue, les conversations des vieilles tantes chez l'oncle Timothy, la bougonnerie du vieux Jolyon, l'air pincé de Soames et la froide beauté d'Irène.

En visionnant le début du premier épisode ici, je me suis souvenue que la série démarre plus tôt, puisqu'elle commence dans l'enfance de June et qu'elle relate les faits qui ont amené Jo à être écarté de la famille, alors que ces évènements n'apparaissent que petit à petit dans le premier tome du roman, au fur et à mesure que Jolyon les évoque, à l'occasion de son rapprochement avec son fils et la famille qu'il a fondée.

A la relecture de ce roman, je m'aperçois qu'il aurait très bien pu faire partie de la liste qui avait été proposée par Ys, à l'occasion du London Swap, auquel j'ai participé. En effet, on y découvre Londres au côté des différents membres de la famille, les quartiers résidentiels et les quartiers d'affaires, et ce n'est pas le moindre des charmes de cette oeuvre qui mérite d'être mieux connue.

Un avis chez les rats de biblio.

Lu dans le cadre de mon challenge Relecture 2009.
Je suis prête à poursuivre avec le tome suivant de cette saga, "Aux aguets".
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3 commentaires:

  1. Ben mince, je ne connais pas du tout cette sage (combien de tomes ?) et même la série dont tu parles ne me dis rien. Pourtant, elle a vraiment tout pour me plaire ! Et je m'en vais de ce pas la rajouter à la London list !

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  2. @Ys : Forsyte Saga est composée de 5 titres. Ensuite vient Comédie moderne, avec 3 titres puis La fin du chapitre avec 3 titres également.
    J'ai l'intention de tous les relire !

    John Galsworthy a obtenu le prix Nobel de littérature en 1932.

    A découvrir ! Je peux te prêter ce premier tome, si tu es intéressée.

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  3. Oh, cela fait plusieurs décennies que je n'avais plus songé à la saga des Forshyte lue naguère... Merci de m'en rappeler l'existence, je ne m'en rappelle rien, il faudrait que je la relise!

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