lundi 2 juin 2008

Le Dieu des cauchemars

Le Dieu des cauchemarsPaula Fox
Editions Joëlle Losfeld – 2004
Traduit de l’anglais par Marie-Hélène Dumas. Préface de Rosellen Brown.

« Au début du printemps 1941, treize ans après nous avoir quittées, ma mère et moi, mon père, Lincoln Bynum, est mort loin de nous dans un village côtier au nord de la Californie. Devant la stupéfaction qui l’a frappée à cette nouvelle, j’ai compris pour la première fois que, pendant toutes ces années, ma mère avait cru qu’il finirait par revenir. »

En 1941, Helen Bynum vit avec sa mère à Poughkeepsie, un bourgade dans l’est des Etats-Unis. L’annonce de la mort du père est un choc pour la mère d’Helen mais, en même temps, une libération pour Helen. En effet, sa mère qui la gardait près d’elle comme si sa présence était un gage du retour du père, va l’encourager à partir de la maison, en lui donnant pour mission d’aller à la Nouvelle-Orléans, afin de retrouver Lulu, sa soeur et de la ramener à Poughkeepsie. Avant son mariage, la mère d’Helen et Lulu étaient danseuses des Ziegfried Folies. Après une carrière d’actrice de théâtre, puis un mariage éphémère avec un chirurgien célèbre, Lulu vit toujours à La Nouvelle Orléans, et n’a pas cherché à maintenir la relation avec sa soeur.

Helen, qui pressent qu’elle ne sera pas la bienvenue chez sa tante, préfère assurer sa situation avant de se mettre à sa recherche. Elle loue une chambre chez un couple chaleureux, Catherine et Gérald, un poète, et trouve un travail dans un magasin de vêtements.

Elle retrouve facilement sa tante Lulu, qui vit dans le quartier français de la Nouvelle-Orléans. Un jeune homme, Len, veille sur elle et Helen n’arrive pas à déterminer s’il est ou a été son amant et quelles sont ses motivations à s’occuper d’elle. Lulu est alcoolique et alterne les périodes d’ivresse et de sobriété. Elle a le projet de monter une troupe de théâtre, mais sa période d’abstinence ne dure jamais suffisamment longtemps pour que ce projet se concrétise. Helen va rapidement comprendre que Lulu n’a aucune envie de quitter La Nouvelle-Orléans pour aller aider sa mère à Poughkeepsie.

Ce séjour à la Nouvelle-Orléans est l’occasion pour Helen de s’ouvrir au monde. Jusqu’à l’âge de vingt-trois ans, elle a vécu dans un univers clos, dans une relation étouffante avec sa mère. A travers ses rencontres, elle va découvrir la ségrégation, l’anti-sémitisme, l’anti-communisme, l’homophobie. Elle va percevoir les échos de la guerre qui se déroule en Europe et qui va impliquer plus tard ses proches. Elle va rencontrer également l’amitié en la personne de Nina Weir, une jeune fille de son âge, mais qui contrairement à Helen, a déjà été confrontée aux duretés de la vie.

La lecture de ce livre m’a rappelée celle de Côte Ouest, également de Paula Fox. Dans les deux cas, il s’agit de l’histoire d’une jeune fille, plongée seule dans un milieu nouveau, et qui va évoluer au fil de ses rencontres.

Mais autant, dans Côte Ouest, l’atmosphère était lourde, nauséeuse, engluée dans la misère, ici tout est décrit au travers de l’oeil innocent d’Helen, qui découvre sans à priori ce qu’elle n’imaginait même pas. Sans doute le fait que l’histoire se déroule à La Nouvelle-Orléans est-il aussi pour une part de cette atmosphère : l’indolence du Sud, la moiteur du climat, une certaine nonchalance des habitants.

Cette lecture me confirme que Paula Fox est bien un auteur à découvrir.

Quelques avis chez les Rats de bibliothèque, Le littéraire et sur le site de l'Express.
Le premier chapitre à télécharger.

4 commentaires:

  1. Je l'ai lu, et je me suis ennuyée... j'ai essayé de persévérer pourtant, mais rien à faire ! Mais tant mieux s'il plait à d'autres...

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  2. j'aime beaucoup cette collection
    je note :)

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  3. J'hésite encore avec cet auteur, je ne sais pas si l'atmosphère qui règne dans ses livres me plaira...

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  4. Je n'ai pas encore lu cet auteur mais comme Stéphanie j'aime beaucoup cette collection

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