mardi 2 octobre 2007

La vie aux aguets

Roman de William Boyd, publié aux éditions du Seuil.
Traduit de l'anglais par Christiane Besse

Ruth Gilmartin, une jeune mère anglaise termine sa thèse à Oxford, tout en élevant seule son fils et en donnant des cours d'anglais à des étudiants étrangers. Un jour, sa mère Sally Gilmartin lui confie un gros dossier et lui demande de le lire. Il s'agit de l'histoire d'Eva Delectorskaya. Quand Ruth demande à Sally qui est cette femme, sa mère lui répond : "C'est moi !". Ruth commence donc à lire le dossier et découvre comment sa mère, exilée russe à Paris, a été recrutée par les services secrets britanniques, l'entraînement qu'elle a suivi, les missions qu'elle a effectuées dans différents pays, puis comment elle a réussi à faire disparaître sa trace et s'est glissée dans la "peau" de Sally, lorsqu'une mission a mal tourné et qu'elle s'est sentie menacée. Au fur et à mesure de sa lecture, la perception qu'a Ruth de son quotidien évolue et elle commence à se laisser influencer par les craintes de sa mère : Hamid, l'étudiant iranien qui est amoureaux de Ruth n'est-il pas également un agent de la Savac ? Ilse, la jeune allemande qu'elle héberge temporairement contre son gré ne fait-elle pas partie de la bande à Bader ? La lecture de la vie d'Eva va permettre à Ruth de comprendre le comportement de sa mère, et surtout de lui venir en aide, lorsque ce sera nécessaire, pour mettre définitivement un terme à "l'existence" d'Eva Delectorskaya.

J'ai beaucoup aimé ce livre, en raison de sa construction, d'une part et l'histoire captivante, d'autre part. L'alternance des chapitres, consacrés tour à tour à la vie quotidienne de Ruth puis à la vie d'Eva, assure le suspense et j'avais hâte d'en savoir plus... L'accélération des évènements, qui conduit Eva à réaliser que le danger s'approche et les brutales décisions qu'elle doit prendre, tout cela contribue à nous faire partager l'angoisse et la peur qu'elle ressent.

J'ai déjà lu plusieurs livres de William Boyd et jusqu'à présent je n'ai pas été déçue.

Le premier paragraphe :
Quand, petite, je me montrais grincheuse, contrariante et dans l'ensemble insupportable, ma mère me réprimandait avec des : "Un beau jour, quelqu'un viendra me tuer et tu le regretteras", ou bien : "Ils arriveront de nulle part et ils m'emporteront - et alors tu diras quoi ? " ou encore : "Un beau matin, tu te réveilleras et je ne serai plus là. Disparue. Attends un peu de voir."

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