jeudi 24 décembre 2009

C'est la saison...


Joyeux Noël à tous !

Source photo Terra Nova
s.

mardi 22 décembre 2009

Du côté de Castle Rock


Du Côte de Castel Rock - Alice Munro
Éditions de l'Olivier - 2009
Traduit de l'anglais par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso.


Dans l'avant-propos, Alice Munro explique la genèse de ce livre. Depuis une douzaine d'années, elle s'est intéressée à l'histoire de sa famille, venue d'Écosse et émigrée en partie en Amérique du Nord.
Revenue aux sources, dans la vallée de de l'Ettrick, l'auteur a trouvé de nombreux témoignages écrits, des lettres et des recueils de souvenirs et découvert des traces de ses ancêtres dans les ouvrages des bibliothèques locales. Elle a utilisé tout ce matériel dans une série de nouvelles, écrites au fil du temps mais non publiées jusqu'alors. Ce livre lui a permis de regrouper ces histoires, mêlant réalité et fiction et d'explorer une vie, la sienne, et toutes celles qui l'ont précédée et lui ont permis d'être celle qu'elle est devenue.
La première figure marquante est celle de William Laidlaw, connu sous le nom de Will O'Phaup, déformation du nom de sa ferme Far-Hope. Simple berger, il a marqué l'histoire locale de la vallée d'Ettrick pour avoir rencontré des fées, un soir qu'il regagnait son foyer après avoir rentré ses moutons !

C'est ensuite un de ses petits-fils, James, qui en 1818 émigre au Canada, emmenant avec lui deux fils, une fille, sa belle-fille et son petit-fils. La longue traversée de l'Atlantique constitue la première épreuve de leur exil, l'occasion déjà de découvrir un autre monde, grâce aux rencontres qu'ils font sur le bateau. James est ainsi à l'origine de cette branche familiale de nouveaux américains, que le lecteur suit, génération après génération, jusqu'au père d'Alice puis Alice elle-même, de l'enfance à l'époque actuelle.

A travers la multitude d'anecdotes et de petites histoires qui constituent ce roman, c'est la vie qui est racontée, la vie toute simple qui passe avec les années, les souvenirs qui restent ou qui s'envolent.

Un extrait où bizarrement, j'ai retrouvé une question existentielle familière :
Les moutons se pressent autour de moi. [...] Je leur donne de l'avoine dans la longue mangeoire.

Autour de moi, des gens disent que ce genre d'ouvrage permet de se ressourcer et possède une dignité propre, mais le connaissant depuis ma naissance, j'en ai un sentiment différent. Le temps et le lieu risquent de me rattraper pour m'enfermer, je risque d'avoir trop facilement l'impression de n'être jamais partie, d'être restée ici ma vie entière, comme si ma vie d'adulte était une espèce de rêve qui ne s'est jamais emparé de moi. (p. 308)

Au final, une lecture agréable, mais qui m'a laissée pensive et mélancolique !

Ce livre m'a été offert gracieusement par le site Alapage, où vous pouvez découvrir les autres ouvrages d'Alice Munro, que je ne connaissais pas avant cette lecture.

D'autres avis : celui de Papillon et un article de l'Express, ainsi qu'une présentation très intéressante des canadiennes de la rentrée littéraire sur Bibliobs.
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samedi 12 décembre 2009

Persuasion

Persuasion - Jane Austen
Publié en 1818 (oeuvre posthume).

A l'âge de dix-neuf ans, Anne Elliot s'est fiancée à Frederick Wentworth, un jeune officier de marine, mais elle a renoncé à cet engagement, persuadée par son entourage du risque d'épouser un homme sans fortune et sans relations. Les années ont passé, Anne a perdu sa fraîcheur et se dirige à vingt-sept ans vers l'état de vieille fille de façon certaine, mal aimée par son père et ses soeurs. Elle a eu tout le temps de regretter sa décision, d'autant que la situation de Frederick Wentworth a bien changé : Sa bravoure et ses succès aux combats lui ont apporté la prospérité et la fortune.
Alors que Anne séjourne chez Mary, sa soeur cadette mariée à Charles Musgrove, le hasard la remet en présence du Capitaine Wentworth, qui n' a rien oublié et lui garde une rancune certaine, même s'il se montre très distant. De nombreuses rencontres en société vont leur donner de multiples occasions de se redécouvrir l'un l'autre.

J'ai beaucoup apprécié ce roman de Jane Austen, moins flamboyant que Orgueil et Préjugés qui m'avait emballée, mais très subtil dans la description des caractères de Anne et de Frederick, dans l'évolution de leur relation.
J'ai trouvé beaucoup d'humanité dans ces deux personnages, leurs faiblesses les rendent sympathiques et donnent envie de les voir revenir l'un vers l'autre. Anne est très émouvante, à la fois résignée à sa situation de vieille fille mais aimant toujours Frederick Wentworth. Sa lucidité la rend capable de s'opposer aux manigances de son père et de sa soeur ainée. Elle est aussi très clairvoyante et ne se laisse pas embobiner par les manières de son cousin, William Elliot, jeune homme charmant en apparence, qui souhaite l'épouser.
Le Capitaine Wentworth, peu sympathique au début, séduit au fil du roman par sa sobriété et son authenticité. Décidé à se marier, maintenant que la guerre est terminée, il participe avec plaisir aux soirées et aux promenades des jeunes filles Musgrove, apparemment charmé par l'une d'elles. En réalité, les retrouvailles avec Anne ont réveillé ses sentiments, même s'il lui faut du temps pour le reconnaitre. Mais il fait preuve de ténacité et d'audace pour exprimer son amour à Anne lorsqu'il craint qu'elle se laisse de nouveau influencer par sa famille.

Au delà de l'histoire d'amour, ce roman est aussi une peinture critique d'une certaine société anglaise, où la seule issue raisonnable pour une jeune fille est un beau mariage. Anne est devenue une charge pour son père et sa soeur ainée, qui ne lui accordent aucune considération et ne la consultent en rien, alors qu'elle est très lucide sur les défauts de son père et son incapacité à gérer ses finances. Par contraste, l'affection qu'elle trouve auprès de la famille Musgrove la place en confiance et la revalorise. Mr et Mrs Musgrove sont d'ailleurs beaucoup plus soucieux du bonheur de leurs filles que de la recherche d'un riche parti. Ils apportent une note d'optimisme qui fait du bien, autant à l'héroïne qu'au lecteur !

J'ai lu ce livre en anglais et y ai trouvé moins de difficultés que ce que je craignais. J'ai découvert la langue du début du XIXème siècle et ai été surprise bien sûr par certaines tournures, moi qui n'ai aucune connaissance particulière de la littérature anglaise. J'ai passé un très bon moment et je compte bien poursuivre mon parcours dans l'oeuvre de Jane Austen !



Livre lu dans le cadre du challenge Lire en VO de Bladelor.




Les avis de Karine, de Lilly et de Cachou.

A lire sur le Web, ici en anglais et en français.
Et je n'ai bien sûr pas pu résister aux adaptations en vidéo : Celle de 1995 et celle de 2007, en VO non sous-titrée (Je n'ai pas trouvé de version avec sous-titres).
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vendredi 4 décembre 2009

Le retour du Lotobook


Stéphanie lance une nouvelle édition du Lotobook !

Pour vous inscrire, c'est ici avant le 4 janvier 2010 !

Moi, c'est déjà fait !

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