mercredi 12 octobre 2011

L'aimer ou le fuir


L’aimer ou le fuirDelphine de Malherbe
Plon (2011)
 
Colette est tombée amoureuse, à 47 ans, de Bertrand de Jouvenel, 17 ans, le fils de son deuxième mari. Dans un premier temps, elle tente de résister à la passion contagieuse du jeune homme et cherche dans son histoire passée des arguments qui vont finalement l'amener à succomber.

Ce livre prend la forme d’une conversation imaginaire entre Colette et un docteur qui séjourne chez elle et à qui elle se raconte, tout en refusant de se livrer à quelque forme d’analyse. C’est ainsi qu’elle parcourt son enfance, les rapports avec ses parents, son mariage avec Willy, ses débuts dans l’écriture puis sa prise de conscience face aux tromperies de son mari qui l’exploite. Une fois devenue indépendante, Colette assume sa conduite, parfois scandaleuse, toujours libre  et savoure tous les plaisirs de la vie. Mais son questionnement face à ce nouvel amour qui s’amorce révèle aussi une femme qui a ses fragilités, ses incertitudes face à la vieillesse qui approche  et qui sait qu’elle vit là une dernière chance de passion, au risque de bouleverser une existence confortable et apaisée.

Un beau texte sur une belle personne, une vie riche en expériences diverses, loin des modèles de l’époque. Une volonté de liberté plus forte que tout, c'est ce que je retiendrai de ce roman.

Mais il y a quelque chose qui m’a agacé dans cette lecture, c’est le fait que ce récit, qui porte la voix de Colette, écrit à la première personne du singulier, se mette à naviguer dans le temps bien au delà de l’époque à laquelle se déroulent les évènements évoqués. Et surtout, les mots et les références utilisés n’ont à plusieurs reprises pas leur place en 1920. 
Ainsi, par deux fois, Colette, sous la plume de Delphine de Malherbe, se compare à un ovni. Puis, pour s’expliquer sur une période de vie dissolue, argumente qu’elle n’était pas une fille de Madame Claude ! Plus tard, elle évoque un homme en costume Dior.  Lorsqu’elle en vient à citer le film de Mathieu Almaric, Tournée, et ses actrices plantureuses, j’ai compris qu’il y avait une volonté de s’affranchir des époques mais l’agacement était déjà là ! 

Dommage, ce parti pris a légèrement gâché le plaisir de cette lecture et m’a fait douter de son objectif. Peut-être saurez-vous être moins conventionnels que moi !

Un avis plus enthousiaste et bien argumenté ici. 

Merci à Babelio et aux éditions Plon qui m'ont offert ce livre dans le cadre de la dernière opération Masse Critique.
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