mercredi 29 décembre 2010

The five people you meet in Heaven

The five people you meet in Heaven - Mitch Albom
Édité par Sphere (2007)

Eddie est un vieil homme de 83 ans. Blessé au genou lors de la guerre aux Philippines, il en a gardé une infirmité et éprouvé des souffrances pour le reste de ses jours. Il est responsable de la maintenance dans le parc d'attractions de Ruby Pier, où il a passé une bonne partie de son existence. Son père y travaillait et Eddy y a joué étant enfant, puis il a remplacé son père lorsque celui-ci est tombé malade et il y est resté.
Dès le début du roman, un compte à rebours commence, retraçant les dernières heures d'Eddy avant l'accident qui se produit dans l'un des manèges dont il s'occupe. Pour sauver une petite fille de la chute d'une nacelle, Eddy met sa vie en péril et se retrouve au Paradis. Il y rencontre successivement cinq personnes qu'il a connues. Il se souvient de certaines d'entre elles mais d'autres ne lui rappellent rien à priori. Chacune lui explique la raison de sa présence et leurs différents récits retracent petit à petit la vie d'Eddy, son enfance près d'un père violent, sa vie de soldat, son retour à Ruby Pier, son amour pour sa femme Marguerite et sa vieillesse solitaire. Eddy redécouvre certains éléments de son passé, leur importance sur le cours de son existence et il apprend aussi des choses qu'il ignorait, comme les circonstances de la mort de son père et la vérité sur sa blessure au combat.


Ce retour sur le parcours d'un homme simple est très émouvant. Grâce à ces cinq personnes, Eddy remet en question la place qu'il a toujours accordée à sa propre existence qu'il considérait sans importance. Il réalise qu'il a compté pour certaines personnes, que son passage a laissé des traces et que sa vie avait un prix. Ces cinq conversations le reconcilient avec lui-même et le préparent à devenir lui aussi l'une des cinq personnes qui vont attendre quelqu'un d'autre au Paradis.

C'est un conte très émouvant, porteur d'espoir et de sagesse. Une incitation à profiter de la vie, à s'intéresser aux autres et à apprécier les moments présents.


C'était le dernier livre lu cette année pour le challenge Lire en VO organisé par Bladelor. Je m'étais engagée dans ce challenge avec un peu d'appréhension mais finalement, ces lectures en V.O. ont été moins difficiles que ce que je craignais. J'ai sans doute eu de la chance dans mon choix de livres.
A continuer en 2011 !




Objectif PAL : 10/61
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mardi 28 décembre 2010

Blue Shoes and Happiness

Blue Shoes and Happiness - Alexander McCall Smith
Abacus (2007)
Paru en français sous le titre : 1 cobra, 2 souliers et beaucoup d'ennuis.

Dans ce nouvel épisode mettant en scène la seule et unique femme détective du Botswana, j'ai retrouvé avec plaisir Mma Ramostswe et son assistante, Mma Makutsi, qui partagent désormais des locaux en commun avec le garage de Mr J.L.B. Matekoni, l'époux de Mma Ramotswe. Le quotidien de cette cohabitation donne lieu à de nombreux incidents burlesques provoqués par les deux jeunes apprentis de Mr J.L.B. Matekoni, tandis que Mma Ramostwe se mesure à de nouvelles enquêtes, toujours plus insolites les unes que les autres, aidée temporairement par Mr Polopetsi, l'un des employés du garage. 
L'histoire commence par une rencontre imprévue entre Mma Makutsi et un cobra, réfugié sous son bureau puis se poursuit dans la réserve voisine, sous l'influence de mauvais esprits que Mma Ramotswe va devoir identifier et combattre. Sa sagacité va aussi être mise à l'épreuve dans une délicate affaire de lettres anonymes et de détournemant de nourriture au sein d'un collège et elle devra faire preuve de toute son intuition féminine et de sa délicatesse pour résoudre ces énigmes et bien d'autres, en respectant les sensibilités et les intérêts de chacun. Au final, la quête la plus difficile n'est-elle pas la recherche de la paire de chaussures idéales dont il est souvent question au fil des pages !



 Une lecture bien distrayante, en anglais pour continuer mon challenge Lire en V.O., à l'initiative de Bladelor, et qui n'a pas été trop ardue !




Cette deuxième rencontre avec Mma Ramotswe m'a ravie et a confirmé mon appréciation de cette série. Plus que des enquêtes policières, il s'agit ici plutôt d'une succession de scènes de la vie quotidienne dans cette communauté du Botswana, avec ses joies et ses peines, ses injustices et ses rebondissements, qui redonnent confiance dans l'humanité, grâce à la bienveillance et à la fermeté de Mma Ramotswe.


En ce qui me concerne, l'énigme la plus difficile a été de trouver ce qu'était ce "ground hornbill", un oiseau dont il est question dans la résolution de l'affaire d'envoûtement.
J'ai fini par en trouver des photos sur Internet qui m'ont immédiatement renseignée : Impressionnant, non ?





 Source photo : Wikipédia



A propos, Bladelor lance un challenge Lire en anglais pour l'année 2011. Si vous êtes intéressés, tous les détails sont ici.





Objectif PAL : 9/61
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vendredi 24 décembre 2010

Joyeux Noël !

Image du Blog isabelleflute.centerblog.net
Source : isabelleflute.centerblog.net sur centerblog.

A vous tous qui passez par ici, 
je souhaite un très bon Noël !

mercredi 15 décembre 2010

Les variations Bradshaw


Les variations Bradshaw - Rachel Cusk
Éditions de l'Olivier (2010)
Traduit de l'anglais par Céline Leroy.

Ils sont trois frères chez les Bradshaw : Howard, Thomas et Leo, mariés, respectivement à Claudia, Tonie et Suzy, et tous pourvus d'enfants. La vie de Thomas et de Tonie vient de subir quelques bouleversements. 
Tonie, qui partageait son temps entre un mi-temps à l'université et l'éducation de leur fille Alexa, a été pressentie pour succéder à la directrice de son département. Elle a repris le travail à temps plein, et même plus. De fréquents déplacements professionnels lui permettent d’émerger d’une certaine monotonie qui menaçait sa vie quotidienne, mais sont aussi source d’interrogation sur sa relation de couple. 

De son côté, Thomas a décidé de souffler un peu et de prendre une année sabbatique afin de s’occuper à son tour d’Alexa et de la maison. Il a commencé l’étude du piano et prend des cours avec un jeune professeur.
Mais il n’est pas si facile de changer son rythme de vie, d’affronter les questions des parents vieillissants, d’entrer dans la crise de la quarantaine. Et ce ne sont pas ses frères qui vont pouvoir lui apporter du réconfort, plongés eux aussi dans d’autres difficultés du milieu de vie.

Après Arlington Park, c’est le deuxième roman de Rachel Cusk que je lis et je l’ai apprécié davantage. Cet échantillon des relations conjugales, vu à travers des épisodes de la vie quotidienne de quatre couples, si on inclut les grands-parents, est très réaliste, même s'il ne suscite pas l'optimisme. 
L’auteur ne s’apitoie jamais sur le sort de ses personnages, elle sait être ironique quand il le faut et n’a guère d’illusions sur cette tentative de renversement des rôles ! On sent pointer la féministe derrière la prise de conscience de Thomas, lorsqu’il réalise que la situation d’homme au foyer est loin d’être aussi idyllique que ce qu’il imaginait. Rachel Cusk n’est pas tendre non plus avec Claudia, soi-disant artiste peintre qui trouve tous les prétextes pour ne jamais entrer dans son atelier au fond du jardin et qui le reproche à tous ses proches mais jamais à elle-même ! Je l’ai trouvée plus indulgente avec Suzy, un peu trop portée sur la bouteille mais spontanée et sans artifice !
Le rapprochement avec la musique de Bach et les variations Goldberg, au travers du titre et du découpage du roman, apporte néanmoins un peu de sérénité à l'ensemble et laisse une impression positive à l'issue de cette lecture à recommander.

 L'avis de Cathulu et les critiques de La Croix et d'Evene.
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vendredi 10 décembre 2010

Babelio 11ème édition

Voici le retour de Masse Critique dont Babelio organise la 11ème édition.

 Vous pouvez y participer, que vous ayez un blog ou pas.

La règle du jeu : vous choisissez dans une liste le ou les livre(s) que vous aimeriez lire, et si vous êtes sélectionné, Babelio vous l`enverra par la Poste.

Seule contrepartie : écrire ce que vous en avez pensé, sous la forme d`une critique positive ou négative, sur le site de Babelio (et sur votre blog si vous en avez un).

Rendez-vous 
MERCREDI 15 DECEMBRE, A PARTIR DE 08H30 
sur  

mercredi 8 décembre 2010

ni fleurs ni couronnes

ni fleurs ni couronnes - Maylis de Kerangal
suivi de Sous la cendre
Éditions Verticales (2006)


Finnbar Peary naît en 1899, dans le hameau misérable de Sugàan,entre Cork et Kinsale. Avant lui sont nés neuf enfants, dont sept sont morts et enterrés. Ses deux ainés quittent le village lorsqu'il a dix ans, pour s'embarquer vers l'Amérique. Ils ne donneront jamais de leurs nouvelles.
Lorsque Finbarr a seize ans, à son tour il quitte Sugàan et gagne le port de Queenstown, curieux d'ailleurs et d'inconnu. Lorsqu'il arrive sur la côte, le paquebot Lusitania vient d'être torpillé au large de Kinsale par la marine allemande.
Finbarr se retrouve associé à une jeune femme inconnue dans la recherche en mer des cadavres des noyés de la tragédie, avec pour récompense une livre à se partager par corps repêché. Et puis, une prime de mille livres est promise à ceux qui ramèneront le corps de l'héritier Vanderbilt, qui n'a pas encore été retrouvé. Finbarr et l'inconnue embarquent de nouveau pour une quête morbide.

Bien que très court, une soixantaine de pages, ce texte a une force incroyable, autant pour évoquer l'enfance de Finbarr, solitaire et misérable, que pour raconter cette aventure à laquelle il se trouve mêlé sur les quais de Queenstone. On sait peu de choses de lui, et encore moins de cette jeune femme rencontrée par hasard dans un bar du port. Ensemble, ils vont peiner pendant quelques jours pour ramener les noyés, ne ménageant pas leurs efforts, dans des conditions épouvantables, sans qu'on comprenne réellement la motivation de la jeune femme. Maylis de Kerangal ne cherche pas à rendre ses personnages sympathiques, ils ne suscitent aucune empathie chez le lecteur. Ils ont seulement la rage au ventre et la force de se battre.

Dans la deuxième nouvelle qui compose ce livre, "Sous la cendre", le cadre paraît plus idyllique au premier abord. C'est l'été, deux jeunes gens, Pierre et Clovis, qui effectuent une enquête à Naples, ont décidé de profiter du week-end pour visiter les îles Éoliennes et escalader de nuit le Stromboli. Sur le bateau, ils repèrent une jeune fille, Antonia, qui joue de son pouvoir de séduction. Après l'avoir suivie sur les chemins de l'île, ils finissent par lier connaissance et passent un moment à la plage. Puis, ils se joignent à un groupe et l'ascension du volcan commence dans la soirée, avec cinq heures de montée suivies de trois heures de descente. Cette randonnée va bouleverser les rôles et provoquer une remise en question chez les trois jeunes gens.

Le style est différent de la première nouvelle : les phrases sont très longues, constituées d'une accumulation de mots, ce qui impose un rythme rapide et irrite un peu au début de la lecture. Puis, on s'y fait, on a l'impression d'être dans le récit, en particulier lors de l'ascension du volcan dans la nuit. Ici aussi, il y a beaucoup de force.

C'est cette impression qui me reste à l'issue de la lecture de ce court livre, cent trente-cinq pages en tout, qui ont suffit à l'auteur pour installer deux histoires, décrire des ambiances, établir des relations éphémères entre des personnages et surprendre son lecteur. En effet, dans les deux nouvelles, Maylis de Kerangal nous emmène dans une direction qui semble évidente et puis, tout à coup, les certitudes sont mises à mal, l'histoire prend un autre chemin, inattendu, vers une issue ouverte à l'imagination.

Après "Dans les rapides" lu récemment, je poursuis ma découverte de Maylis de Kerangal et j'ai l'intention de continuer, puisque je viens de recevoir en cadeau son dernier livre, "Naissance d'un pont", pour lequel elle a obtenu le Prix Médicis.

L'avis de Tatiana.
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