dimanche 21 octobre 2007

La petite fille de Monsieur Linh

La petite fille de Monsieur Linh
Philippe Claudel, Editions Stock, 2005

Le début de l'histoire :

"C'est un vieil homme debout à l'arrière d'un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul à savoir qu'il s'appelle ainsi car tous ceux qui le savaient sont morts autour de lui.

Debout à la poupe du bateau, il voit s'éloigner son pays, celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l'enfant dort. Le pays s'éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l'horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette."

A l'issue de ce long voyage en bateau, Monsieur Linh va être hébergé dans un foyer de réfugiés, dans une grande ville portuaire, dans un pays qu'il ne connait pas et dont il ne comprend pas la langue. Toute son attention est dirigée vers sa petite fille, Sang Diû, son unique raison de vivre.

Au fil des jours, il va peu à peu s'enhardir à sortir dans la ville, afin d'aérer l'enfant et s'asseoir sur un banc. Il va ainsi rencontrer un gros homme, Monsieur Bark, qui lui aussi est seul au monde depuis le décès de sa femme.

Les deux hommes vont établir petit à petit une relation d'amitié, alors qu'aucun ne parle ni ne comprend la langue de l'autre. A la volubilité de Monsieur Bark, Monsieur Linh va offrir sa compréhension muette et sa compassion.

Hélas, le foyer de réfugiés doit fermer et Monsieur Linh est accueilli dans une résidence de personnes âgées, dans un quartier éloigné.

Il va alors tout mettre en œuvre pour retrouver son ami et affronter tous les dangers de la ville.

Les descriptions, jamais lassantes, dans un style limpide et précis, nous plongent au côté de Monsieur Linh et nous font partager son isolement et son dépaysement, le plaisir qu’il trouve à s’occuper de sa petite fille et le réconfort que lui apporte petit à petit sa relation avec Monsieur Bark.

Et c’est à travers le regard de Monsieur Bark que s’achève ce livre magnifique, ce qui nous permet de saisir la vraie nature de la petite fille de Monsieur Linh et son pouvoir sur son grand-père.

Un très beau moment de lecture.

Le Bibliomane a aimé, lui aussi et en parle très bien.

8 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce livre. J'aime beaucoup Claudel. Celui-ci est un peu différente des autres.

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  2. Ce roman a vraiment l'air de faire l'unanimité...

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  3. On me l'a offert récemment donc je préfère juste survoler ton article pour ne pas commencer cette lecture avec un a priori !!

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  4. @Bellesahi : C'est le premier livre que je lis de cet auteur. Ca m'encourage à poursuivre.

    @Anne : C'est la raison pour laquelle j'ai sauté dessus lorsque je l'ai trouvé à la médiathèque !

    @florinette : Bonne lecture !

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  5. C'est un très beau livre. Je suis une inconditionnelle de Philippe Claudel que j'ai rencontré à Brest il y a très peu de temps. Peut-être étais-tu à la rencontre toi aussi, vu que tu habites Brest ?

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  6. J'oubliais : merci pour ta visite sur mon blog !

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  7. @Sylire : Malheureusement, je n'habite plus Brest, mais j'y reviens encore de temps en temps.
    J'avais lu ton billet sur le passage de Philippe Claudel chez Dialogues et j'avais noté cet auteur.

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  8. J'ai adoré ce livre. Un livre sur le déraciment, sur la douleur de l'exil, sur les dégâts transversaux d'une guerre, sur l'amitié qui peut dépasser bien des barrières!
    Un livre à lire absolument.

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